Notre analyse sur la réception de l'annonce aux couleurs de la 2DS.
Difficile de passer à côté, que ce soit sur les sites d'information ou les réseaux sociaux, la Nintendo 2DS fait le buzz depuis son annonce-surprise d'hier soir (voir ici). Cette révélation n'ayant reçu aucun support de la part de Nintendo (point de Nintendo Direct, par exemple), la console subit de nombreuses critiques avant même d'avoir été prise en main.
C'est un fait, à chaud, cette révélation inattendue ressemble à une mauvaise blague du 1er avril et, du coup, se trouve être une cible facile pour les haters et autres trollers. Il est vrai qu'il est facile de se moquer, puisqu’elle repose non pas sur une amélioration, mais au contraire, sur la suppression d'une fonctionnalité optionnelle, la 3D, histoire de réduire les coûts et donc, par extension, le prix (entre 20 et 40 € d’économisés selon les enseignes). Pour cela, le principal changement technique se trouve être le remplacement de l'écran 3D et tactile par un seul. Cette astuce technique, expliquée ici, permet sans nul doute de grosses économies à la firme nippone. De plus, avec la 2DS, Nintendo a sacrifié la meilleure révolution de la famille des DS, héritée de la GameBoy Advance SP : le côté pliable, octroyant protection et meilleure portabilité.
Cette 3DS amputée de son faire-valoir s’oriente davantage vers un public très jeune.
En soi, retirer la 3D, c’est comme proposer une PlayStation 4 ou une Xbox One sans HDMI : enlever la possibilité d’entrer dans une nouvelle ère, pour ne pas dire une nouvelle dimension. C’est d’autant plus vrai que certains jeux n’ont rien à voir avec et sans la technologie, l’apport étant indéniable. Après, il convient de mesurer les réactions négatives entendues çà et là sur la 2DS, car beaucoup ont oublié que Nintendo était avant tout une entreprise qui résonnait en termes de marché et de cibles qui vont avec. En réfléchissant un peu, cette 3DS amputée de son faire-valoir s’oriente davantage vers un public très jeune, pour qui la 3D n’est pas conseillée (il suffit de lire la notice, et l'avertissement sur la boîte, pour le savoir) et pour qui les deux écrans pliables présentent une fragilité certaine (les retours S.A.V. sur le sujet sont nombreux). Pour cette frange de consommateurs, dont les parents sont généralement les acheteurs, la 2DS est parfaite, car moins chère et surtout dénuée de tous les avertissements contre son utilisation.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la 2DS affiche un design très simpliste, très rond et plutôt coloré, façon produits Playskool. En ce qui concerne l’ergonomie, il est difficile d’en juger à l’heure où nous écrivons ces lignes, étant donné qu’il faudrait avoir le bébé en mains pour livrer un vrai avis (nous serons en mesure de le faire dans les heures qui viennent, puisque nous allons l’essayer cet après-midi). Sachant que Nintendo a rarement déçu sur cet aspect ces dernières années, gageons que nous pouvons avoir confiance. Après vient le problème de l’enceinte unique, donnant lieu à un son mono au lieu de stéréo. Encore une fois, c’est un souci auquel les têtes blondes ne prêteront pas attention, surtout qu'avec des écouteurs le rendu sera bel et bien stéréo.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la 2DS affiche un design très simpliste, très rond et plutôt coloré, façon produits Playskool.
Aussi, il faut voir la 2DS comme tremplin alternatif et, surtout, accessible vers l’impressionnant catalogue estampillé Nintendo, titres DS, 3DS et eShop compris (la 2DS n’est pas une Wii Mini bis et aura internet). Pour le coup, cela devrait lui suffire pour trouver des preneurs dans les magasins, le jeu étant le premier leitmotiv d’une console. Pour conclure, nous dirons que la 2DS, en l’état, n’intéressera probablement pas tout le monde. Cela aurait pu être le cas si Nintendo l’avait faite pliable et proposée sous la barre des 100 euros/dollars (c’est encore sans doute un peu onéreux au tarif envisagé). Au mieux, la firme nippone réussira son coup auprès du public plébiscité après analyse. Au pire, la 2DS ne sera qu’un substitut de plus dans la gamme 3DS, portant la question existentielle suivante : s’agit-il d’une Super DS ou d’une 3DS Lite bridée ?