Call of Duty : les accusations de l'ex-dictateur sont "une offense au Premier Amendement"
par Maxime ClaudelL'ancien maire de New York monte au créneau.
À quelques jours du lancement de Call of Duty: Advanced Warfare, Activision s'en serait bien passé. Mais Manuel Noriega, ancien dictateur du Panama, a décidé d'attaquer le géant américain en justice en juillet dernier. La raison ? L'utilisation de son image et de son nom dans Call of Duty: Black Ops II, sous couvert d'un portrait de lui peu reluisant. Ainsi, il se dit décrit comme "un kidnappeur, un meurtrier et un ennemi de l'État. Fort heureusement, Activision peut compter sur une batterie d'avocats pour se défendre. Et parmi eux il y a Rudy Giuliani, ancien maire de New York.
Rudy Giuliani s'est donc longuement exprimé sur l'affaire, ne manquant pas de fustiger Manuel Noriega comme il se doit. Selon lui, ces accusations sont une offense au Premier Amendement, qui a notamment attrait à la liberté d'expression. Si jamais l'ex-dictateur gagne, ce sera la porte ouverte à toutes les fenêtres...
Je suis moralement atteint de voir un homme comme Noriega essayer de porter atteinte aux libertés créatives des États-Unis. Si nos droits créatifs doivent être sacrifiés, ils ne doivent pas l'être pour quelqu'un comme Noriega, tout comme personne ne devrait envoyer des millions de dollars à une prison du Panama, car cet homme fou fait des accusations absurdes. Je crois qu'un homme engagé dans le trafic de 200 millions de dollars de cocaïne aux États-Unis, qui sait combien d'enfants il a tués, un homme qui était le dictateur dans son pays et au sein duquel il a torturé des gens pendant neuf ans, un homme qui a blanchi de l'argent en France, un homme qui a coupé la tête d'un de ces alliés et fut condamné dans trois pays, qui est assis en prison au Panama, qui essaye de se refaire parce qu'il est un personnage mineur d'un jeu excellent - Call of Duty par Activision -, est un outrage.
Écroué pour blanchiment d'argent et trafic de drogue en 1992, Manuel Noriega est en prison au Panama. Mais cela ne l'a pas empêché de porter plainte contre Activision. Mais si Rudy Giuliani a décidé de protéger l'éditeur, c'est qu'il y a une raison :
La raison pour laquelle je suis impliqué est que je vois l'importance du Premier Amendement. Si Noriega réussit, ce serait la destruction virtuelle des romans historiques, des films historiques comme The Butler et Zero Dark Thirty, dans lesquel des figurines historiques sont dépeintes. Si Noriega gagne, comme je l'ai dit au juge, les héritiers de Ben Laden pourraient attaquer pour Zero Dark Thirty.
Pour Rudy Giuliani, Manuel Noriega doit se regarder dans un miroir et ne pas renier son héritage, sous prétexte que ses petits-enfants pourraient voir le monstre qu'il a été dans un jeu vidéo :
Attendez qu'il voit l'image du Général Noriega en train de couper la tête d'Higo Spadafora. Je me demande à quel point ils seraient contrariés par ça. La réalité est que Noriega a créé son histoire. Ce sera le dernier des problèmes qu'il aura à résoudre avec ses petits-enfants [...]. Noriega fait partie de l'Histoire. En tant que tel, il ne possède pas son histoire, pas plus que la mienne ou celle du Président Bush.
Votre avis sur ce cas complexe ?