Saints Row: The Third Remastered : L'humour et la direction artistique un peu rouillés, mais intemporels de Saints Row: The Third Remastered lui ont permis de passer les années sans trop vieillir.
Il y a maintenant neuf ans sortait Saints Row The Third, l'épisode qui a permis à la licence d'accroître sa popularité tout en affinant son identité. Cette folle aventure aux faux airs de guerre de gangs offre l'une des expériences les plus déjantées et débridées de sa génération, ce qui a permis de faire un retour sur Switch l'année passée, et désormais sur PC, PS4 et Xbox One avec un Saints Row: The Third Remastered. Pari réussi ? La réponse dans notre test !
Là où ce portage brille, c'est qu'il arrive à tout moment à nous faire oublier son âge.
Ne vous attendez pas à des changements en termes de gameplay pour cette remastérisation. Dès les premiers gunfights, sans concept même de défense ou de couverture, le côté fun et bourrin du jeu refait surface. Pas besoin de réfléchir ni de penser stratégie dans Saints Row: The Third Remastered, ce qui peut donner lieu à des situations difficilement lisibles. En dehors de rares passages un peu tendus, mais sur lesquels il est tout de même difficile d'établir une tactique, tout se joue très facilement, à tel point que le fun et le too much prennent parfois le dessus sur l'intensité et la tension. C'est le prix à payer pour s'éclater dans un jeu avec un assaut par les airs sur un immeuble sur Power de Kanye West, une mini-activité de streaking, des parodies de pub japonaises, et un tas d'autres moments WTF comme nous en voyons rarement dans le jeu vidéo.
L'expérience regorge toujours autant d'activités secondaires et de débilités très variées qui s'enchaînent très facilement, même si le gameplay éculé et imparfait finit par lasser sur des sessions qui s'étirent. Saints Row: The Third Remastered est d'ailleurs fourni avec trois extensions majeures qui rajoutent une poignée d'heures de jeu sympathique et tout à fait correcte : nous vous conseillons tout de même de jouer aux DLC sur le tard pour ne pas commencer directement pas des missions trop explosives.
Là où ce portage brille, c'est qu'il arrive à tout moment à nous faire oublier son âge. Déjà à l'époque, sa direction artistique presque cartoon faisait un beau cache-misère, et le travail réalisé pour cette remastérisation réussit à faire de même. C'est certes encore bien loin des grosses productions d'aujourd'hui, mais ce n'est clairement pas plus moche que bien des titres parus récemment, ce qui est déjà beaucoup pour un projet du genre. Il n'y a pas spécialement de ralentissement, les textures sont soignées et donnent un côté plastique qui peut déranger, mais peut aussi renforcer le côté cartoon, il y a un tout petit peu de clipping, mais il faut vraiment le chercher à l'horizon, les modèles sont soignés... Les visages, eux, ont été retravaillés, et même si les animations faciales et la synchronisation ne suivent pas exactement les doublages des comédiens extrêmement investis, cela ne détonne pas avec l'ambiance burlesque environnante et se laisse largement pardonner. Sur console, il est même possible de débrider le framerate pour des passages encore plus fluides, avec forcément des ralentissements visibles lors des séquences les plus fouillis.
Saints Row: The Third Remastered fait finalement un travail satisfaisant là où il est attendu. Si nous ne savions pas qu'il s'agissait d'un jeu de 2011, nous aurions tout à fait pu apprécier ce jeu d'action sans limites qui n'a pas à rougir face à des productions modernes au budget serré. Alors en partant en plus du fait qu'il s'agit d'une remastérisation, il y a largement de quoi s'amuser et profiter des frivolités offertes en quantité et en variété par le jeu. Il faut cependant passer outre le gameplay un peu rigide et bourrin, et un scénario parfois tellement léger qu'il en devient insensé, mais en sachant tout cela, le kiff est là.
Saints Row: The Third Remastered est disponible à 34,16 € sur Amazon, ou à 39,99 € à la Fnac.
- L'évolution graphique remarquable par rapport à l'original
- Du grand guignol à tous les étages
- Du contenu varié et en quantité
- Les DLC courts, mais appréciables
- Le gameplay manque clairement de finesse
- Le côté cartoon un peu cheap qui peut déranger, autant dans le scénario que la direction artistique