Comic Con Paris : avis et photos de la convention

La Comic Con Paris était l'occasion de croiser Wonder Woman, Batman, Spiderman et d’autres justiciers en chair et en os, de les toucher en vrai-faux-vrai et de leur parler : « Hi Thor ! You’re so amazing ! How do you do ? » Réponse : « Pardon, je ne parle pas anglais », « Mince ! On nous aurait menti sur l’origine de nos héros de  comics ? Ils ne seraient donc pas tous américains... » Passons ce détail, la Comic Con, c’est certainement l’endroit où être sur Paris une fois par an, pour croiser tous ces héros, acheter des comics (apparemment sans budget limité au regard des réponses reçues à cette question), les faire dédicacer par leurs auteurs, et/ou dessinateurs, nous faire repeindre le portrait à la façon plus ou moins caricaturale et surtout d’effleurer ce monde de super héros du bout des doigts et des rêves.

L’esprit est là, et c’est donc l’occasion de sortir du placard et de passer son plus beau costume, sa plus belle cape ou combinaison de latex, et la chanson «  Without Me  » d’Eminem en tête, nous voilà projetés le temps de quelques heures (ou de deux jours pour les plus mordus) dans l’univers de nos justiciers les plus emblématiques. Allez... tous en cœur « la la la la la... la la la la », non non ne nous remerciez pas pour vous l’avoir mise en tête, c’est cadeau.

En termes de cosplay, mis à part quelques figurants venus d’un autre monde (ou qui n’avaient pas bien compris le sens du mot «  comic  » dans Comic Con), c’est un peu la même ambiance que toute autre convention du type, mais le côté japonisant en moins. Très peu de manga donc, mais du super-héros à n’en plus finir, beaucoup de gentils, mais plus de méchants encore. De quoi s'enquérir sur ce qu'il y a de libérateur derrière tout cela, parce qu’à écouter ceux interrogés, cela fait du bien d’incarner du très malin dans un monde où nous sommes contraints à être de plus en plus lisses et droits. Quand nous interrogeons ces mêmes participants sur le pourquoi du comment de leur participation – à noter une moyenne d’âge un peu plus élevée que sur les autres conventions (bande de joyeux trentenaires !) – une réponse unanime apparait : « parce que nous nous amusons et que ça fait du bien ! » C’est donc régressif et festif, un moyen de retomber en enfance, de prendre du plaisir sans crainte d’un quelque jugement social. « C’est un espace où nous pouvons, où nous avons le droit... ».

Certains viennent de loin pour avoir ce droit ! D’ailleurs, GamerGen.com dédie une palme d’or au couple qui est venu de Barcelone et qui préparait sa visite depuis l’édition de l’an passé. Autre distinction avec les autres conventions franciliennes, c'est plutôt une visite familiale, une occasion pour les jeunes parents de faire connaître leurs environnements culturels à leur progéniture. En fait, ce n’est pas très important, ce qui est essentiel, c’est le plaisir pris dans cet environnement hors norme, du temps, de la réalité, des clous et du quotidien surtout.

Niveau ambiance nous avons été servis ! Accueil, organisation, stands aérés et couloirs accessibles malgré la haute fréquentation des lieux. Tout ou presque est bien pensé et organisé. Tout sauf - il fallait bien un « mais » - l’accès aux salles. Là, soyons clairs, la manifestation est vraisemblablement victime de son succès parce que 1 500 places assises dans la grande salle, contre 3 000 personnes prétendant y entrer, cela coince. De l’attente et de la déception, beaucoup de déception, et des organisateurs surpris à pousser avec parfois un peu de violence, parce que dépassés, les brebis égarées ou essayant de passer outre les files d’attente.

Côté stands, heureux de constater la présence de bien moins de commerçants que de workshops, jeux et animations. Nous y trouvons l’univers comics en puissance, avec des librairies spécialisées, des DVD, tee-shirts, posters, etc. De quoi vivre entouré de ses super héros favoris, les vrais fans apprécieront, leurs conjoints moins peut-être... Jusqu’aux insolites boissons énergétiques Popeye ou Superman, made in France s’il vous plait ! Nous avons aussi pu repartir avec le livre de recettes Assassin’s Creed, de quoi survivre dans le désert égyptien grâce au secret de l'origine de l'alimentation des Assassins. Cela dit nous ne sommes pas certains que nos frigos regorgent d'ingrédients primaires, mais pourquoi pas...

Arrêtons de vous faire languir, aussi surprenant que cela puisse paraître, les deux supers héros de ce salon ne furent pas ceux attendus, mais contre toute attente… roulement de tambour... Star Wars et Stranger Things ! Oui, la Force était présente sur l’ensemble de la manifestation et les studios Canal plus encore ! Bien joué pour la parade de vrais-faux cosplayeurs qui traversent à plusieurs reprises la foule ! Quant à Stranger Things, la série Netflix qui tend à devenir phare était mise en avant dans des décors reconstitués très importants en termes de place. En guise de clou du spectacle, l’apparition surprise, devant les 1 400 heureux élus qui ont pu entrer dans la salle des conférences, les jeunes acteurs de la série. Avouons que le mouvement d’hystérie que cela a provoqué nous a fait très peur. Pour autant, nous y avons survécu, et c’était une bonne idée. D’ailleurs nos vedettes de teenagers ont pu elles aussi vivre ça comme une reconnaissance d’un succès qui selon eux, les dépasse quelque peu, mais quelque peu seulement.

Côté jeux vidéo, eh bien, un jeu vidéo tout court avec quelques mètres carrés dédiés à World of Tanks et à sa poignée de fans. Le stand est resté globalement à moitié vide (ou plein selon le degré d’optimisme). La grande question reste alors de savoir si le jeu avait réellement sa place ou si le public n’aurait pas préféré comme sur le stand de Warner Bros. équipé en réalité virtuelle, embarquer dans la Batmobile et filer dans les rues de Gotham... Enfin, être là où ils étaient venus être finalement.

Donc, pour conclure, la promesse était dans l'ensemble tenue et « l’esprit comics » très présent. En revanche, nous l’avons un peu trouvé détrônée par l’engouement pour le prochain volet dédié à la Force - qui nous a livré quelques images en exclusivité – et la petite cadette de Netflix, qui tend à devenir culte, si elle ne l’est pas déjà... Et pour finir, nous repartons avec à l'esprit un autre air entêtant qui ressemble à : «They call me Superman. Leap tall heroes in a single bound... ».