TEST - Red Dead Redemption 2 : un jeu calibré pour être grandiose

Réaliste dans sa manière de narrer l'histoire et dans sa mise en scène, Red Dead Redemption 2 l'est aussi dans son esthétique visuelle. Oui, c'est magnifique, riche en détails, techniquement bluffant et avec des yeux un peu fatigués, il est complètement possible de confondre le jeu avec un film tellement les textures sont soignées, l'animation facile est hallucinante de réalisme, les effets sont maîtrisés et les détails sont poussés à l'extrême. Traces de pas dans la neige, boue sur le visage, sang sur les vêtements ou le cheval, vêtements humides sous la pluie, cheveux (et crinières) volants au vent, c'est sublime. Si nous n'avons pas noté de ralentissements, il faut tout de même compter sur un tas de petits bugs inhérents aux jeux en monde ouverts, comme de rares éclairages ratés (le mauvais côté d'une porte illuminé par exemple) et de nombreux bugs de collision. La barbe qui passe au travers du foulard ou l'arme longue transperçant le siège de la calèche, ça fait déjà un peu tâche pour un jeu qui se veut réaliste à l'extrême, mais se vautrer violemment au sol après avoir trébuché sur un caillou où être entré en collision avec un arbre à cheval, c'est déjà plus gênant pour l'immersion.

C'est magnifique, riche en détails, techniquement bluffant.

Esthétiquement, le jeu de Rockstar assure sur toute la longueur. Si le premier opus tournait un peu en rond avec son désert, ici, Red Dead Redemption 2 nous offre des montagnes enneigées, un marais boueux et humide, de petites villes campagnardes, de futures métropoles, des rivières, un peu de jungle et surtout de très belles plaines remplies de verdure. Tout comme la bande de Dutch, le joueur n'a pas envie de rester trop longtemps au même endroit, avec cette volonté de découvrir toujours davantage ce que cache le reste du monde. Et ce monde, il vit, avec de nombreux animaux à chasser ou à pêcher, des boutiques à visiter dans les villes, des PNJ à rencontrer un peu partout, certains plus intéressants que d'autres et des bandes de malfrats qui ne demandent qu'à être éliminée. Nous avons même vu un personnage qui peut être qualifié de « loufoque », enfin le petit brin de folie tant attendu ? Non, dommage. Si certains lieux sont parfois un poil surutilisés dans le cadre de missions scénarisées, le joueur a quand même de quoi régaler sa rétine avec le sentiment d'avoir sous les yeux de véritables cartes postales des États-Unis. Une ambiance dépaysante et parfois onirique qui change d'ailleurs de manière dynamique tout au long de la journée, le ton n'est en effet plus du tout le même le jour ou la nuit. Alors, imaginez une forêt avec des loups, de nuit, sous la pluie... Oui, le jeu peut s'apparenter à du survival-horror par moment.

Et comme le monde est vaste, il faut forcément se déplacer... à cheval. Parce que non, le système de déplacement rapide n'est pas du tout optimal, demandant de payer une somme (assez cher en plus) pour aller d'une gare ou une station de calèche à une autre, il y avait plus pratique comme manière de faire. Heureusement donc que le destrier est là, et c'est clairement le meilleur ami du joueur pendant tout le jeu. L'ami qui répond à tous les appels (sauf s'il est trop loin), qui peut porter les bagages et donc permettre de se déplacer rapidement un peu partout. Mais un ami, ça se respecte, il faut ainsi penser à le brosser, le calmer après une fusillade ou une rencontre avec un prédateur et surtout le nourrir. Car l'animal dispose de noyaux d'endurance et de santé, qui se vident lorsqu'il est au galop ou s'il est blessé.

Plus la jauge est vide, plus le noyau se vide rapidement, et le joueur doit ainsi lui donner des remèdes, pommades ou simplement de la nourriture pour les restaurer. Le même principe s'applique à Arthur, avec des noyaux et jauges de santé, d'endurance et de Sang-Froid. Au joueur de vérifier qu'il a de la nourriture, des boissons ou des remèdes dans son inventaire, sans quoi certains affrontements ou courses-poursuites peuvent vite tourner au désastre. La santé d'Arthur est également importante, ses statistiques s'améliorent au fil du jeu (en courant, tirant, se battant, une journée normale dans l'Ouest sauvage) et il peut même perdre du poids, ce qui entraîne un malus sur les noyaux. Alors, vu comme ça, cela peut paraître chiant, mais les développeurs ont encore une fois poussé le réalisme à l'excès, et globalement, cela ne change pas grand-chose sur la manière de jouer. Ce sont simplement de petites actions à effectuer de temps en temps, rien de bien important au final.