The Outer Worlds : Explorer, s’émerveiller et détruire toute forme de vie fait partie des tâches quotidiennes du parfait explorateur.
Bonjour les mondes
Enthousiastes que nous étions après avoir découvert The Outer Worlds lors d’un évènement organisé par l’éditeur, il nous tardait un peu de remettre les pieds dans une combinaison pour aller tailler le bout de gras à l’autre bout de la galaxie. Parce que oui, nous sommes des joueurs parfaitement sociables qui aimons les interactions avec d’autres humains, même s’ils sont virtuels. Notre caractère avenant nous a naturellement ouvert de nombreuses portes et fait rencontrer des gens éminemment sympathiques qui nous ont aidés à lancer notre carrière de mercenaire. Réputées aussi bien pour notre gâchette habile que pour notre bagou à toute épreuve, les entités politiques et les grosses entreprises du secteur ont appris à nous respecter autant qu’à nous craindre sous le pseudonyme de « Joe crache-pruneaux ». Un nom peu flatteur, mais qui se rapproche de la réalité de nos actions. Vous avez dû le remarquer en lisant ces quelques lignes, nous nous sommes pris au jeu de The Outer Worlds, et pas qu’un peu. Et en même temps si vous étiez à notre place, nous parions notre statut de chasseur de prime que vous auriez autant pris votre pied dans le roleplay.
Les conversations vous dévoileront, entre autres, un sens de l’humour prononcé.
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Une grande partie de l’intérêt de The Outer Worlds réside dans cet unique et éloquent mot : roleplay. Ce n’est pas une qualité donnée à tous les RPG qui circulent, encore moins quand ledit RPG est combiné à un FPS. En tout cas, le petit protégé d’Obsidian l’a et nous ne pouvons que le remercier de nous offrir cette expérience dont la qualité la plus évidente est d’être immersive. Inviter un joueur à entrer dans leur jeu c’est un travail de longue haleine pour les développeurs.
Dans The Outer Worlds, tout commence par une création de personnage, certes basique, mais ô combien complète avec plus de 50 éléments de personnalisation dans certaines catégories. Une simple mise en bouche avant d’être confronté à l’univers hautement travaillé d’Obsidian qui nous livre ici une perle de narration faisant écho avec malice aux problématiques de notre monde moderne. Ça ne saute pas forcément aux yeux dans les premières minutes de jeu. Cependant, après avoir passé plusieurs heures à parler à des personnages hauts en couleur, faire des choix moraux discutables et exercer l’art délicat de la diplomatie, force est de constater que The Outer Worlds sait créer une atmosphère où le joueur se sent impliqué.
Cela passe nécessairement par les dialogues qui pourraient bien prendre un quart de votre temps de jeu si vous vous amusez à tailler la bavette avec tout le monde. Nous vous y encourageons ceci dit, ne serait-ce que pour trouver de précieux alliés qui vous accompagneront. Ces derniers se révèlent d’ailleurs attachants et vous confieront des missions spéciales qui aideront à mieux les cerner et découvrir à quel point Obsidian a été juste autant dans l’écriture de l’histoire que celle des personnages. Les conversations vous dévoileront, entre autres, un sens de l’humour prononcé et des punchlines qui auraient très bien pu se retrouver dans la bouche de Claptrap, l’icône incontournable de Borderlands. Elles vous montreront également des visages qui trahissent une technique malheureusement en retard sur son temps. En l’occurrence, les dialogues truculents (et fort bien doublés) sont servis par des mines renfrognées qui laissent difficilement passer des émotions, si ce n’est celle de l’ennui.
En quête de quêtes
Et si vous souhaitez découvrir le reste de cet univers que nous vous recommandons chaudement, il ne vous reste plus qu’à fouiller un peu partout à la recherche d’indices et de détails croustillants. Eh oui, il ne faut pas oublier que derrière cette belle carte postale se cache une grande aventure qui va vous faire voyager à travers la galaxie. La hype est toujours présente, mais The Outer Worlds perd alors sa casquette de spécimen unique pour devenir un FPS/RPG assez traditionnel dans ses mécaniques. Si nous étions du genre critique, nous pourrions même évoquer ses combats à géométrie variable question sensation. Avec les bonnes armes (grosses si possibles), les bonnes compétences et des compagnons à vos côtés, les batailles s’avèrent souvent épiques. Dans le cas contraire, ce sera avec un peu de mollesse que se dérouleront les affrontements. La faute à un sound design pas vraiment satisfaisant pour les armes à feu et un impact pour le moins limité avec les armes de mêlée. Nous pourrions aussi pointer du doigt un manque de compétences actives qui se fait ressentir vers la fin du jeu quand nous en avons soupé des esquives, parades et autres bullet time.
Le contenu est pour le coup gourmand et plaisant à prolonger.
Reste que l’aspect RPG n’a rien à se reprocher en comparaison. Gestion de l’équipement, arbre de talents, système de réputation, monde semi-ouvert… tout est à sa place pour valoriser des quêtes qui se posent en point d’orgue de l’expérience. Obsidian assure facilement 20 à 30 heures de jeu nous jetant des quêtes secondaires comme un enfant lancerait des confettis. Du pain béni, tant la construction et l’écriture des missions est du même acabit que le reste de l’histoire. Le contenu est pour le coup gourmand et plaisant à prolonger, bien que les allers-retours soient trop réguliers. Un petit défaut dont nous nous serions forcément passés et qui va de pair avec des temps de chargement un tantinet trop longs en ce qui concerne les changements de zones.
Les quêtes principales sont d’une autre trempe. Plus longues, plus épiques et surtout plus décisives, ce sont elles qui vous demanderont de faire des choix cruciaux favorisant généralement une faction vis-à-vis d’une autre. Une nouvelle façon d’impliquer le joueur, mais aussi un habile moyen d’aborder l’énorme liberté que The Outer Worlds a en stock et qui achève de nous convaincre de ses bienfaits.
Plus tard je serai… tueur en série
En guise de Far West spatial, le jeu d’Obsidian se pose là. Pas très éloigné en termes de dangerosité, The Outer Worlds pousse la comparaison plus loin en étant une terre d’opportunité où seul votre bon vouloir fait force de loi. En d’autres termes, libre à vous d’aller là où le vent vous porte pour faire ce qui vous chante. Le level design est suffisamment bien fichu pour qu’il y ait au moins un point d’intérêt ou une quête secondaire perdue qui traîne même dans la pampa la plus improbable. Cette façon de penser a ses limites, mais elles sont tout de même assez difficiles à atteindre. Dans la résolution des objectifs en tout cas, le titre est assez généreux. Il propose généralement au moins deux solutions pour une même mission et il n’est pas rare qu’il y ait plusieurs façons d’atteindre ces objectifs en fonction de vos aptitudes, un signe de bon goût pour un RPG.
Nous ne pouvons pas dire que The Outer Worlds soit une bonne surprise puisque nous nous attendions à ce qu’il soit bon.
Le top du top reste quand même cette fonctionnalité de psychopathe qui consiste à rendre l’intégralité des PNJ tuables. Une option parfaite pour repousser les véritables limites de The Outer Worlds et tenter une partie en mode « échappé de l’asile ». C’est en partie pour ce genre d’expérience malsaine que le jeu vaut le coup d’être essayé, même si entre nous, The Outer Worlds est beaucoup plus simple quand nous jouons les héros. Bref, ce plaisir coupable a de quoi changer la donne dans la progression de l’aventure solo, qui pour le coup bénéficie d’une petite touche de replay-value plutôt appréciable. Elle aurait été encore plus sensationnelle si le titre avait été jouable en multi ou à minima en coop, mais malheureusement, il va falloir se contenter de l’IA Top Budget de nos compagnons, et accessoirement de nos ennemis.
Nous ne pouvons pas dire que The Outer Worlds soit une bonne surprise puisque nous nous attendions à ce qu’il soit bon. Nous pouvons affirmer aujourd’hui que nous n’avons pas été déçus par Obsidian qui signe ici un univers aguicheur qui fera la joie des amateurs de RPG. Les fervents partisans des FPS pourraient quant à eux bien se sentir lésés. Les combats ne sont pas toujours incroyables, ils finissent même par manquer d’envergure en fin de partie, là où nous attendions un peu plus de profondeur de gameplay. Tout n’est pas parfait dans le fond donc, pas plus que sur la forme qui est victime d’un visuel daté. Son contenu dense, sa narration à toute épreuve et la grande liberté qui nous est offerte aident à faire passer la pilule. Mieux encore, cela nous donne envie de reprendre notre carrière de mercenaire pour découvrir les aventures que nous avons ratées.
- Un univers qui ne laisse pas indifférent
- Quêtes, personnages et histoire bien construits
- Des thématiques modernes traitées avec humour
- Une tonne de quêtes
- Rejouabilité plus que possible
- Des décisions qui changent tout
- Beaucoup de liberté
- Visuellement en retard
- Allers-retours et temps de chargement
- Combats parfois mous
- Un peu simple à la longue
- Pas de multi
- IA à la ramasse