TEST Stride : le Mirror's Edge de la réalité virtuelle offre-t-il les mêmes sensations ?
par Samuel H.Nous avons pu jouer les Yamakasi avec Stride, disponible sur Oculus Quest 2 et PC. Voici notre avis.
Du parkour ?
La réalité virtuelle se prête à tout type de disciplines sportives. Nous connaissons les jeux de ping-pong, de boxe ou encore d'escalade, mais connaissiez-vous le parkour ? Il s'agit d'une discipline sportive et acrobatique qui consiste à franchir de façon efficace des obstacles dans des milieux urbains ou en pleine nature. Ce sport est pratiqué sans matériel par des « traceurs », qui ne doivent compter que sur leur force, leur dextérité et leur agilité. Tout comme dans le monde réel, cette production nous amène à défier la gravité en nous impliquant physiquement. Le titre ressemble à s'y méprendre à Mirror's Edge. Mais est-ce vraiment le cas ?
Dans Stride, faites le plein d'adrénaline, battez-vous, sillonnez les toits et déplacez-vous avec l'aisance d'un Yamakasi.
Stride nous propose les toits d'une métropole et d'énormes blocs de béton en guise de terrain de jeu. Le traceur que nous sommes doit faire face au grand vide, être habile et agir vite. Nous sillonnons à toute berzingue le sommet des immeubles bardés de climatisations, conduits de ventilation, échafaudages et autres corniches à la recherche de sensations fortes et d'ennemis à affronter à l'arme de poing comme à main nue. La discipline du parkour nous offre une belle sensation de liberté en mixant courses vertigineuses et adrénaline. Nous enchaînons les phases de sauts entre les buildings, de glissades, de tyrolienne ou encore de grappin tel Spider-Man. Chaque saut peut être punitif, il nous faut donc mesurer chaque action, car sous nos pieds le vide s'installe et la chute est brutale. Aussi, certaines traversées acrobatiques nécessitent beaucoup d'élan, de se réceptionner à une prise, d'escalader ou encore de déjouer la gravité en courant sur les murs. Bref, une fois le tutoriel pris en main, les seules limites seront vos réflexes, votre dextérité, votre estomac et tout simplement votre imagination pour remplir les différents objectifs.
Les terrains de jeu sont générés aléatoirement, mais les environnements restent assez pauvres et sont sujets au clipping. Ils se ressemblent donc sans jamais être des copies conformes. Le challenge est différent pour chaque partie, mais les décors mériteraient d'être plus fournis et plus colorés.
Trois modes de jeu
Dans Stride, vous ne trouverez pas d'histoires, mais trois modes. Chacun d'eux propose un ou plusieurs objectifs et des scores à améliorer pour se mesurer aux autres joueurs dans le tableau des classements. Les parties sont paramétrables et nous laissent le choix de la difficulté, de l'activation des ennemis, de l'immortalité ou de la désactivation du chronomètre, mais aussi des objectifs ciblés. À l'issue de chaque session, nous gagnons en expérience. Cela nous permet de débloquer des capacités ou items, comme la visée laser sur l'arme de poing ou bien nous rendre moins vulnérable face aux ennemis.
Il faut s'accrocher avec son estomac.
Pour plus de détails, nous avons le mode Infini. Ici, un niveau sans fin est généré de façon procédurale. Notre objectif est d'aller le plus loin possible en franchissant les obstacles se présentant à nous et en affrontant les ennemis se trouvant sur notre route comme les snipers et les drones poseurs de mines. Ce n'est pas de tout repos, car le niveau s'efface derrière nous comme si nous avions une armée de zombie à nos trousses. Plus nous avançons, plus l'environnement est cruel avec nous, nous oblige à bifurquer, courir sur les murs, jouer les équilibristes sur des arêtes, défoncer des portes et des fenêtres. Bien sûr, les ennemis sont aussi plus nombreux au fil de notre avancée. Les maîtres-mots sont : ne jamais se retourner.
Nous avons ensuite le mode Contre la montre, il s'agit ici de franchir le plus rapidement possible des environnements finis répartis en niveaux de difficulté. Chaque passage est chronométré et, pour obtenir les trois étoiles, il faut faire vite. C'est surtout dans ce mode que les scores sont intéressants, car il en va de votre classement de traceur. Pour finir, Arène est le mode le plus ludique. Il donne libre cours à la créativité et est largement paramétrable. Dans un environnement restreint, mais généré aléatoirement, nous avons comme objectifs de rejoindre des checkpoints, de ramasser des objets ou encore d'éliminer des ennemis. Si les deux premiers objectifs permettent de se familiariser avec la discipline du parkour en milieu urbain, c'est surtout le dernier qui rend l'action la plus intéressante. Nous allons tel un acrobate des temps modernes, botter les fesses des tireurs embarqués à l'aide de notre pistolet ou encore, et c'est le plus jouissif, à mains nues. Le titre propose d'activer des bullet time pour ralentir le temps durant quelques secondes, et c'est à ce moment que ça devient intéressant. Imaginez, au ralenti, effectuer une glissade tout en collant un tir en pleine poire à deux ennemis, ou encore plonger d'un perchoir et traverser au ralenti une baie vitrée, en collant une mandale des familles aux assaillants.
Le titre invite clairement à revenir se mesurer aux autres par le biais des classements, mais devient répétitif à la longue. Une fois les trois modes bien poncés, nous en attendons plus. Une trame narrative, de nouvelles mécaniques et environnements, de nouveaux défis, etc. Son homologue PC VR, toujours en Early Access, semble prendre les devants avec du multijoueur et un futur mode histoire. Stride se veut dynamique et ne convient pas forcément aux personnes ayant le vertige ou sensibles au motion sickness. Ici, point de téléportation, tout l'intérêt du jeu réside dans le déplacement libre. Pas de vignettage non plus lors des sauts, virages et plongeons dans le vide, il faut s'accrocher avec son estomac.
Si Mirror's Edge fait aujourd'hui figure de référence du genre dans le monde vidéoludique, Stride, quant à lui, n'entend pas le détrôner. Le titre fait l'impasse sur bien des aspects, mais emprunte une part de la mécanique et du gameplay de DICE. Ne recherchez donc aucune cause profonde à défendre et ne vous attendez pas non plus à sauver la princesse Peach retenue par sa robe coincée en haut du 87e étage d'un gratte-ciel. Le bébé du studio Joy Way se veut plus comme un jeu de simulation typé arcade bourré d'adrénaline dans lequel les joueurs reviennent pour se défouler et améliorer leurs scores.
Le jeu est disponible au prix de 14,99 € sur le store Oculus Quest. Si vous n'avez pas encore sauté le pas, vous pouvez vous offrir un Oculus Quest 2 chez Boulanger, la Fnac, Darty ou Amazon pour 349,99 €.
- De très bonnes sensations
- Le bullet-time
- Très dynamique
- Les classements
- La rejouabilité
- Le paramétrage des différents modes de jeux
- Bon pour le cardio
- Pas d'histoire
- Les environnements sont assez pauvres et sujets au clipping des textures
- Assez répétitif
- Pas d'options de confort