Resident Evil: Retribution 3D est sorti au Japon. En attendant mercredi, qu'en avons-nous pensé ?
Resident Evil et le cinéma ? Une histoire qui dure depuis déjà cinq épisodes. Cinq épisodes de trop sans doute… Et la saga va de mal en pis. Après un Resident Evil: Afterlife 3D, tout le monde se demandait s'il y avait pire à faire côté adaptation de jeux vidéo typée "blockbuster" et Paul W.S. Anderson y est parvenu. Car oui, Resident Evil: Retribution va encore plus loin que son prédécesseur. Dans le mauvais sens du terme.
Passée une séquence d'introduction entièrement pompée sur la première bande-annonce du jeu Dead Island (façon flashback m'voyez), Paul W.S. Anderson s'auto-cite, parfois, et enchaîne les scènes comme dans un jeu vidéo. Passant d'un décor à l'autre sans forcément trop de lien apparent, il ne cesse de balancer des chorégraphies tournant au ralenti, toutes plus abrutissantes, poseuses et ridiculement tape-à-l'oeil les unes que les autres. Résultat, Milla Jovovich aka Madame Anderson - grimée en tenue de cuir SM - est à son avantage. Jusqu'à l'excès et l'orgie d'effets numériques rendus d'autant plus ringards par la 3D superfétatoire dans 90% du film.
Côté scénario, Alice doit s'échapper d'un complexe appartenant à Umbrella et servant de laboratoires de test pour vendre le virus aux grandes puissances mondiales. Fort heureusement pour elle, la belle est aidée par Wesker, aka le méchant devenu gentil suspicieux. C'est à peu près tout. Il ne faut pas s'attendre à de grandes révélations, mais plutôt à l'introduction des personnages emblématiques de la franchise. Seulement voilà, que ce soit Barry Burton ou Leon S. Kennedy, le charisme frôle le néant. Seule Ada Wong s'en tire à peu près correctement, grâce au joli minois de l'actrice Bingbing Li. Quant à Chris et Claire Redfield, ils ont disparu de la circulation. Pour sûr, ils reviendront dans le sixième opus.
Lignes de dialogue rendues à leur plus simple expression, enjeux dramatiques inexistants, action filmée et montée à la manière d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, incohérences en veux-tu en voilà, ellipses cachant le manque d'inspiration, bestiaires loufoques au possible (un Linker géant qui pond des œufs, des zombies soviétiques, …) … Resident Evil: Retribution récite son mauvais goût à vitesse grand V, guidé par les questions incessantes "Pourquoi ?" et "Quand vont-ils s'arrêter ?". Apparemment, Hollywood n'est pas près de de dire adieu à Resident Evil…
Verdict : 0,5 étoile sur 5 (pour Ada et la bande-annonce de Cloud Atlas).