TEST - The Last of Us: Remastered - Cauchemar et beauté font-ils bon ménage ?

Nous pourrions discuter des heures et des heures du réel intérêt de The Last of Us: Remastered, mais force est de reconnaître qu'il est difficile de prendre le travail de remastérisation effectué par Naughty Dog en défaut. The Last of Us: Remastered est beau et affiche une image 1080p chatoyante, qui force la redécouverte. En point de mire, il y a ces personnages bénéficiant de détails supplémentaires : c'est simple, Joel et Ellie n'ont jamais été aussi expressifs, ce qui renforce encore plus la facette émotionnelle de leur quête désespérée. Certaines textures donnent envie de s'y frotter tandis que les effets visuels, lumière en tête, ne cessent d'en jeter. Le revers de la médaille c'est qu'une remastérisation, aussi réussie soit-elle, sous-entend un matériau de base parfois daté. C'est le cas ici, avec une poignée d'éléments qui accusent sérieusement leur âge ("déjà !" s'écrieront certains joueurs), dans le sillage des arrières-plans manquant de piqué et laissant entrevoir des bâtiments grossiers. En outre, des bugs résiduels sont parvenus à passer à travers les mailles du filet, entre collisions hasardeuses et aliasing pas effacé à 100 %. Qu'à cela ne tienne, Joel et Ellie apparaissent bel et bien sous un visage nouveau, et personne n'aura envie de retourner à la version PlayStation 3 après deux minutes en compagnie d'une DualShock 4.

Personne ne s'est jamais privé de revoir un film en HD alors qu'il l'avait déjà vu en SD.

Et puis, il y a ce framerate à 60 fps. C'est assurément le gros plus de The Last of Us: Remastered par rapport à The Last of Us. Le confort qui en découle est palpable à chaque seconde et d'aucuns ne manqueront pas de s'arrêter en plein voyage pour contempler les décors ne sourcillant pas d'un poil au gré du mouvement contrôlé et lent de la caméra. Pour ainsi dire, le seul intérêt de l'option permettant de bloquer le framerate à 30 fps est de prouver ô combien le double est indispensable pour profiter des graphismes dans les meilleures conditions. En prime, aucune chute n'est à prévoir, ce qui donne un avantage supplémentaire aux 60 fps, là où certains jeux doivent consentir à des sacrifices (Tomb Raider: Definitive Edition par exemple).

Pour renforcer l'immersion, The Last of Us: Remastered a également pensé à nos oreilles et, surtout, à notre Home Cinema. Concrètement, cela se matérialise par des paramètres en plus pour les enceintes, histoire de peaufiner sa zone d'écoute comme il se doit, avec des préférences en fonction des canaux et même la possibilité d'opter pour un mode "minuit". En parallèle, Naughty Dog n'a pas manqué de solliciter le haut-parleur de la DualShock 4 pour distiller quelques bruitages. Sur ce point, il est dommage que seule la lampe torche soit concernée (petit "clic" à l'allumage et à l'extinction) et pas le rechargement des armes par exemple. En parlant de la manette, le studio a pensé à vous laisser le choix concernant le combo viser/tirer (L2/R2 ou L1/R1), le touchpad situé à l'avant sert d'accès à l'inventaire et la barre lumineuse devient rouge en cas de game over.

En termes de contenu, il y en a pour son argent. Nonobstant l'aventure principale déjà bien copieuse (une quinzaine d'heures) avec une myriade de difficultés (dont celle portant le doux nom de réaliste), la galette contient l'excellente mini-campagne Left Behind (2h de gameplay environ) et le multijoueur agrémenté de ses DLC ("Territoires reconquis" et "Territoires abandonnés"). En un mot comme en cent, il y a largement de quoi faire, bien que ceux ayant déjà retourné The Last of Us dans tous les sens resteront sans doute sur la faim. Ils retrouveront aussi certains griefs liés à l'intelligence artificielle des ennemis. En revanche, ils seront ravis d'apprendre que les temps de chargement ont été revus à la baisse (hormis lors du tout premier démarrage) et qu'un mode photo a fait son apparition pour faire le beau sur les réseaux sociaux. D'ailleurs, vous pourrez aussi laisser Left Behind envahir votre mur Facebook avec l'envoi de messages sympathiques.

En conclusion, The Last of Us: Remastered est à The Last of Us ce qu'était Tomb Raider: Definitive Edition à Tomb Raider, à savoir la même chose, mais en mieux, graphiquement et techniquement parlant. Cette idée de tout rassembler sur un seul et même Blu-ray est une excellente aubaine pour ceux n'ayant pas mis les mains sur cette pépite n'ayant vidéoludiquement plus rien à prouver. Maintenant, faut-il conseiller l'achat aux autres ? Pourquoi pas. Après tout, personne ne s'est jamais privé de revoir un film en HD alors qu'il l'avait déjà vu en SD. Avec The Last of Us, cela vaut le coup de se replonger dans le cauchemar.

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