La convergence vers le tout-numérique ne déplaît pas seulement aux détaillants, toutes les activités tournant autour de ce secteur risquent d'en prendre un coup.
La PSP go et la Nintendo DSi offrent la possibilité à leurs utilisateurs d'acheter et de télécharger des jeux sur leur machine, sans devoir se rendre dans un magasin.
Inutile de dire que de nombreux détaillants ont réagi avec prudence face à cette nouvelle orientation de l'industrie du jeux vidéo.
Ce système permet aux constructeurs de hardware de gagner beaucoup d'argent grâce à ce système de paiement car la quasi-totalité des profits qui vont habituellement dans la caisse des détaillants se retrouvent maintenant dans l'escarcelle des constructeurs.
Pour l'instant, les fabricants de hardware se plient en quatre pour garder la confiance des distributeurs, car ils dépendent toujours d'eux pour la vente de leur matériel. Un exemple concret, est le nouveau partenariat passé entre SONY et AMAZON, qui permet au vendeur en ligne, de revendre des codes permettant le téléchargement des jeux sur le PSN, comme elle le fait déjà pour les points Xbox Live Arcade.
En dépit de ces arrangements maladroits, certains détaillants ont déjà commencé à prendre des mesures offensives contre le téléchargement numérique, c'est le cas de NedGame, un revendeur Néerlandais qui refuse de distribuer la PSP go.
Même si les cartes du type PSN Cards sont disponibles pour apaiser certaines boutiques sur le court terme, il est facile d'imaginer dans cinq ou dix ans, un monde dans lequel les jeux seront vendus sans support physique.
Les téléchargements numériques ne mettent pas seulement les détaillants en danger et beaucoup d'entreprises risquent de perdre leur chemise dans cet avènement du tout numérique. Cela va du simple transporteur, en passant par les usines fabriquant les emballages, ou encore les employés des magasins devenus moins utiles... Lorsque les jeux sont vendus directement aux consommateurs via leur console, il y a très peu de chances pour les personnes en dehors de ce circuit de profiter de ce marché.
Les constructeurs peuvent directement annoncer les nouveaux jeux téléchargeables directement via leur plateforme de téléchargement, ou leur sites officiels. Il n'y a qu'à voir le manque d'information sur les jeux issus du PSN ou du WiiWare pour s'en rendre compte. Nous pouvons donc logiquement nous poser la question sur le devenir de cette presse spécialisée qui a contribué elle aussi, à sa manière, à faire du jeux vidéo le loisir de masse qu'il est devenu aujourd'hui.
Un autre exemple, pas mal de sites d'actualité sur les jeux-vidéo ont pour partenaire un de ces distributeurs. Pour chaque jeu acheté en passant par le site d'actu, celui-ci se voit rémunéré. Ce revenu aussi modeste soit-il, permet au site de s'améliorer, ou encore de proposer des concours pour remercier ses visiteurs. Des sites comme PSP-world (dont est issu cet article) peut gagner jusqu'à 30% de la somme nécessaire à la tenue du site, grâce à ce système de commission.
Jusqu'à aujourd'hui, les magasins de location de jeux-vidéo ont répondu aux attentes d'un certain public. Pour contrer ceux-ci, SONY travaille actuellement sur un système de location pour la PSP go. Toutes les actions organisées autour de la distribution numérique n'ont en réalité qu'un seul but : récupérer l'argent engendré autour de l'activité du constructeur, en éliminant au passage la possibilité que peut avoir le consommateur d'amortir un jeu qu'il aurait terminé un peu vite en le revendant à un tiers.
La disparition récente des publications de qualité, comme EGM ou le podcast de 1Up, montre que les journalistes professionnels du jeu ont du mal à gagner leur vie dans le climat économique actuel. Il y a peu de chance que la situation s'améliore pour les points presse et les détaillants dans le futur.
Même si les sites peuvent toujours s'adapter aux conditions difficiles qu'imposent les téléchargements numériques, ils le feront en gardant les yeux ouverts. Le compromis des PSN Card et autres n'est rien de plus qu'une solution temporaire sur la voie de la convergence totale de la vente numérique au détail.
Les journalistes du jeu vidéo et les détaillants se retrouvent donc sur un même bateau qui risque de prendre l'eau beaucoup plus vite que nous ne le pensons.