TEST - Thomas Was Alone : un vrai plaisir solitaire ?

Thomas est un héros pas comme les autres. À vrai dire, il n’est pas un héros du tout. Physiquement, il ressemble à un petit rectangle coloré. En fait, il est la représentation d’une intelligence artificielle. À ses heures perdues, il vogue, se balade, se pose des questions, rencontre des potes et tente, en vain, de trouver un sens à son existence. Car avant, il était seul. Désormais, il ne l’est plus. Le programme qui l’entoure est présenté comme un fiasco. Mais qu’importe, le petit Thomas doit avancer, coûte que coûte.

Si l’idée voir des petits bâtons se mouvoir ne vous dérange pas…

Avec son histoire peu ordinaire, Thomas Was Alone s’apparente à un périple exotique plutôt qu’à un produit vidéoludique à proprement parler. Plutôt que de nous emmener dans le "connu", ce véritable OVNI nous invite dans le "mystérieux", mélangeant les éléments virtuels (des formes géométriques simples), les questions existentielles (les héros se voient dotés de prénoms humains, soit une représentation d’une forme de conscience) et les facettes de l’amitié (pour s’en sortir, il faut être solidaire quoiqu’il arrive). Forcément, les premiers instants sont un peu déroutants, mais la narration poussée – la voix de Danny Wallace (Assassin's Creed) accompagne constamment nos pérégrinations, avec cynisme et humour – et l’appel du jamais-vu aident à s’y plonger.

Graphiquement, Thomas Was Alone est loin d’en mettre plein les mirettes. De toute façon, ce n’est pas son but. À contrario, le charme qui s’en dégage opérera pour peu que vous mettiez de côté votre exigence habituelle (rien n’est complexe) et les quelques tares techniques qui traînent çà et là (les ralentissements, notamment). Pour le reste, si l’idée de voir des petits bâtons se mouvoir ne vous dérange pas… Côté bande-son, le titre de Mike Bithell a joué la carte de la nostalgie, avec des musiques nostalgeek à souhait.