Le Wasteland, terre sauvage

Il y a neuf ans sortait RAGE, un FPS signé id Software et prenant place dans un monde post-apocalyptique en ruine, où les bâtiments détruits et le sable côtoyaient les mutants. Un titre fort sympathique qui a donc dû attendre près de 10 ans pour avoir une suite, qui apporte son lot de changements et nouveautés. Une longue attente qui en valait la peine, oui.

Le scénario de RAGE 2 est clairement anecdotique.

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Se déroulant 30 ans après le premier opus, RAGE 2 nous replonge dans le Wasteland, mais celui-ci a bien changé depuis la dernière fois. Si certains noms rappellent de bons souvenirs, comme Wellspring et Gunbarrel, c'est bien une toute nouvelle carte qui s'offre aux joueurs, pour le plus grand plaisir des yeux. Ici, l'univers post-apocalyptique délaisse un peu le sable pour proposer des paysages plus variés, avec des zones verdoyantes, des lieux oppressants (voire sanglants) qui changent un peu, même si les villes, aux relents futuristes, restent assez vides et mortes. Globalement, la direction artistique est maîtrisée, les décors sont chatoyants, les personnages visuellement réussis (et souvent déjantés) c'est un vrai plaisir de partir à l'aventure dans ce Wasteland nouveau, qui fourmille de détails et de petites choses à admirer sur l'ensemble de la carte. Techniquement, c'est une vraie réussite, avec un tas d'effets visuels (explosions, particules, fumées), et la partie sonore n'est pas en reste. Le doublage français est de qualité, les voix sont crédibles et collent parfaitement aux personnages, que ceux-ci soit classiques ou délurés, et la bande originale très dynamique, avec de grosses guitares, accompagne les séquences d'action bien comme il faut.

Si RAGE 2 se passe de longues années après la fin du jeu original, le même problème persiste : l'Autorité est toujours présente, menée par le Général Cross, un surhomme qui démarre fort le jeu en détruisant Vineland. Walker, le dernier Ranger (qui n'est pas Texan) en vie après cette attaque, est évidemment bien décidé à se venger. Le scénario de RAGE 2 est clairement anecdotique, il n'apporte pas grand-chose à l'univers global de la licence, les Arches sont ici en retrait dans l'histoire et seul les quelques clins d'œil au premier volet viendront égailler les joueurs. Les plus motivés ont quand même de quoi lire avec tout un tas de notes à dénicher dans le décor, qui approfondissent le lore, sans pour autant le transcender.

L'aventure demande ainsi d'aider trois protagonistes majeurs dans le Wasteland, sans quoi le Général Cross reste inaccessible. Et c'est là qu'intervient un gros souci de RAGE 2 : la nécessité d'effectuer des missions secondaires pour avancer dans l'histoire. Chacun des trois personnages à aider est lié à un niveau, qu'il faut augmenter en réalisant des quêtes normalement facultatives dans un bon jeu en monde ouvert : destruction de bases ennemies, collecte d'artefacts ou nettoyage de divers lieux. Un souci déjà présent dans Mad Max, développé par Avalanche Studios, qui a participé à l'élaboration de l'open world de RAGE 2. En conservant ses mauvais côtés... Car oui, le titre est quand même assez répétitif, et s'il y a de nombreuses choses à faire, eh bien, il s'agit quand même de tirer sur tout ce qu'il bouge, même si quelques défis sont là pour varier les plaisirs et éviter d'enchaîner les headshots sans réfléchir pendant des heures.

La jouissance du fusil à pompe signé id

Parce que oui, avant d'être un jeu en monde ouvert, RAGE 2 reste un FPS, signé par un studio qui s'y connait : id Software. Et les sensations sont jouissives, le gameplay des séquences d'action est nerveux et intense, le feeling des armes est ultra satisfaisant (surtout le fusil à pompe, comme dans DOOM), et affronter les mutants, pilleurs et membres de l'Autorité est très grisant, il faut l'avouer.

Un gameplay jouissif.

Un gameplay jouissif qui l'est encore plus grâce aux pouvoirs nanotrites de Walker, qui peut propulser ses ennemis au loin, leur sauter dessus pour asséner un coup ultra puissant ou encore les attirer dans une zone sans gravité. Des pouvoirs qui fonctionnent avec un cooldown et qui sont très plaisants à utiliser, permettant au passage de varier les gunfights et les rendre encore plus intenses, surtout grâce au dash, obligatoire pour ne pas finir en miettes contre les mutants et pilleurs. Comme si cela ne suffisait pas, presque toutes les armes disposent d'un tir secondaire, offrant des possibilités de combos terriblement efficaces et impressionnantes. Rarement exploser des tas d'ennemis n'a été aussi satisfaisant que dans RAGE 2.

Mais les gunfights ne composent pas l'intégralité du gameplay du jeu, une grande partie est laissée aux phases en véhicules, qui sont quand même bien pratiques pour explorer le Wasteland. Et là, le savoir-faire d'Avalanche Studios parle, la conduite est tout aussi nerveuse que dans Mad Max, avec une vraie sensation de puissance au volant du Phénix, une grosse voiture qu'il est possible de modifier au fil de l'aventure pour la transformer en véritable monstre de puissance. La Phénix peut ainsi foncer à vive allure grâce au turbo, esquiver les tirs ennemis avec un dash latéral, mais surtout exploser les véhicules adverses grâce à diverses armes embarquées, avec là encore une véritable sensation de puissance jouissive. Et si la Phénix est une voiture plutôt équilibrée, le joueur peut également piloter les autres véhicules présents dans le Wasteland, la plupart appartenant aux pilleurs ennemis. Des véhicules un peu moins fun à piloter, car souvent démunis d'armes dignes de ce nom, mais au moins, ça dépanne. Ce qui n'est pas le cas des rares motos du jeu, difficilement contrôlables et ne procurant absolument aucune sensation.

Quand DOOM rencontre Mad Max

Alors certes, le gameplay est satisfaisant, que ce soit les gunfights ou les virées en voiture, mais il faut bien avouer que cela reste quand même assez répétitif sur la durée. Même si, en ligne droite, RAGE 2 peut se plier en moins de 10h, ce qui est vraiment peu, alors les développeurs ont décidé de proposer tout un tas de choses plus intéressantes à faire en dehors des missions principales.

Le Wasteland regorge de choses à faire.

Comme évoqué précédemment, Walker doit ainsi éradiquer des hordes de mutants de certains lieux sombres en détruisant leurs nids, affronter d'énormes colosses, éliminer les pilleurs de leurs bases, détruire des barrages routiers, stations essences, sentinelles de l'Autorité, dénicher des Arches pour débloquer des pouvoirs ou de nouvelles armes, trouver des météorites pleines de Féltrite, permettant d'obtenir des améliorations de pouvoirs, des coffres archéens pour optimiser ses armes, des Rangers tombés au combat, sans oublier d'exploser quelques convois, des séquences qui rappellent de bons souvenirs aux joueurs de Mad Max, encore une fois. Bref, vous l'aurez compris, le Wasteland regorge de choses à faire, les amateurs de ce genre de remplissage typique des jeux en open world y trouvent leur bonheur, à condition de faire abstraction de la répétitivité et d'une certaine routine qui s'installe assez vite.

Finalement, RAGE 2 peut se résumer en citant les jeux de ses développeurs : DOOM pour le gameplay ultra nerveux, la sensation de puissance avec une arme entre les mains et un côté décalé qui rend l'expérience intense, et Mad Max pour son monde ouvert ultra complet, mais un peu redondant, et des séquences en voiture là encore intenses. Le titre de Bethesda est un peu frustrant dans sa narration, totalement oubliable, mais RAGE 2 brille par son Wasteland ultra riche et surtout par son gameplay soigné, proposant des gunfights à la hauteur des attentes. Et c'est surtout ça qu'il faut retenir de ce bon jeu de tir en open world.

Note : test réalisé sur un PC Gamer Cybertek Level 9 équipé d'une RTX 2080 Ti, d'un i9-9900K et de 32 Go de RAM.

	Amaury M. (Clint008) Rédacteur PC - Testeur
	Explorateur de musique plus ou moins bruyante, collectionneur de casquettes et vénérateur de Blade Runner. J'aime les zombies et Cthulhu.
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