Leon est de retour sur Oculus Quest 2… Il est l’heure de rentrer littéralement dans la peau de ce vieux héros.
Dans le ventre de la bête !
Mars 2005 en Europe, la GameCube accueillait la toute nouvelle production de Capcom, Resident Evil 4. Ce titre déjanté et lugubre a su traverser les générations et a été porté un bon nombre de fois sur diverses plateformes. Les joueurs ont donc mangé cette production à toutes les sauces, au point d’en faire une indigestion. Armature Studio, connu pour divers portages explosifs, a été en charge de la version « VR » exclusive à l’Oculus Quest 2. Encore un « Resident Evil 4 », oui, mais en réalité virtuelle cette fois-ci, de quoi émoustiller les fans de cet univers particulier. Nous nous sommes donc plongés dans ce titre avec beaucoup de curiosité. De quoi bien s’amuser ? Il est temps de répondre à cette question.
De la pure folie !
L’aventure commence par une cinématique exhibée sur un gros écran plat en 2D. Les développeurs n’ont pas retravaillé les cutscenes, du coup, nous nous retrouvons avec des coupures dérangeantes tout au long du jeu, qui nous sortent souvent de notre immersion. La bête s’affiche enfin et, bon sang, que c’est impressionnant. Alors certes, Resident Evil 4 a pris un petit coup de vieux, mais la firme a retravaillé tous les différents cadres et quelques textures pour plonger littéralement l’aficionado dans ce monde totalement décalé.
Certains éléments de décor sont basiques et manquent de détails, d’autres sont soignés, nets et incroyables. Nous sentons que le studio a dû faire une espèce d’énorme salade pour faire tourner ce quatrième opus en VR. Et pour cause, l’Oculus Quest 2 crache ses poumons ! Le casque chauffe vite, s’excite un brin et plante par moment ; il nous est arrivé plusieurs fois d’avoir un écran noir, mais aussi des crashs/ralentissements du système lorsque nous voulions revenir sur la Home (n’oubliez pas de sauvegarder souvent pour ne pas perdre votre progression).
In-game, Resident Evil 4 VR est extrêmement fluide, les jeux d’ombre et de lumière sont superbes, et les environnements sont bien modélisés. Nous percevons avec brio la grandeur des lieux et des ennemis, de la pure folie ! Sans surprise, des imperfections sont visibles de temps à autre. Comme ? Des problèmes de collisions, ou encore des personnages et objets qui lévitent légèrement au-dessus du sol. Au niveau des effets sonores, nous avons un son prenant qui joue avec nos esgourdes. La respiration d’un monstre sur la droite, le hurlement d’une créature sur la gauche, les sens sont titillés, nous bougeons naturellement notre corps en fonction des bruits que nous entendons. Vraiment plaisant. En outre, sachez que le doublage est en anglais et que les sous-titres français sont bien incrustés.
Sortez les guns !
Nous nous posions d’énormes questions sur la prise en main de ce Resident Evil 4... Proposer des mouvements naturels, tout en conservant l’esprit de la franchise, le défi était de taille. Eh bien, nous pouvons vous dire qu’Armature Studio a fait un travail d’orfèvre pour apporter un côté réaliste dans un univers fictif, et c’est terrible !
C’est ultra jouissif et immersif.
Adieu la rigidité de Leon et les visés « bloquées », bonjours les déplacements sur les côtés tout en shootant de la grosse bébête en colère ! Ici, nous avons le choix entre des gestes fluides et de la téléportation pour aller d’un endroit à un autre ; idem pour les secousses et orientations de la caméra, ou encore les angles de rotation. Il est même possible d’activer une « Vision tunnel » qui va ajouter un contour noir, qui s’intensifie autour de nos yeux. Avant de prendre le contrôle d’un véhicule, une notification signale qu’il est possible de ressentir un malaise et que nous pouvons choisir une option adéquate pour ne pas nous fatiguer. Bref, le but de tout cela ? Éviter de retourner les tripes du joueur et de donner envie de vomir. L’équipe pense au confort de chaque personne en proposant différents paramètres pertinents, pour que chacun puisse y trouver son compte.
Nous avons des phases d’exploration et d’action. Nous pouvons jouer debout ou assis, selon nos préférences. Si vous posez votre petit derrière, nous vous conseillons de vous amuser sur un siège qui permet de tourner à 360°. Certains moments sont intenses et il faut agir vite. Le jeu joue beaucoup avec nos réflexes, il faut donc toujours rester sur ses gardes et avoir des mouvements libres à tout moment.
Et les armes dans tout cela ? Ce portage VR nous invite à manipuler des revolvers et autres fusils avec des gestes réels. Pour vous donner un exemple, prenez des cartouches, insérez-les dans le barillet de votre Broken Butterfly et faites un mouvement du poignet pour remonter le canon. Et c’est comme ça avec... tout ! C’est ultra jouissif et immersif. Seuls les fusils « sniper » ne sont pas trop plaisants à manipuler puisqu’il faut gérer plusieurs choses à la fois (zoom, main pour stabiliser l’arme, gâchette), disons que c’est un coup à prendre.
Que ce soit en pleine action, pendant un rébus ou dans l’inventaire, les pads deviennent nos mains, les doigts se meuvent avec aisance sur les boutons à un tel point que le gameplay devient instinctif, mécanique et spontané au bout de quelques secondes. Sincèrement, tout est extrêmement bien pensé. Bravo ! Bien évidemment, les scènes QTE sont présentes. Pour ne pas changer, nous devons réaliser une manipulation indiquée dans les lentilles. Balancer ses bras dans un sens, exécuter des mouvements de va-et-vient pour courir, tapoter sur une bonne touche, en somme, rien de bien sorcier. Seul petit point noir au tableau, ces séquences sont exposées sur un écran virtuel et non dans un environnement en 3D. Vraiment dommage.
Un sentiment nouveau
Si vous connaissez Resident Evil 4 sur le bout des doigts, vous verrez le bout du tunnel en moins de 10 heures ; chose agréable à prendre en compte, il est possible de zapper les cinématiques pour aller directement à l’essentiel. Les autres, eux, découvrent une odyssée oppressante qui marque forcément l’esprit, surtout en réalité virtuelle. Une fois fini, il se passe quoi ? Comme tout bon Resident Evil qui se respecte, le joueur débloque du contenu (tenues, armes avec munition infinie, etc.). Nous pouvons refaire le titre avec notre inventaire bien garni dès le départ afin de nous en donner à cœur joie, et trucider tout ce qui bouge autour de nous. Notez, durant notre escapade, qu’il y a aussi un stand de tir pour essayer de gagner des figurines. En d’autres termes, l’envie d’y retourner est là juste pour se détendre un peu.
Quelle surprise, mais quelle surprise ! Cette adaptation permet de replonger dans une histoire connue, sous une autre facette. La VR apporte, en plus de tout cela, un stress permanent différent du jeu de base. Plusieurs passages sont bouleversants, brillants et effrayants, donnant une perspective réelle de ce qu’est l’univers de ce quatrième épisode. C’est un véritable délice de redécouvrir cette production sous cet aspect-là et nous ne pensions pas être aussi fasciné par le résultat. Pour tout vous dire, cela nous laisse rêveur... Nous ne serions pas contre le portage de grands classiques, avec un tel rendu, en réalité virtuelle ; une visite du manoir Spencer du tout premier Resident Evil, de quoi faire saliver. Quoi qu’il en soit, notre bouche marmonnait « encore du Resident Evil 4 ? Pffff » au départ, finalement, Armature Studio a su nous mettre une claque avec une expérience captivante tirée d’une production exploitée jusqu’à la moelle. Chapeau bas !
Vous pouvez vous procurer un Oculus Quest 2 sur Amazon à 349,99 €.
- C’est vraiment beau en VR…
- La réalité virtuelle apporte un stress supplémentaire, attention à votre petit cœur
- Une prise en main extrêmement bien pensée, complètement fou !
- Le son qui tourne autour de notre tête, les oreilles s’affolent
- Les divers paramètres pour éviter les maux de tête, merci
- … malgré quelques petits bugs visuels
- Les cinématiques sur un plan 2D, omniprésentes, gâchent un brin l’immersion