Le minimum syndical… Voilà ce que propose Aspyr et Cristal Dynamics.
Tomber…
Qui ne connaît pas la licence Tomb Raider aujourd’hui ? La ravissante Lara Croft a su traverser les générations et charmer les joueurs depuis 1996. Aspyr et Cristal Dynamics veulent toucher le cœur (et le porte-monnaie) des vieux de la vieille en proposant une compilation regroupant les 3 premiers opus. Ainsi, Tomb Raider I-III Remastered voit le jour et s’invite sur les machines de Sony Interactive Entertainment, de Nintendo, de Microsoft, et sur PC. De quoi bien se divertir avec quelques nouveautés ? Faisons le point dans ce test.
Des graphismes inédits et… c’est tout.
Parlons peu, parlons bien, ça donne quoi du côté des graphismes ? Premier point qui saute aux yeux, le rendu en 16:9. Cela peut paraître normal aujourd’hui, mais voir ces titres, d’origine en 4:3, avec une image plus étendue fait du bien à la mirette. Et pour cause, cela permet de distinguer certaines plateformes plus facilement et d’anticiper certains ennemis que nous ne percevions pas à l’époque à cause du format. Un véritable plaisir.
Ensuite, nous avons droit à une petite refonte visuelle. En effet, les développeurs ont refait les décors, les jeux de lumière, la modélisation des personnages, et ont aussi ajouté un petit point d’exclamation au-dessus des objets (et autres interrupteurs) pour que ce soit plus facile à repérer. Le framerate, lui, est bien plus élevé, les productions sont beaucoup plus fluides à jouer, un bonheur entre les mains. Chose plutôt amusante, en appuyant sur une touche spécifique, nous pouvons basculer d’un rendu à un autre. Old school ou moderne, c’est à vous de choisir celui qui vous charme le plus.
Concernant la partie sonore, nous sommes déçus. Et pour cause, la firme a tout simplement repris les effets et les mélopées d’autrefois, sans y ajouter une véritable nouveauté auditive. De ce fait, nous nous retrouvons avec des bruitages vieillots combinés à un visuel plus contemporain. Pour le coup, pourquoi ne pas proposer des sons plus récents et adaptés à l’image ? Du neuf avec du neuf, du vieux avec du vieux. Quelques recueils vidéoludiques ont inclus ce type de paramètres, alors pourquoi ne pas l’avoir fait ici ? Des graphismes inédits et… c’est tout. Vraiment dommage de ne pas avoir poussé le concept de la « refonte » encore plus loin.
… de raideur
Et la prise en main dans tout cela ? Eh bien nous retrouvons le gameplay d’antan, à savoir des déplacements rigides, où nous pouvons sauter sur les côtés, nous accrocher sur des rebords, faire des sauts de l’ange, et dégainer nos armes pour massacrer de vilains dinosaures cachés. Point à prendre en compte, la caméra se positionne différemment lorsque nous basculons d’un rendu à un autre, et elle peut être dorénavant contrôlées avec le joystick droit ; pratique pour distinguer des zones.
Ça manque de gras.
Bien évidemment, l’équipe a inclus une nouvelle option permettant de jouir de mouvements plus « modernes », comme elle le dit. Lara peut se mouvoir dans tous les sens, avec une totale liberté. Elle est plus souple, plus facile à manipuler, et pourtant, c’est un enfer de s’amuser sous cet aspect. La raison ? Les univers ont été pensés pour un gameplay dirigiste et précis. Forcément, lorsque nous nous retrouvons en haut d’une falaise et que nous devons bondir d’un plateau à un autre, cela devient une mission impossible. Catastrophe... Sincèrement, nous recommandons le gameplay old school car il est tout simplement adapté au level design. Alors certes, les premières minutes ne sont pas faciles, mais une fois que vous avez saisi comment sont conçus les niveaux, vous comprendrez pourquoi il est important de jouer avec des commandes plus austères.
Quoi de neuf, sinon ? Chaque opus a droit à un monde supplémentaire qui se termine assez rapidement, mais cela fait tout de même du bien de voir de l’inédit dans un univers rétro. Nous avons aussi accès à un mode Photo assez basique avec quelques options sympathiques, comme la possibilité de changer la tenue ou la pose de Lara. Ensuite, vous attendiez à des croquis, une playlist à écouter, à tester les démos de l’E3 dans les années 90, à des bonus que nous voyons absolument partout aujourd’hui dans une compilation ? Eh bien il n’y a rien d’autre, ça manque de gras, nous sommes d’accord.
Pour en rajouter une couche, lorsque des remasters de très vieux jeux reviennent dans nos chaumières, des options de triche sont ajoutées pour progresser assez facilement et rapidement ; des paramètres destinés aux personnes qui ont déjà fini ces aventures des dizaines de fois et qu’ils ne veulent pas se prendre la tête. Eh bien là aussi, c’est le néant... Bon au moins, Aspyr n’a pas fait l’erreur de supprimer les codes (ouf). En effet, en cours de jeu, il est toujours possible de réaliser certaines commandes pour débloquer toutes les armes et passer les niveaux, mais un menu adapté pour profiter de tout cela aurait été plus judicieux.
Que dire finalement de ce Tomb Raider I-III Remastered ? Alors, c’est agréable de pouvoir jouer en 16:9 avec un rendu un peu plus clinquant, mais il n’y a rien d’autre à se mettre sous la dent. C’est léger, trop léger à notre goût. De plus, les sauvegardes sont uniquement manuelles (dommage) et peuvent être usées n’importe où (plutôt cool). Un système « automatique » aurait été plus appréciable pour amener un peu plus de modernité à ces vieilleries. Bref, Aspyr et Cristal Dynamics se sont tout simplement contentés du minimum, et cela ne donne pas spécialement envie de gaspiller 30 euros pour cet album vidéoludique manquant véritablement de consistance.
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Testé sur PC.
- Une image en 16:9, un sacré confort
- Contrôler la caméra avec le joystick, pratique
- Les niveaux supplémentaires, toujours ça de pris
- Pas de refonte sonore, dommage
- Les commandes modernes, au secours !
- Pas de menu pour tricher
- Pas de bonus (croquis, making-of, etc, la base dans une compilation en somme…)
- Pas de sauvegarde automatique