Activision Blizzard : le rachat par Microsoft prend du plomb dans l'aile, la Federal Trade Commission porte plainte pour bloquer l'acquisition !
par Auxance M.Et si la fusion entre Xbox et Activision-Blizzard n'avait jamais lieu ? C'est ce qui se profile, alors que la FTC veut empêcher le rachat de l'entité par Microsoft.
Et si ce qui devait être le séisme de l'année n'aboutissait pas ? Le rachat annoncé d'Activision Blizzard pour 69 milliards de dollars par Microsoft doit changer complètement le paysage vidéoludique, mais il tarde à se concrétiser, alors que les autorités de la concurrence continuent d'évaluer la légalité de la transaction. Les dissidences se sacralisent d'ailleurs autour de la licence Call of Duty, que Microsoft s'est engagé à amener chez Nintendo et sur Steam pour encore 10 ans au moins si le contrat était signé, alors qu'il peine à trouver un terrain d'entente avec Sony Interactive Entertainment.
Mais tout ce montage pourrait donc ne jamais aboutir. Comme le craignait Microsoft, la Federal Trade Commission, agence indépendante étasunienne visant à faire respecter les lois de la concurrence et éviter les monopoles déloyaux, vient d'annoncer qu'elle venait de porter plainte contre le constructeur pour l'empêcher de racheter Activision Blizzard. Elle dénonce en effet que le géant veuille « supprimer ses concurrents » en prenant le contrôle de franchises à succès, ce qui lui donnerait « à la fois les moyens et le motif de nuire à la concurrence en manipulant les prix d'Activision, en dégradant la qualité des jeux d'Activision ou l'expérience des joueurs sur les consoles et les services de jeux concurrents, en modifiant les conditions et le moment de l'accès au contenu d'Activision, ou en retenant entièrement du contenu des concurrents ». Il cite en exemple le rachat de Bethesda, qui rendra Starfield et Redfall exclusifs.
« Microsoft a déjà montré qu'il peut et va retenir le contenu de ses rivaux de jeu », a déclaré Holly Vedova, directrice du Bureau de la concurrence de la FTC. « Aujourd'hui, nous cherchons à empêcher Microsoft de prendre le contrôle d'un studio de jeux indépendant de premier plan et de l'utiliser pour nuire à la concurrence sur plusieurs marchés de jeux dynamiques et à croissance rapide. »
Bobby Kotick, actuel président d'Activision Blizzard, a déjà réagi, en diffusant le communiqué qu'il a envoyé à ses équipes, dans lequel il se dit confiant en l'avenir du rachat et déclare être prêt à défendre ses arguments devant la justice.
Chère équipe,
Je voulais fournir une brève mise à jour sur notre fusion imminente avec Microsoft. Cette semaine, la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis a annoncé sa décision de contester l'accord. Cela signifie qu'ils intenteront une action en justice pour bloquer la fusion et que les arguments seront entendus par un juge.
Cela semble alarmant, je tiens donc à renforcer ma confiance dans la conclusion de cet accord. L'allégation selon laquelle cet accord est anticoncurrentiel ne correspond pas aux faits et nous pensons que nous gagnerons ce défi.
Grâce au travail acharné de vous tous chaque jour, nous sommes sur la bonne voie, apportant une joie épique aux joueurs du monde entier avec ce que je considère être les meilleurs jeux de l'industrie. Dans le même temps, le paysage concurrentiel évolue et, en termes simples, une fusion Microsoft-ABK sera bonne pour les joueurs, bonne pour les employés, bonne pour la concurrence et bonne pour l'industrie. Nos joueurs veulent avoir le choix et cela leur donne exactement cela. Vous pouvez en savoir plus sur les détails de ces points dans cette mise à jour que nous avons récemment partagée avec vous.
Nous pensons que ces arguments l'emporteront malgré un environnement réglementaire axé sur l'idéologie et les idées fausses sur l'industrie technologique.
Merci pour votre dévouement et votre créativité.
Bobby
Nous n'avons donc pas encore fini d'entendre parler de ce projet de rachat d'Activision Blizzard par Microsoft. C'est désormais devant la cour étasunienne qu'ils devront défendre leur vision de cette acquisition qu'ils jugent non déloyale, ce que ne partage bien évidemment pas Sony Interactive Entertainment avec sa branche PlayStation, la première lésée dans cette histoire...