Project CARS 3 : Envie de savoir ce que vaut Project CARS 3 avec un volant ou une manette entre les mains ? Voici notre verdict !
Arcade ou simulation ?
Cette éternelle question vient sans doute de trouver une réponse originale avec l'arrivée de ce troisième opus de Project CARS. En effet, alors que les précédents épisodes étaient des simulations pures et dures, nous nous trouvons ici dans une simulation automobile qui a essayé de garder une expérience exigeante pour les pros du volant, tout en visant les fans d'arcade qui n'ont pas envie de trop se torturer et passer leur temps dans les menus. Comment cela se traduit-il ? Par une simplification de l'interface et la suppression de nombreuses options comme les dégâts, qui ne sont plus que cosmétiques, ou l'absence de réglages poussés des voitures. Exit aussi les courses de Rally-Cross et les karts. Étrangement, il n'y a plus de Formula A (Formule 1), et nous n'avons sans doute pas tout noté. Alors certes, cela déplaît clairement à la fanbase initiale du titre qui est plutôt élitiste, mais c'est un choix qui nous a semblé courageux et qui ouvre les portes de la simulation à tous.
Project CARS 3 n'est pas une simulation pure dédiée aux puristes du genre.
À ce titre, pour nous aider dès le premier lancement, petit passage par le FTUE (First Time User Experience) qui va automatiquement déterminer, au travers de quelques courses, quelles sont nos aptitudes au pilotage et ainsi proposer le réglage des paramètres (aide à la conduite, difficulté, niveau de l'IA...) qui nous convient le mieux. Grâce à cet outil très efficace, il est ainsi possible de se faire plaisir d'entrée de jeu, mais vous vous en doutez, un passage par les réglages manuels va s'imposer pour progresser plus vite. Effectivement, moins il y a d'aide, plus l'IA est forte et plus les gains en expérience (XP) et en crédits (C) sont importants à chaque course.
Avec Project CARS 3, Slightly Mad Studios n'a pas revu à la baisse le contenu et propose une cinquantaine de circuits avec douze nouveaux venus, dont ceux d'Interlagos (Brésil), Jerez (Espagne), Shanghai (Chine), La Havane (Cuba) et Toscane (Italie). Côté véhicules, il y a aussi de quoi faire avec un peu plus de 200 modèles différents disponibles. Il y en a vraiment pour tous les goûts même si nous regrettons beaucoup la disparition des voitures de Rally-Cross et des karts qui offraient un peu diversité dans le précédent opus. Dans la salle d'exposition, seule une vingtaine de véhicules d'exception n'est pas accessible dès le début et nécessite que notre niveau de pilote soit à 9 ou 10 pour pouvoir être achetée, sinon tous les autres sont directement disponibles à condition d'avoir les crédits pour se les offrir. Et, vu le prix de certains d'entre eux, il va falloir en faire et refaire des courses pour remplir son garage. À noter, il est possible d'acheter plusieurs fois la même voiture afin de faire évoluer vos acquisitions différemment.
Tu la kiffes ma caisse ?
Le garage est le lieu, vous l'avez déjà deviné, qui permet d'apporter, moyennant des crédits, des améliorations à ses véhicules. Très logiquement, pour les rendre plus puissants, il faut changer différentes pièces (pneus, amortisseurs, pièces moteur...) par d'autres plus performantes. Ne cherchez pas de choses compliquées, en changeant une pièce, la jauge de niveau général de la voiture monte et celles de ses performances (Vitesse max, Accéleration Freinage et Comportement) augmentent aussi. En gros, si vous optez pour pousser la tenue de route, il faudra se tourner vers des pièces comme les amortisseurs, les suspensions ou les pneus. Pour la vitesse, ce sera plutôt vers des pièces mécaniques comme la suralimentation ou l'arbre à came par exemple. Plus simple, plus visuel, « tu meurs ».
Plus simple, plus visuel, « tu meurs ».
Il est même possible d'acheter des kits « Conversion de course » capables littéralement de transformer, par exemple, une petite Road E en monstrueuse Hypercar. En revanche, comme toutes les voitures peuvent être montées dans les catégories supérieures, cette évolution doit être maîtrisée, car avec quelques points de trop, il n'est plus possible de courir dans celle où elle était précédemment. Revenir en arrière est possible, mais il faut repayer, car une pièce changée est perdue et devra être achetée à nouveau si besoin est. Nous pouvons d'ailleurs revendre, pour la moitié de sa valeur neuve, une voiture devenue inutile en cas de besoins financiers pressants.
Cet espace est aussi celui qui permet de personnaliser son véhicule. Nouveauté attendue au plus haut point, cette possibilité très sympathique permet de choisir la couleur de la carrosserie, les décorations à mettre dessus, le nom du pilote tatoué sur la voiture, son numéro, le texte sur la plaque d'immatriculation, mais aussi le style de jantes et de pneus qui vont équiper notre bolide. Ces personnalisations peuvent être faites indépendamment pour chaque voiture ou être sauvegardées dans l'onglet « mes styles » afin d'être appliquées en un seul clic lors de l'achat d'une nouvelle voiture. Nous avons beaucoup apprécié cette nouvelle fonctionnalité même si nous aurions encore plus aimé pouvoir créer nos propres motifs de décalcomanies.
Ma carrière, ma vie !
Le mode carrière de Project CARS 3 a été repensé en profondeur et le concept est beaucoup plus simple et bien plus motivant pour les gamers que sur les précédents opus. Une fois son pilote créé, il va falloir le faire progresser dans trois grands groupes de courses : le premier, « Road », propose de s'améliorer au travers de six catégories de véhicules (E, D, C, B, A et Hyper Car), le second, « GT », fait de même avec quatre autres (GT C, GT B, GT A et GT Open), et enfin le dernier, « Bonus », en comprend une première dénommée « sur invitation » et enfin une seconde consacrée aux « défis ». Mis à part ces deux dernières, qui sont à part, elles sont toutes scindées en quatre parties offrant trois courses et un mini championnat en comprenant deux ou trois autres.
Un concept beaucoup plus simple et bien plus motivant.
Notre progression de pilote est liée à nos gains en crédits lors des courses, mais aussi aux points d'XP qui se gagnent, entre autres, avec notre façon de conduire. Par exemple, prendre les tournants de façon parfaite, atteindre une vitesse de pointe, dépasser de façon loyale et rouler à haute vitesse sont des choses qui nous rapportent des points d'XP. Point de détail intéressant, si le mode carrière est logiquement linéaire, il est tout à fait possible de ne pas respecter la chronologie proposée et de débloquer des catégories en se payant un passe-droit ou en achetant une voiture du niveau nécessaire. À noter, nos véhicules prennent aussi de l'XP au fur et à mesure des courses. Pour progresser et débloquer les catégories supérieures, il ne suffira pas de gagner, mais il faudra aussi atteindre les trois objectifs proposés pendant les courses comme réussir un tour sans faute, rester dans les dix premiers tout au long de la course, dépasser un certain nombre de concurrents en un temps défini, profiter de l'aspiration pendant un délai donné ou encore réaliser un score d'XP particulier. Ces derniers ne sont d'ailleurs pas toujours simples à atteindre et il faudra souvent s'y reprendre plusieurs fois pour arriver à tous les valider. Heureusement, il n'est pas nécessaire de remplir tous les objectifs en une seule course, sachant qu'une fois atteints, ils restent validés pour toujours. De plus, à moins d'utiliser ses crédits pour acheter un passe-droit, chaque catégorie requiert d'en avoir obtenu un nombre défini dans les précédentes pour pouvoir être jouée.
Pour rendre encore plus ludique sa simulation, Slightly Mad Studios propose, en parallèle des courses traditionnelles, trois modes originaux : Ciblage (Breakout) demandant de casser les cibles en polystyrène qui jalonnent le chemin, Régulateur de vitesse (Pace Setter) où il faut faire la meilleure moyenne sur trois tours sans commettre la moindre faute et Tour lancé (Hotlap) nécessitant de réaliser le meilleur temps en un seul tour, départ lancé. Si cela amène du fun, cela apporte aussi son lot de stress, car ce ne sont pas les épreuves les plus simples à réaliser, loin de là.
Les rétines et les oreilles en ont pour leur argent !
Graphiquement, Project CARS 3 est globalement une réussite que ce soit pour la modélisation des véhicules et des environnements. Nous disons globalement, parce qu'il y a des circuits mieux réalisés que d'autres et surtout, bien qu'il y ait eu des améliorations depuis notre dernière prise en mains, les courses sous la pluie restent encore assez moches. À contrario, les courses la nuit offrent quelques effets de lumières sympathiques et si vous conduisez en mode cockpit, ce dernier sera éclairé par la voiture qui vous suit. Un petit détail, certes, mais qui met bien la pression lors des courses et qui prend encore plus de sens en réalité virtuelle. Côté animation, tout a été fluide lors de nos tests et même en 5K, toutes options graphiques à fond, le compteur d'images par seconde affichait encore un 30 fps suffisant pour se faire plaisir. En 1080p, les 120 fps étaient toujours dépassés. Au passage, le mode Photo est de retour et offre des effets sympathiques qui permettent de proposer de bien beaux clichés à partager. À essayer, il y a de quoi se faire plaisir. Au niveau du son, les bruits des moteurs sont bien faits et, comme cela doit être, le volume sonore varie selon si vous utilisez une des caméras intérieures ou extérieures pour conduire. En revanche, la bande-son est totalement dispensable, préférez votre playlist habituelle en fond.
Le mode VR offre vraiment la meilleure et la plus réaliste des façons de jouer à un jeu de course, surtout quand c'est beau et fluide comme dans Project CARS 3.
Au niveau du gameplay, il faut bien admettre que Project CARS3 a bien évolué avec les contrôles à la manette et il est maintenant réellement possible de piloter et même de tenir tête aux joueurs équipés avec un volant. Pour info, lors de l'écriture de ce test, il y avait sept joueurs manettes contre trois dans le Top 10 du classement multijoueur, et les trois premiers n'avaient pas de volant. Même si cela n'a pas valeur de preuve absolue, cela n'en reste pas moins un bon indicateur sur l'accessibilité aux joueurs ne voulant pas investir dans un accessoire supplémentaire. Cela dit, nous restons persuadés qu'il est quand même mieux et plus réaliste de piloter avec un volant à retour de force et, vu que ce nouvel opus est compatible avec presque tous les modèles sur le marché, si vous avez le budget pour vous faire plaisir, n'hésitez pas.
Pour parler de la conduite, que ce soit à la manette ou avec un volant, nous avons bien pu apprécier la différence de physique entre les différentes classes et les modèles (traction propulsion, quatre roues motrices courses, citadines sportives...) et qu'il faille prendre le temps de les maîtriser pour se faire plaisir. Afin d'y arriver, prévoyez quelques crises de nerfs avec certaines classes qui ont tendance à donner l'impression d'être des caisses à savons, plutôt que des bolides, tant elles glissent de façon un peu trop extrême. Cela touche bon nombre de propulsions, mais aussi certaines quatre roues motrices (?) et cela demande pas mal de doigté pour arriver à les garder sur la piste.
C'est en général à ce moment-là qu'il faut sortir son joker, la carte « réglages pour une adhérence maximale », si elle est disponible. Sans coller votre véhicule à la route, cela optimise ses paramètres pour qu'il essaye d'y rester. Pour info, il y a quatre emplacements pour y stocker des cartes prédéfinies ou celles où vous ferez vos propres réglages. Afin de compléter le tableau, il faut parler de l'IA qui manque de finesse et de fair-play en adoptant souvent, trop souvent, une attitude de gros bourrin au galop. Ne soyez pas surpris de vous faire envoyer dans le décor sans complexe, c'est comme ça que cela se passe dans Project CARS 3. Après, franchement, en prenant la tête assez rapidement, vous serez plus tranquille et pourrez courir de façon propre et valorisante. Pour autant, vu que les dégâts sont juste cosmétiques, nous avons souvent opté pour le passage en force, plutôt que de pousser (en solo du moins, car nous verrons plus bas pourquoi en multi il faut respecter les règles à la lettre).
Et les modes multijoueurs ? Et la VR ?
Se battre contre une intelligence artificielle, c'est bien pour s'entraîner, mais jouer contre d'autres humains, c'est plus enrichissant. Pour cela, Project CARS 3 propose la possibilité d'affronter en live d'autres joueurs ou de façon asynchrone, dans des défis. Premier mode, Partie Rapide, porte bien son nom et nous plonge directement dans un lobby pour une course aux paramètres définis par son propriétaire. Le second, Épreuves Programmées, propose de participer à des épreuves définies par les développeurs et démarrant à des heures précises (actuellement, toutes les vingt minutes). Une fois inscrit, les qualifications sont ouvertes et jusqu'au lancement de la course, nous pouvons tourner sur le circuit à la recherche du meilleur temps possible. À l'issue, selon votre temps et votre comportement, vous serez mis avec des joueurs au niveau proche de vous (matchmaking) pour courir la vraie course.
En VR, l'image est absolument bluffante.
Le troisième et dernier mode synchrone, Salon Personnalisé permet de créer son propre évènement ou d'en choisir un qui correspond à votre envie du moment. À noter, pour déterminer notre niveau en multi, il y a notre licence de pilote dont le niveau augmente en fonction de notre comportement sur la route (pas de sortie de route, pas d'accidents, etc.). Le seul point noir de l'espace multijoueur est l'absence totale de moyen de communication avec nos adversaires pendant l'attente. À défaut d'un chat vocal, une version textuelle aurait été, à minima, la bienvenue. Franchement, cela donne un côté totalement froid et impersonnel aux courses. Dans tous les cas, pour créer des communautés ou se trouver des potes de course, cela se fera en dehors du jeu... Dommage.
Enfin, nouveauté pour la licence, Rivaux permet d'affronter, de façon asynchrone, d'autres joueurs dans les trois modes de courses Ciblage, Régulateur de vitesse et Tour lancé dont nous avons parlé un peu plus haut lors d'évènements journaliers, hebdomadaires et mensuels. Le classement, établi en fin de mois, est partagé en plusieurs divisions afin de permettre à tous d'avoir une chance de briller contre des rivaux plus proches de son niveau et ainsi gagner des points d'XP. À ne pas approcher si vous avez l'esprit de compétition, sinon vous allez y squatter de nombreuses heures !
Project CARS 3 propose de jouer en réalité virtuelle à la totalité du jeu. Compatible avec tous les casques VR du marché (en liaison avec SteamVR), l'image est absolument bluffante. Alors que sur Project CARS 2, les casques avec une grosse définition (HTC Vive Pro, Valve Index et autres Pimax 5K+) peinaient un peu, nous n'avons ici rencontré aucun ralentissement ou un quelconque glitch malgré une qualité graphique poussée. Ajoutez-y un volant, un bon fauteuil et vous voilà « réellement » dans la voiture pour la conduire. C'est vraiment la meilleure et la plus réaliste des façons de jouer à un jeu de course, surtout quand c'est beau et fluide comme ici. Au passage, avec une manette, la sensation d'immersion en VR est moindre, mais quand même présente. Nous ne pouvons que vous conseiller ce mode !
Sur la ligne d'arrivée...
Project CARS 3 ose un pari assez fou, celui de vouloir satisfaire les amateurs de simulation sans pour autant frustrer ceux qui préfèrent l'arcade, ou l'inverse. Malheureusement, avec ce choix, les élitistes bouderont certainement cet opus en restant sur Project CARS 2 ou Automobilista 2, mais ils seront sans nul doute remplacés par ceux qui ne trouvaient rien de ludique dans ces titres trop difficiles d'accès. De notre côté, nous avons apprécié la direction prise par cet opus vu qu'il garde un côté conduite réaliste pour qui veut, sans avoir à se prendre la tête dans des menus de paramétrages qui ne peuvent plaire qu'aux purs passionnés.
Que ce soit grâce à son FTUE (First Time User Experience) ou manuellement, le système de réglages du gameplay est terriblement complet et permet à tous de profiter pleinement, chacun à sa manière, de l'expérience de pilotage offerte par le jeu. Si conduire avec un volant nous semble toujours être ce qui se fait de mieux, nous avons pu constater que les énormes améliorations apportées aux contrôles à la manette ont été payantes et que jouer avec est devenu tout à fait agréable et compétitif.
Avec des graphismes réussis, même si la pluie manque de finesse, et un environnement sonore excellent, Project CARS 3 sait satisfaire nos yeux comme nos oreilles lors des courses, mais aussi avec de superbes replays ou, via le mode Photo bien conçu. La partie multijoueur reste classique dans ses propositions, mais elle le fait bien même si l'absence de possibilité de parler avec ses adversaires est très frustrante. Enfin, la partie VR est vraiment réussie et mérite d'être essayée pour être adoptée tant l'immersion est excellente.
Conditions de test : Nous avions une version PC et nous y avons joué une bonne cinquantaine d'heures dans différentes configurations. Tout y est passé : manette sur un laptop gaming Razer Blade en 1080p, et volant avec le nouveau Logitech G923 Trueforce branché sur un PC Omen Obelisk accompagné d'un écran MSI Optix MAG272CQR (2K - 2560 x 1440) et, toujours avec la même tour, mais équipée d'une GeForce RTX2080Ti, sur un écran Samsung C49RG90 (5K - 5120 x 1440 à 120 Hz). Bien sûr, nous n'avons pas loupé l'opportunité de tester la réalité virtuelle avec notre siège à vérins dbox.
- Nombre de voitures et circuits impressionnant
- Mode carrière bien pensé
- Défis journaliers, hebdomadaires et mensuels très sympas
- Personnalisation des voitures bien foutue
- Graphiquement réussi (sauf sous la pluie)
- Très bonne prise en mains à la manette comme au volant
- Durée de vie infinie... ou presque
- Mode VR superbe
- Mode nuit et pluie un peu en dessous graphiquement
- Disparition des modes Rally-Cross et Karting
- Joueurs gérés par l'IA un peu (beaucoup) bourrins
- En multijoueur, il manque un moyen de communiquer
- Une physique parfois aux fraises pour certaines classes de véhicules
- Quelques bugs et plantages annoncés en cours de résolution