Coup dur pour Bouygues Telecom.
Depuis quelques jours, le monde de la téléphonie mobile est ébranlé par la décision de Vivendi de revendre sa filiale SFR. Bouygues Telecom et Numéricable se sont montrés tous deux intéressés, au point même de remonter encore les enchères à la dernière minute. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, s'est exprimé ce matin sur le sujet au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.
D'après l'homme politique, « les dirigeants de Vivendi ont décidé coûte que coûte de vendre SFR à Numéricable ». Il précise néanmoins que la décision finale reste encore à être annoncée par le groupe. Il ne cache toutefois pas son inquiétude sur cette décision, notamment du fait que Numéricable est une petite entreprise qui va donc s'endetter fortement afin de réaliser cette transaction.
Plus loin encore, Arnaud Montebourg menace à demi-mot Patrick Drahi, PDG d'Altice (maison-mère de Numéricable, ndlr), de contrôle fiscal : « Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d'Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la Reine d'Angleterre et lui-même est résident suisse. Il va falloir que M. Drahi rapatrie l'ensemble de ses possessions et biens à Paris, en France ».
Quoi qu'il en soit, Les Echos rappelle que le gouvernement n'est pas rassuré par ce rachat, quel qu'en soit l'issue, en raison des multiples conséquences sociales qui en découlent. Les deux acteurs ont pourtant sorti leurs plus belles promesses et assurent ne licencier personne et continuer l'investissement dans les années à venir.
Pour le moment, l'affaire reste en suspens, Vivendi devant donner son verdict cet après-midi.