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Destiny 2 Bastion des Ombres Saison Aube 05 03 12 2019

Destiny 2 : Bastion des Ombres, le planning de la Saison de l'Aube dévoilé, un aperçu du Cadran solaire en action

par
Source: Bungie

Une petite histoire sur le lore de Saint-14 a aussi été partagée, pour mieux nous préparer à son imminent retour.

Destiny 2 Bastion des Ombres Saison Aube Histoire La distinction 04 12 2019

La distinction
Jasleen avait neuf cycles. Elle observait le paysage désolé et cendreux depuis le sommet d'une colline. C'est tout ce qui restait de son village, pourtant là ce matin. Avant que le Ketch déchu et ses Ténébrions n'arrivent. Ceux-ci étaient dans le même piteux état, réduits à n'être qu'un trio de carcasses métalliques fumantes au centre de la ville.

Mais Jasleen était en vie, tout comme ses parents et ses voisins, grâce au Titan qui patrouillait dans la région.

Le Porteur de Lumière, un géant en armure de fonte, observait avec curiosité son père qui tentait en vain de faire du feu. Sa mère fixait en silence les cendres brûlantes qui avaient été leur maison.

Ensemble, ils attendaient que les autres villageois reviennent avec de quoi dîner. Des baies des environs, s'ils avaient de la chance.

« Vous devriez venir avec moi, expliqua le Porteur de Lumière aux trois. L'humanité doit s'unir. Une base se construit sous le Voyageur. Laissez-moi vous y emmener. »

« Nous n'y arriverions jamais, grogna le père de Jasleen, malhabile avec son perçoir à archet. Nous ne pouvons pas nous permettre de partager vos rêves. »

« Je vous protégerai », répondit le Titan.

Le père de Jasleen l'ignora. Sa mère en fit de même.

« Mon voisin dit que les Rebuts mangent les enfants », déclara Jasleen pour briser le silence.

« Je l'ai vu », répondit le Titan.

« Je suis désolée pour eux. Les Rebuts. »

Le Titan l'observa pendant un moment, puis balaya du regard les ruines de leurs vies. « Quelle est leur souffrance en comparaison de la vôtre ? Vous avez tout perdu aujourd'hui. Et pourtant, par les temps qui courent, c'est une bonne journée. »

Elle tendit le cou pour le regarder. « Que voulez-vous dire ?

De quoi parlez-vous ?

Pourquoi est-ce une bonne journée ? »

« Je suis arrivé à temps pour vous aider. Je ne suis pas mort aujourd'hui… »

« Vous inquiétez-vous de mourir ? », l'interrompit-elle.

« Je m'inquiète de ne pas être en mesure d'aider. »

« Avez-vous déjà perdu un combat ? »

« Bien plus que je ne peux en compter. Je ne suis pas Ikora Rey. Ni Radegast. »

« Qui sont-ils ? »

« Des Gardiens, comme moi. »

Jasleen haussa ses frêles épaules sous sa tunique miteuse. « Ce n'est pas grave. Vous êtes mon préféré. »

« Nous nous souvenons de ceux qui nous aident. »

« Quelqu'un vous a-t-il déjà aidé ? »

Il hocha la tête. « Oui. Bien sûr. »

« Qui ? Le Guide ? »

Il réfléchit pendant un instant avant de répondre. « Non. Un Gardien, comme moi. Quelqu'un qui m'a sauvé des Déchus lorsque j'étais jeune, lorsque j'avais perdu tous ceux que je devais protéger. Ce Gardien est la raison pour laquelle l'humanité doit se rendre auprès du Voyageur. »

Jasleen fronça les sourcils. « Que voulez-vous dire ? »

« Le Spectre de ce Gardien et sa Lumière m'ont montré une vision du potentiel de l'humanité. La terre au pied du Voyageur devient un lieu sûr. Je… »

Le groupe chargé de la nourriture revint avec des lapins. Le dîner serait copieux.

Alors que son père et sa mère s'en allèrent préparer le repas, Jasleen détacha le nœud dans ses cheveux et fit signe au Gardien de s'approcher. Elle le noua autour du gantelet du Titan. « Je crois que cela prendra beaucoup de temps », déclara-t-elle.

« C'est possible. » Il observa son bras. « Ce jour-là, j'emmènerai ceci avec moi. »

« Quel est votre nom ? », demanda-t-elle.

« Saint. »

« Je m'en souviendrai. »

❖❖❖

Une femme aux mains noueuses et au visage marqué par le temps était assise seule dans un canapé, profitant de la faible lueur d'une ruine de l'Âge d'or. Elle retint une quinte de toux en observant les anciens écrans sur les murs et le plafond, qui dirigeaient les visiteurs vers des bureaux vides ayant appartenu à des personnes depuis longtemps trépassées.

Le silence était total, et il faisait sombre et froid. La femme pensa qu'il valait mieux s'en aller. Cependant, à l'extérieur, de l'autre côté des portes derrière elle, une pluie acide torrentielle s'abattait sur les rues d'une ville morte.

Elle avait voyagé pendant des semaines, et aujourd'hui, elle avait mangé la dernière ration de nourriture hermétique d'un distributeur rencontré à quelques kilomètres de là. Si elle pouvait y retourner, elle y retournerait. Elle avait emporté tout ce qu'elle avait pu porter, mais la machine en contenait encore. La vie durant l'Âge d'or avait dû être un paradis.

Pour l'instant, elle n'avait ni faim ni peur. Cela la changeait de son quotidien et elle appréciait un tel répit.
La pièce s'étendait sur une centaine de mètres devant elle, donnant accès à d'innombrables rangées de portes ne menant nulle part.

Il y avait suffisamment d'espace dans ce bâtiment pour abriter un millier de familles. Pendant un court instant, elle se mit à regretter que sa fille et sa petite-fille ne soient pas là, avec elle. Elles avaient débuté leur voyage ensemble, il y a des mois de cela à Varuna, mais elle les avait incitées à partir devant, leur confiant ses provisions. Celles-ci étaient lourdes et elle était trop lente.

Des rumeurs parlaient d'une colonie grandissante située dans l'ombre du Voyageur, et l'objectif était de s'y retrouver.
C'était du moins ce qui était prévu. Elle se frotta les mains pour se réchauffer.
Elle toussa.

Quelque chose grinça immédiatement au loin. Une porte fut ouverte avec précipitation, et des bruits de rixe en sortirent.

Elle se releva du canapé et recula lentement, extrayant un surin de plastacier d'un fourreau attaché à sa cuisse. Cinq silhouettes aux yeux scintillants émergèrent des ténèbres et se précipitèrent sur elle, armes au poing. Deux couraient comme des hommes massifs pourvus de quatre bras, tandis que deux autres, plus maigres, rampaient sur le sol. Le dernier était plus petit, de la taille d'un humain environ. Il laissa échapper un hurlement qu'aucune bouche terrienne ne pouvait produire.

Elle espéra que son enfant et sa petite-fille vivaient encore et leva son arme en un salut silencieux.

Les portes coulissantes derrière elle s'ouvrirent à toute vitesse, et un disque violet trancha l'air au-dessus de sa tête, chantant telle une épée sortie de son fourreau. Trois des créatures disparurent en hurlant dans l'abysse, tandis que le disque de Lumière rebondissait contre les murs du couloir.

Lorsque la femme regarda par-dessus son épaule, un monstre de fer illuminé d'une énergie abyssale incandescente sauta au-dessus d'elle.

Il se déplaçait d'une grâce en totale contradiction avec sa taille, et attrapa l'une des bêtes restantes par le cou alors qu'elle bondissait sur lui. Il prit de l'élan et bam ! Après avoir reçu un coup de heaume du Gardien, la chose devint flasque. Son compagnon bondit, armé d'une épée cryo-électrique, mais il s'avança et le frappa dans le genou afin de le ramener à une taille raisonnable, avant d'armer un nouveau coup, et bam ! Bam ! Bam ! Il pilonna le heaume ailé de la bête avec le sien. Elle retomba, morte.

Le couloir fut replongé dans le silence.

Il se retourna et demanda calmement : « D'où venez-vous ? »

« Patch Run », répondit la femme.

Il hocha la tête. « Lin m'a envoyé vous chercher. »

La femme gloussa et rengaina son arme. « Elle était censée aller auprès du Voyageur. »

« Elle y est arrivée. Elle est là-bas », répondit-il. « Elles y sont toutes les deux. » Il leva une main gantée, entourée d'un tissu violet, et appuya sur un bouton de son casque. « Un vaisseau sera bientôt là. Nous vous amènerons à la maison. »

« Qui vous a donné ce ruban ? »

« Une vieille amie. Elle doit avoir votre âge maintenant. »

« Combien de temps vivez-vous ? »

« Nous ne le savons pas. »

La femme l'observa, puis déchira un morceau de sa manche couleur lavande. Elle s'avança et l'attacha à une charnière de son épaulière.

« Pourquoi ? »

« Votre amie est rusée. Si je laisse cela avec vous, je vivrai à tout jamais. »

Il ricana. Elle n'en fit rien.

« Laissez votre empreinte sur ce monde », déclara-t-elle. « Ne gâchez pas le temps que vous avez. »

« Oui, madame », répondit-il.

Ils restèrent silencieux un moment.

« Tout cela ne vous importune pas ? », demanda-t-il en montrant les corps et la tempête qui faisait rage à l'extérieur.

« Tout m'importune », répliqua-t-elle en s'asseyant à nouveau dans le canapé.

« Quel est votre nom déjà ? »

« Mei. »

« Je m'en souviendrai. »

Ils écoutèrent tomber la pluie en attendant.

❖❖❖

Trois enfants, deux filles éveillées et un garçon humain dormaient contre un rempart du mur de la Cité. Ils remplaçaient leurs parents, membres de la milice volontaire de la Cité. Ils n'étaient pas assez âgés pour porter des armes, mais le garçon agrippait un commutateur d'accès à distance qui alerterait tous les gardes du quartier.

Cependant, il lui faudrait être éveillé pour le presser.

Saint-14 monta alors la garde à leur place. Il partirait pour son cycle de patrouille au matin.

Les enfants s'éveillèrent quand le soleil fit son apparition à l'horizon. Ils firent semblant de ne pas le voir, mais lorsque l'une des filles déchira son mouchoir en deux et l'attacha à l'épaulière du Titan, les deux autres en firent de même avec des morceaux de tissu.

Il leur demanda leur nom, mais ils n'étaient pas censés les donner à un étranger, alors ils se quittèrent bons amis.

❖❖❖

Le Titan sauta au sommet de l'épave fumante du vaisseau de classe Arcadia épuré et incapable d'aller en orbite, et arracha la canopée en polymère de l'Âge d'or du cockpit.

Il extirpa un Éveillé surpris de la cabine du pilote alors que le moteur se mettait à craquer et à rugir. L'Éveillé dans ses bras, le Gardien chuta avec dextérité au bas de la carcasse et s'en éloigna à toute vitesse. Le canon éclair qui avait arraché le vaisseau du ciel avait initié une réaction cryo-électrique dans les cellules d'alimentation du moteur qui…

L'onde de choc le submergea et l'envoya voler dans les airs. Il fit une roulade en retombant, lâchant le pilote alors qu'un dôme de Lumière se manifestait autour d'eux. Un grésil de débris et d'éclats s'abattit sur le Rempart d'aurore du Titan.
À mesure que la pluie métallique se calmait, la Lumière du Titan diminua. Les deux se redressèrent. Le Titan extirpa une Étoile du jour SMG2 d'un étui dans son dos, vérifia qu'elle était chargée et la confia à l'Éveillé. « Vous avez de la chance. Les Déchus vous ont abattu à vingt kilomètres environ du Voyageur. Ils ne viendront plus vous déranger. Partez vers le sud », expliqua-t-il en pointant la direction avant de se retourner pour partir. Le pilote tapota son épaulière.

« Oui ? »

Le pilote défit un bandana noué autour de son épaule et tendit le morceau de tissu couleur prune.

« Vous plaisantez ? »

« Je n'ai rien d'autre à vous donner », répliqua le pilote. Ce vaisseau était ma vie. »

Le Titan toisa l'homme. « Vous avez une nouvelle vie à présent. Allez auprès du Voyageur. »

« Cela porte malheur de ne pas donner à Saint-14 ce qui lui revient. »

Saint attrapa le tissu. « Comment vous appelez-vous ? »

« Georges » répondit le pilote.

Saint se retourna vers le désert.

« Je m'en souviendrai. »

❖❖❖

Saint se tenait devant le portail menant à la Forêt infinie.

Les Six fronts. La Trouée du crépuscule. Le Défilé de Boyle. La fracture des Armes de Pluie.

D'autres Gardiens semblaient se souvenir d'où et quand ils avaient trouvé les engrammes révélant les pièces les plus précieuses de leurs arsenaux. Les Gjallarhorns et les antiquités de l'Âge noir. Pour lui, c'était difficile.

Mais il pouvait citer le nom de pratiquement toutes les personnes qui lui avaient remis une distinction dans sa carrière de Gardien.
Elles recouvraient le moindre interstice de son armure. Elles ornaient son vaisseau, le Pigeon gris.

Il n'avait jamais parlé d'elles, et alors qu'il observait le champ translucide qui s'étendait à ses pieds, il regrettait de ne pas l'avoir fait.

❖❖❖

Je n'ai jamais trouvé Osiris, mais j'ai tué suffisamment de Vex pour mettre fin à une guerre. De leur côté, ils m'ont porté un coup fatal en créant un Esprit ayant pour seul objectif de me vider de ma Lumière. Ça a très bien fonctionné.

Ne vous inquiétez pas. (Non pas que vous vous inquiétiez de toute manière.) Il leur fallut des siècles pour le bâtir et l'adapter à la fréquence unique de ma Lumière. Et je me tiens assis sur sa carcasse brisée.

Je déplore de ne jamais être en mesure de vous arriver à la cheville. Pour moi, vous représentez tout ce qu'un Gardien peut devenir. Votre Cité est florissante. Elle est si différente de la mienne. J'ai passé ma quatorzième vie entière à tenter de faire vôtre ma Cité. Je n'ai jamais terminé.

Et tout ce qu'il me reste, c'est cette arme. Les Cryptarques disent que vous l'avez fabriquée vous-même à partir de ferraille, de Lumière et à la force même de votre volonté, à l'intérieur de la Forge infinie. Je ferai en sorte qu'elle vous revienne. Lorsque vous me l'avez donnée, j'ai juré de tout faire pour suivre votre exemple.

J'essaie toujours.

– Saint-14

❖❖❖

Panoptès, l'Esprit infini, était mort.

Tout comme Saint-14.

Osiris observait les restes de son ami.

La Forêt infinie scintillait alentour.

Les Vex avaient construit une plateforme pour porter le corps de Saint-14. Le Titan avait été privé de sa Lumière. Aucune marque mortelle n'était visible sur son armure. Peut-être l'avaient-ils réparée.

Sagira balaya le corps de son rayon de Lumière.

« Saint emportait ces rubans partout », murmura-t-elle.

« Il les appelait ses distinctions », répliqua Osiris.

« À quoi étaient-elles dues ? »

Osiris resta silencieux un moment. Il s'assit et regarda la tombe.

« Je ne lui ai jamais demandé. »

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