Attention, la critique que vous allez lire, garantie sans spoiler, n'est pas censurée. À vos risques et périls...
La dernière fois que nous avons vu Deadpool au cinéma, c'était dans le tout premier - et déjà mauvais - spin-off consacré à Wolverine (que Deadpool adore embêter). À l'époque, la Fox l'avait ridiculisé - voire massacré - en le transformant en simple méchant hyper balaise, mais aussi hyper muet. Tout le contraire du vrai Deadpool, celui des comics, qui ouvre autant sa gueule qu'il n'en casse. Mais le studio avait envie de se racheter et le projet, porté par Ryan Reynolds ayant lui aussi envie de se racheter, a finalement pris vie avec la promesse d'un film qui en a dans le pantalon. Et il en a vraiment dans le pantalon...
Merci Deadpool. Merci Ryan Reynolds. Merci la Fox. Fuck Disney.
Nous aurions pu écrire deux critiques, une censurée et une pour les pisse-froid. Mais allons plutôt droit au but. Oui, Deadpool déchire sa maman - à commencer par la tienne, toi ô lecteur. Car, au cas où tu ne le saurais pas, Deadpool est le seul super-héros conscient qu'il appartient à un comics et brisant sans cesse le quatrième mur pour le faire savoir. Tim Miller, yes man dont les fulgurances d'un point de vue de la mise en scène sont restées chez mamie, a respecté cette première exigence du personnage. C'était important pour les fans et, de toute manière, Deadpool est globalement hyper respecté. Irresponsable, bavard, immature, violent, obsédé... Il faudrait une armée de psychologues Bac+20 ans pour le soigner.
À l'arrivée, Deadpool est donc un long-métrage hyper drôle, pour peu que l'humour décérébré tendance sous la ceinture - bien écrit - marche sur toi ô lecteur. Surtout, Deadpool est un long-métrage qui n'épargne personne. DC Comics (Green Lantern), Marvel, les X-Men, les gens de la Fox, même ce bon vieux Gandalf prend cher... Les multiples références font mouche et nourrissent un script bateau - et dont tout le monde se fout de toute façon. L'idée est plutôt de livrer une adaptation sans trop de concessions, quitte à faire un gros fuck à Disney et ses blockbusters qui, certes, rapportent des milliards, mais se ressemblent tous en devenant des caricatures d'eux-mêmes. Deadpool n'invente rien : il bouscule un genre populaire beaucoup trop policé. Entre DC qui se la joue sérieux et Marvel qui recycle sa recette à l'infini, le mercenaire au costume rouge et noir est le joyeux trublion qui fait rire la classe. Le badboy qui a repiqué parce qu'il a préféré se choper toutes les gonzesses.
Cinématographiquement parlant, il y aurait plein de choses à reprocher à Deadpool, qu'il est possible de voir comme une parodie de tout - y compris les rom-com à la mords-moi-le-nœud (ou autre chose hi hi hi). Mais le kif est tellement grand que presque tout est pardonnable et pardonné. Sans doute parce que ceux qui osent méritent plus d'indulgence que les autres. Peut-être parce qu'il n'y a pas besoin de se prendre trop au sérieux en matière de super-héros pour en mettre plein la vue et divertir. Ce sera sans doute un one-shot. Mais un one-shot qui a les couilles de regarder les meilleurs films Marvel dans les yeux. Et s'il n'est pas le meilleur film Marvel, il n'en est vraiment pas loin. Merci Deadpool. Merci Ryan Reynolds. Merci la Fox. Fuck Disney.
Note : 4 sur 5