The Final Station : Le jeu indépendant de Oleg Sergeev et Andrey Rumak se révèle plein de (bonnes) surprises.
Les jeux indépendants sont souvent méconnus de la majorité des joueurs, et pourtant, nombreux sont les titres qui méritent le détour. C'est le cas de The Final Station, jeu de tir en 2D développé par Oleg Sergeev et Andrey Rumak de Do My Best Games, et distribué par tinyBuild. Le titre est sorti sur PC et Xbox One, puis sur PlayStation 4 et enfin tout dernièrement sur Nintendo Switch, dans une version complète incluant le DLC The Only Traitor. Nous nous sommes penchés sur les versions pour ordinateurs et Switch, pour notre plus grand plaisir.
The Final Station possède une ambiance riche, réellement post-apocalyptique.
Post-apocalyptique, The Final Station l'est indéniablement. Le jeu débute plus de 100 ans après « la première visite », laissant le monde partiellement délabré, même si la vie a repris son cours. Mais maintenant, les choses évoluent (en mal) : les médias rapportent des incidents troubles, l'armée fait des déclarations évasives, les gens ont peur et préparent des réserves. Clairement, une étrange infection transforme la population, qui se recouvre d'un étrange liquide noir (comme dans X-Files ?) avant de se changer totalement en créature violente. Après un rêve particulièrement dérangeant, Edward Jones, conducteur de train, se réveille pour tout de même continuer sa vie normalement en voyageant au travers du pays avec sa locomotive... réquisitionnée par l'armée.
Le scénario de The Final Station se dévoile petit à petit au fil de l'aventure, notamment lors de certaines séquences scriptées, mais aussi au travers de nombreux messages dans le décor. Note posée sur un bureau, texto sur un portable oublié, e-mail non lu, dialogues entre les PNJ dans les villes ou le train, c'est au joueur d'enquêter pour découvrir ce qui se trame réellement. Ce n'est jamais rébarbatif, toujours passionnant, mais aussi particulièrement flou. Rien n'est explicité, c'est au joueur d'imaginer une bonne partie du scénario, ce qui le rend encore plus palpitant. Pour aller plus loin, The Only Traitor permet de découvrir quelques éléments de l'histoire vraiment importants, le DLC est presque obligatoire et va de pair avec le jeu de base.
Mais surtout, The Final Station possède une ambiance riche, réellement post-apocalyptique, sombre, mélancolique, mais jamais déprimante. Le train étant un élément central du jeu, il serait facile de citer Snowpiercer (Bong Joon-ho, 2013) comme source d'inspiration, ou encore Dernier Train pour Busan (Yeon Sang-ho, 2016), mais en fait, le titre fait davantage penser à La Route (John Hillcoat, 2009) avec son ton monochrome, ses paysages désolés et ce sentiment de fatalisme face à une menace qui semble immatérielle. Même si certains décors sont resplendissants, avec des couleurs vives, ce qui casse ce fatalisme pour laisser une note d'espoir. En vain ? Un univers visuel envoûtant porté par des graphismes rétro en pixel art de toute beauté, mais aussi par une bande originale là encore mélancolique, lancinante et presque apaisante composée par Geoff Hart-Jones.
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