Unravel : Le (petit) jeu de Coldwood Interactive a-t-il tout d'un grand ? La réponse sans plus attendre.
L'histoire commence dans une maison remplie de souvenirs, matérialisés par des photos immortalisant des moments, qu'ils soient joyeux ou non. Dans cette ambiance cotonneuse à souhait, Yarny, un petit bonhomme de laine rouge, trace son chemin en rassemblant toutes ces créations de la vie dans un cahier qui, espérons-le, passera de mains en mains plutôt que de finir au grenier. Car Unravel est jeu vidéo qui parle de la vie, de l'amour, du devoir de mémoire, des marques du temps et un peu de la mort. Il y a de quoi s'émerveiller devant cette balade n'hésitant pas à rajouter le "l" qui lui manque pour devenir une ballade, une comptine interactive avec un personnage tout mignon en chef d'orchestre. Mignon, Yarny l'est assurément. Sa bouille naïve fait mouche à chacune de ses animations et, sans expression de visage, il est capable de susciter une palette d'émotions en fonction des situations (comme la peur face à un blizzard déchainé). Au gré des saisons - et des photomatons -, l'infortuné héros brave vents et tempêtes dans sa quête de transmission.
Une balade n'hésitant pas à rajouter le "l" qui lui manque pour devenir une ballade.
Au cours de son aventure, Yarny est amené à traverser des lieux plus beaux les uns que les autres. Coldwood Interactive aime la Suède et cela se ressent dans chacun des niveaux d'Unravel, magnifiquement réalisés puisque magnifiant le photoréalisme. Il y a d'ailleurs un sacré contraste entre le rendu hyper beau et détaillé des environnements et le personnage de Yarny, qui semble sortir des fantasmes les plus enfantins. La magie opère à chaque seconde, bien aidée, aussi, par une bande-son nordique enivrante. C'est d'autant plus vrai que l'absence de voix fait parler les images et la musique, avec un message universel qui passe tout le temps, par tous les temps. Vous l'aurez compris : l'habillage d'Unravel est une belle réussite, c'est son gros point fort, son fil - rouge - à tricoter.
S'il fallait rapprocher ce titre d'un autre jeu, ce serait sans aucun doute Limbo. Il y a cette même volonté de plonger un personnage attachant et fragile dans un milieu sachant être hostile. Toutefois, manettes en main, ce n'est pas tout à fait la même mayonnaise. Là où Limbo se transformait vite en Die&Retry, Unravel n'a rien d'un véritable parcours du combattant. C'est davantage une expérience reposante, un bol d'air pur avec de rares moments où le défi prend le pas sur le reste. Globalement, Unravel est facile et vous n'aurez pas trop de mal à en voir le bout. Le gameplay, basé sur les capacités de Yarny, n'évolue pas d'un iota et les rares bonnes idées ne sont jamais vraiment poussées jusqu'au générique de fin (comptez 5/6 heures pour voir le bout). C'est son principal défaut.
Yarny, cousin éloigné de Sackboy, est donc capable de plusieurs choses. Grâce à son corps de laine, il peut s'improviser Tarzan en créant une liane (c'est la folie !), attacher deux rebords pour avoir accès à un tremplin, attraper un élément pour le tirer à lui, s'accrocher à un rebord... Toutes ces compétences doivent être associées pour avancer, les différents tableaux donnant naissance à quelques puzzles, simplistes et souvent liés à la physique, à résoudre. Attention tout de même, la pelote à l'origine de Yarny n'est pas éternelle et il faut passer par des checkpoints pour faire le plein et repartir de l'avant. En outre, les animaux ne sont pas tous bienveillants et n'hésiteront pas à attaquer la pauvre petite poupée qui n'a rien demandé.
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