Enfin une étude que nous acceptons de prendre au sérieux !
En matière d'études sur les jeux vidéo, nous en avons vu de toutes les couleurs : fréquences des rapports sexuels chez les joueuses, amélioration de l'efficacité chez les chirurgiens ou encore le comportement chez les tricheurs. Certains ne voyaient pas l'intérêt de faire de telles recherches et il faut avouer qu'elles ne sont pas toujours représentatives ou qu'elles ne servent tout simplement à rien de spécial. Néanmoins, cette étude va changer nos vies de gamers.
Nous ne vous apprenons rien, le jeu vidéo est un domaine - voire un art - très méconnu et pas tout à fait accepté dans notre société. Alors que les choses changent un peu plus chaque jour, la plupart des personnes diabolisent notre plaisir vidéoludique et le traitent en tant que source de tous les maux du monde : fusillades, viols, vols, escroquerie, fraude, pédophilie et pourquoi pas détournement d'argent en même temps ! C'est évident, chacun de vous qui lisez cet article (oui vous, derrière votre écran) est un criminel multirécidiviste recherché par la police (ou le FBI et Interpol). Bref, accusé à tort, le jeu vidéo peine à être reconnu tel qu'il est, un plaisir et une passion comme il en existe tant d'autres dans le monde. Pour pallier cette banalisation de la violence vidéoludique - qui ne résulte que de l'appréhension de plusieurs jeux violents, ne représentant qu'une partie de la totalité des jeux vidéo - deux études ont été menées en Suède et aux États-Unis. Le sujet d'étude est des plus simples puisqu'il porte sur le lien entre l'acte de violence dans les jeux vidéo et celui dans la vraie vie. Orchestré par l'Entertainment Software Association (ESA, équivalent américain du SELL français), cette dernière livre ses conclusions.
Plusieurs chercheurs et autorités gouvernementales (dont la Cour Suprême américaine) ont affirmé qu'il n'y avait aucun lien de cause à effet à la vue des recherches déjà existantes. Cette décision met ainsi un terme d'arrêt à l'affaire "Schwarzenegger contre ESA". Depuis plusieurs années, l'ex-gouverneur californien se battait pour l'interdiction des jeux violents sur le territoire américain. Les jeux vidéo remportent donc la bataille mais pas la guerre.
Dans le même registre, le professeur Christopher Ferguson et quelques-uns de ses confrères ont publié un article sur le même thème le mois dernier. 165 jeunes de 10 à 14 ans ont fait l'objet de cette étude pendant 3 ans. Ces professionnels ont comparé l'exposition de ces enfants à la violence vidéoludique à leurs comportements et facteurs environnementaux : insociabilité, attaches familiales, pairs délinquants, violences domestiques, dépression, santé mentale et confrontations à la violence. Le résultat ? Nous vous le donnons en mille, l'exposition à la violence des jeux vidéo n'a aucune relation avec l'agressivité juvénile ! Si ce n'est pas beau de trouver, enfin, un terrain d'entente...
Du côté suédois, le Swedish Media Council est arrivé à la même conclusion. Il étaye ses dires en s'appuyant sur les points faibles méthodologiques que présentent les études affirmant que les jeux vidéo rendent violents. Apparemment, ces études défaillantes n'ont été menées que sur le court terme et n'ont pas mesuré les actions physiques des sujets mais leurs pensées, leurs attitudes et leurs sentiments. Nous pouvons très bien vouloir le mal d'une personne sans le lui causer.
En conclusion, nous pouvons nous réjouir de l'avancée que représentent ces recherches. Les jeux vidéo ne rendent pas violents et ne sont tout simplement pas la cause principale de ce mal. D'ailleurs, les jeux vidéo ont prouvé leurs efficacités à de nombreuses reprises. Certains psychologues les utilisent comme outil d'insertion pour les enfants autistes et certaines études (non vérifiées) expliquent que les jeux vidéo améliorent, par exemple, nos réflexes.
Après la lecture de ce (long) article, vous voilà parés à défendre les préjugés qui subsistent dans la tête des mauvaises langues et à les convaincre de modérer leurs propos. Même si les jeux vidéo, en général, ne rendent pas violents, ils peuvent être facteur de stress ou d'autres problèmes qui méritent d'être résolus. Les parents doivent donc surveiller et éduquer leurs progénitures. Que pensez-vous de cette étude ? La prenez-vous au sérieux ? Si les jeux vidéo ne font pas de nous des êtres violents, pouvons-nous envisager la fin des PEGI ? Réagissez et apportez votre expérience personnelle sur le forum.