Pas de changement stratégique pour Big N.
Si Nintendo représente l'une des entreprises de jeux vidéo les plus connues au monde, elle s'est pourtant fixée certaines limites. Par exemple, Big N a toujours déclaré que nous ne verrions jamais d'applications officielles sur smartphone issues de licences appartenant à la firme. Ou encore qu'aucun jeu free-to-play (jeu en ligne accessible gratuitement) ne serait développé. TANK! TANK! TANK! étant un cas spécial, puisque le jeu n'a pas été conçu comme un free-to-play, mais en est devenu un au Japon.
Aujourd'hui, Nintendo s'exprime au sujet de ces jeux devenus populaires sur Internet et ne semble toujours pas enclin à franchir le pas vers ce marché, pas totalement en tout cas.
Nous pouvons aujourd'hui faire de la vente digitalisée en utilisant le micro-paiement. Cela se fait de plus en plus. Il s'agit d'un changement du marché qui entre en compétition avec les jeux habituels. C'est une autre façon de gagner de l'argent qui nécessite comme toujours de la créativité. Je ne nie donc pas l'existence des DLC et des jeux en free-to-play. Cependant, ce n'est pas quelque chose que nous ferons avec tous nos produits, car nos consommateurs ne sont pas intéressés.
Par exemple, les joueurs étant habitués à payer un jeu Mario 4,800 ou 5,800 ¥ (environ 48 ou 58 euros) n'éprouveront pas le même plaisir d'y jouer si le jeu doit révéler petit à petit son contenu en payant. Cependant, cela n'est pas exclu : si les joueurs veulent plus de contenus, nous pouvons créer des nouveaux parcours pour eux et les faire payer.
Nous avons déjà entamé cette procédure pour certains de nos jeux. Pour les titres qui ne sont pas encore concernés par cela dans leur développement, nous trouverons un moyen d'adapter le modèle free-to-play ou du moins suivre sa voie en créant quelque chose comme du cheap-to-play (jouer pour pas cher NDLR).
Nos moyens de ventes sont diversifiés et je n'ai pas envie que cela cesse. Si nous nous adaptons au free-to-play, ce ne sera pas une trahison, mais la naissance d'une idée nouvelle. Mais je ne parle pas de changer notre façon de vendre des jeux comme Mario ou Pokémon par exemple.
Si Nintendo est, quelque part, intéressé de se diversifier encore plus en termes de contenus proposés, nous sentons tout de même une certaine réticence dans ses propos. Nous retiendrons donc que la firme ne compte pas bouleverser ses habitudes, mais créer de nouvelles possibilités.
