Les développeurs français de Splasher sont de retour avec un jeu de plateforme et de réflexion qui vaut clairement le détour.
Milo téléphone maison
Splashteam, cofondé par Marie Marquet et Romain Claude (Rayman Origins et Legends), s'était déjà fait remarquer en 2017 avec Splasher, un jeu de plateforme très coloré et bien fait. Le studio indépendant français est de retour cinq ans plus tard avec Tinykin, un titre bien différent, mais toujours aussi charmant. Le jeu a été rajouté au Game Pass dès sa sortie, et forcément, nous nous sommes penchés dessus.
Tinykin est magnifique.
Tinykin est cette fois un jeu d'exploration, de plateforme et d'énigmes dans un monde en 3D, mais avec des personnages en 2D. Le titre met en scène Milo, originaire de la planète Aegis, qui vient de mettre au point une machine pour découvrir le monde d'origine des humains. L'expérience fonctionne, l'amenant dans une maison des années 90, envahie d'insectes humanoïdes (très mignons, ouf !) et surtout de tinykin, de petites boules colorées aux capacités étonnantes. La découverte est folle, mais la combinaison de Milo est abîmée, il va donc devoir aider Ridmi, un scientifique, à créer une machine pour rentrer chez lui, en retrouvant six objets cachés dans la maison.
Premier constat, Tinykin est magnifique. Le style graphique est original et colle parfaitement au jeu, avec des environnements en 3D et des personnages en 2D, faisant toujours face à la caméra. Les animations sont ultra fluides et mignonnes, et surtout, les décors fourmillent de détails amusants. La sensation d'évoluer dans une vraie maison des années 90 est palpable, nous rappelant parfois Toy Story 2 : Buzz l'Éclair à la rescousse ! sur PlayStation, mais avec une tonne de petites références plus ou moins cachées. Tinykin fait travailler les zygomatiques tout au long de l'aventure, que ce soit avec l'ingéniosité des décors, mais aussi avec ses nombreux personnages hauts en couleur, affublés de noms rigolos et lâchant des répliques qui font toujours mouche (avec des références variées, qu'elles soient mythologiques, politiques ou issues de la pop culture). S'il n'est nécessaire de parler qu'à deux ou trois PNJ par niveau, mieux vaut prendre son temps pour écouter au moins une fois tout le monde, c'est un vrai régal. D'autant que le scénario se construit au fil des échanges, pour un univers finalement très crédible et une fin touchante. Côté musique, nous avons des thèmes sympathiques et dynamiques, propres à chaque niveau, c'est varié, mais très discret. Cela évite au moins de devenir fou en restant de longues minutes dans un seul décor.
Pikmin dans les 90's
Une fois l'exploration passée viennent les énigmes. Le but de Tinykin est de récupérer des objets pour terminer le vaisseau de Ridmi, direction donc les différentes pièces de la maison, à l'ambiance variée (cuisine, salon, laboratoire, etc.), permettant à chaque fois de débloquer un nouveau type de tinykin, au cœur du gameplay.
Le gameplay est parfaitement bien pensé, aucune situation n'est frustrante.
Ces petites créatures cachées dans les niveaux sont à retrouver pour déplacer des objets, en exploser certains, s'élever en hauteur, créer des courants électriques et construire des ponts, afin d'avancer dans le niveau et résoudre des énigmes basées sur l'exploration et la plateforme, à condition d'avoir trouvé suffisamment de tinykin pour déclencher l'action. Milo n'est pas bien mobile, seulement capable de sauter, de planer sur de courtes distances grâce à une bulle (distance qui augmente en débloquant de nouvelles bulles, nécessaires pour certaines énigmes annexes), et de surfer sur un savon pour aller plus vite. Le jeu répond au doigt et à l'oeil, et l'utilisation des tinykin est ultra intuitive. Une seule touche suffit, le jeu se charge d'utiliser le bon type de tinykin en fonction de la situation ou l'endroit visé, et lorsqu'il faut déplacer des objets, c'est automatique, ce qui facilite grandement les puzzles. D'ailleurs, Tinykin n'est pas compliqué, il est possible de mourir de chute (ou d'électrocution), mais le jeu nous ramène simplement juste avant l'incident, et comme le gameplay est parfaitement bien pensé, aucune situation n'est frustrante ou crispante. Même les joueurs allergiques à la plateforme peuvent y trouver leur compte.
En plus de retrouver les objets nécessaires pour « rentrer maison », Milo peut également aider les différents insectes en résolvant des énigmes secondaires, mais qui deviennent tout aussi passionnante que la quête principale grâce à la qualité d'écriture. Nous l'avons dit, les PNJ et dialogues sont savoureux, et le joueur a envie de tout explorer, c'est donc parti pour fouiller tous les recoins de la maison et aider ses nouveaux habitants, tout en amassant du pollen, pour débloquer de nouvelles bulles. Mais même là, l'aventure arrive vite à sa fin, il est possible de terminer Tinykin en quatre petites heures, mais comptez deux à trois heures de plus pour explorer chaque recoin de tous les niveaux, terminer toutes les missions annexes et récolter tout le pollen.
Nintendo ne veut pas sortir Pikmin 4 ? Qu'importe, Splashteam nous propose Tinykin et c'est exactement ce que les amateurs de jeux indépendants voulaient, et plus encore. Un jeu de plateforme et de réflexion coloré, mignon et amusant, facile à prendre en main et complet à la fois, bourré de références et qui se dévore sans modération. Finalement, le seul point vraiment négatif reste sa durée de vie, mais quand c'est aussi bon, difficile de bouder son plaisir.
Tinykin est disponible sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S, Nintendo Switch et dans le Game Pass, vous pouvez le retrouver à 18,98 € sur Gamesplanet.
- Un univers bourré de détails à découvrir
- L'humour qui fait mouche
- Le gameplay qui mélange Pikmin et les jeux de plateforme
- La direction artistique magnifique
- Nous n'aurions pas refusé un ou deux niveaux en plus
Clint008 Rédacteur - Testeur |