#CINEMA - Fast & Furious 7 : nous avons vu le dernier film avec Paul Walker (critique)
par Maxime ClaudelNous avons vu le dernier épisode, réalisé par James Wan. Dernier tour réussi ou abandon avant le drapeau à damier ?
Il méritait au moins ça. L'équipe ayant donné naissance à Fast & Furious 7 se devait de lui dire un dernier adieu. Les téléspectateurs aussi. Et c'est tout en sobriété, avec des symboles forts, des indices disséminés, que le long-métrage de James Wan honore la mémoire de Paul Walker, dont la carrière s'achève, sans mauvais jeu de mots, sur les chapeaux de roue. Car, coup du sort, le destin a voulu que cette gueule d'ange d'Hollywood nous quitte à cause d'un accident de voiture, lui qui est devenu star grâce, notamment, aux cylindrées. Pour ce passionné des fonds marin, le métier d'acteur était moins une occasion d'exprimer son talent qu'un travail comme un autre. Il n'empêche, il a laissé et laissera, à 40 ans seulement, un grand vide. Il méritait au moins ça.
Un énième tour de piste décapant, généreux et ébouriffant.
Autant dire que l'hommage - légitime - rendu à Paul Walker éclipserait presque les 2h20 qui le précèdent. C'est bien évidemment faux tant Fast & Furious 7 est une franche réussite à bien des égards, en continuant, voire en concluant, avec brio une saga retrouvée depuis un cinquième épisode qui avait abandonné l'essence de ses prédécesseurs pour remettre de l'huile dans le moteur. En ressortait une sorte de Ocean Eleven propulsé à la nitro, avec des scènes décapantes et un Dwayne Johnson irrésistible. Fast & Furious 6 en reprenait les principaux ingrédients avec un peu plus de déception et ce fameux twist qui le lie à Fast & Furious 4. Surtout, il se terminait par une séquence qui promettait déjà pour la suite : le méchant, c'est Jason Statham et il n'est pas content, mais alors pas content du tout (dès l'intro).
Jason Statham, donc, est très clairement un argument de taille. Pour une fois dans l'histoire de la franchise, une menace de taille pèse sur Dom et Brian. Effectivement, l'action hero joue une sorte de boogeyman invisible dont le seul leitmotiv est de massacrer ceux qui s'en sont pris à son frère - encore une fois la famille et ses valeurs tiennent une part importante dans le scénario. Pour James Wan, réalisateur du génial Saw, alors remplaçant de Justin Lin, c'est une sacrée opportunité offerte par l'Anglais que celle de le mettre en face de Dwayne "The Rock" Johnson puis Vin Diesel. Deux pugilats fantasmes dont même les Expendables ne peuvent pas - encore ? - se targuer. Deux combats entre les successeurs des Arnold Schwarzenegger et autres Sylvester Stallone. Si seulement il n'y avait que cela...
James Wan avait fort à faire après Justin Lin, ce dernier n'ayant mis aucune limite à son imagination pour les scènes coup de poing (un coffre géant tracté par des voitures, une course poursuite contre un avion pour rappel). A-t-il trouvé les armes pour aller encore plus loin ? Assurément et le spectacle est là, prêt à embraser l'asphalte pour boucler la boucle (petite référence au Street Wars et son tunning en passant, pour les origines). Il est nourri par des liens narratifs (flashback), de l'humour, une mise en scène inspirée (quoiqu'un peu trop rapprochée lors des combats), des belles nanas, du too much parfois, des idées folles (parachuter des voitures, vraiment ?), du fan service, des punchlines signées The Rock, un casting quatre étoiles (Kurt Russel !), de grosses et belles cylindrées... Le blockbuster montant crescendo a coché toutes les cases du cahier des charges et Fast & Furious 7 livre finalement un énième tour de piste décapant, généreux et ébouriffant. Par amour pour les belles caisses. Par amour pour Paul Walker : rien ne sera plus jamais comme avant.
Note : 4 sur 5.