Trials of the Blood Dragon : Seulement si vous aimez le rose fluo, Rambo, Full Metal Jacket, Hotline Miami, le nawak total... Sinon, tant pis.
Durant sa conférence pré-E3 2016, Ubisoft avait une petite surprise pour les fans de la franchise Trials et du spin-off Blood Dragon de Far Cry 3. En effet, via une entrée sous LSD, RedLynx est monté sur scène pour lever le voile sur Trials of the Blood Dragon, l'alliance improbable entre les deux licences. Ladite surprise était d'autant plus appréciable que le titre était disponible tout de suite.
Nous n'avons donc pas manqué d'enfourcher notre plus belle monture à deux roues pour retourner sur les pistes de Trials, cette fois-ci inspirées par le nanardisme des films d'action des années 70/80. À vue de nez, le mariage apparaissait comme inéluctable.
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Soyons francs, nous aimerions bien connaître la drogue qu'a sniffé RedLynx avant de donner naissance à ce Trials of the Blood Dragon. Déjà que les précédents Trials avaient tendance à partir dans le nawak, mais là, c'est véritablement l'apothéose du YOLO. Ringard, flashy, détonnant, décapant... le jeu assume clairement son positionnement de nous plonger dans une expérience débile, avec une direction artistique fluo reprenant celle de Far Cry 3: Blood Dragon. Si vous aviez apprécié le FPS, alors ce Trials saura également vous taper dans l'œil.
Les situations frustrantes sont compensées par cette accumulation de séquences toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres.
Mais Trials of the Blood Dragon, qui reprend gentiment de nombreuses œuvres assoyant cette tendance nostalgique (Full Metal Jacket, les Sentaï, Rambo, Indiana Jones et même Hotline Miami), ne peut se résumer à sa direction artistique. Car les développeurs ne se sont pas contentés de faire rentrer leur gameplay arcade exigeant dans une ambiance déjantée. Ils ont aussi pimenté la prise en main en multipliant les situations tranchant avec le deux-roues. Parfois avec réussite, comme les phases dans un tank, sur un vélo ou dans un wagon nécessitant une bonne gestion du frein.
Mais comme il y a à boire et à manger, ce n'est pas toujours très bien exécuté. Par exemple, les séquences à pied sont molles et cassent les rythmes. Celles avec un jetpack sur le dos forment un nid à énervement. Enfin, si caser un grappin ou nous permettre de tirer à moto apparaît comme une bonne idée, il n'est pas toujours aisé d'assurer sa conduite et de gérer une autre action en simultané, sans compter qu'il y a ce fameux (gros) pic de difficulté en fin d'aventure (moins marqué que dans Trials Fusion tout de même). Fort heureusement, les situations frustrantes sont compensées par cette accumulation de séquences toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres, nanties d'un humour bienvenu.
Grâce à sa bonne vingtaine de missions nous faisant incarner tour à tour les rejetons de Rex Colt, Trials of the Blood Dragon nous emmène un peu partout : de Tokyo au Vietnam, en passant par l'enfer ou Miami. C'est varié et rafraîchissant, mais malheureusement et comme la drogue, cela ne dure pas assez longtemps. Comptez 2/3 heures pour voir le générique final, avec, en guise de replay value, la seule ambition d'améliorer son score, de monter dans les classements, de faire évoluer sa créature inspirée de Pokémon (oui, oui !) et de récupérer toutes les vignettes.
- Ambiance déjantée assumée
- Très bien référencé
- Un mix qui fonctionne dans l'ensemble
- Certaines phases moins jouables que d'autres
- Durée de vie