Les débats à propos du piratage de la musique sur Internet font rage en ce moment en France et à l'étranger ; cependant, un spécialiste britannique nous apporte un point de vue différent sur la question.
Comme vous le savez peut-être, la France est en ce moment en train de voter la loi Création et Internet, aussi nommée loi "Hadopi" (nous en sommes actuellement à Hadopi 2 pour rattraper les inconstitutionnalités censurées de la première mouture), une loi visant à lutter contre le piratage sur internet par l'amende et la coupure d'internet. Cette loi est donc "censée" protéger la création culturelle, et plus précisément la musique et le cinéma.
Mais en Grande-Bretagne aussi les débats sur le piratages ont bon train, et tout comme chez nous également les Majors ne cessent de crier que les ventes diminuent, alors que le téléchargement augmente (c'est la crise ?).
Charles Arthur, un spécialiste des nouvelles technologies au Guardian (un quotidien d’informations britannique), n'est cependant pas persuadé que le téléchargement soit seul responsable des baisses de ventes de musique. Il a donc cherché ça et là des chiffres du secteur multimédia permettant de vérifier ses opinions.
Mais ce ne fut pas chose facile, en effet, les chiffres publiés peuvent être incomplets, ou difficiles à interpréter. De plus, les méthodes de calcul changent : avant 2004, la méthode avait tendance a maximiser les revenus, alors que depuis, elle a plutôt tendance à les diminuer. allez savoir pourquoi...
Cependant, à force de travail et de recherches, notre expert a fini par arriver à des résultats complets qu'il a organisés sous forme d'un graphique que voici :
Tout d'abord, on remarque qu'entre 1999 et 2008, les ventes multimédia ont presque doublé, passant de 3,7 à 6,7 milliards d’euros. On remarque également que les ventes de musiques ont, elles, diminué progressivement, passant de 2,2 à 1,1 milliard. Quant aux ventes de jeux vidéo, elles ont explosé, en passant de 1 à 3,4 milliards d’euros !
Ainsi, après ces trois constatations, nous pensons donc à un changement des habitudes des consommateurs. Charles Arthur conclut donc : "la réalité est que l'on peut choisir entre un jeu vidéo à 40 euros qui durera plusieurs semaines ou un CD à 15 euros avec deux bons morceaux et huit autres ratés". Ainsi, "beaucoup de gens choisissent les jeux et téléchargent [légalement, ndlr] les deux chansons".
Il n'est donc pas étonnant que cela soit un choc pour l'industrie musicale, mais "est-ce une raison pour utiliser de faux arguments ?"
Et vous, qu'en pensez-vous ?