Après The Golf Club, The Golf Club featuring PGA et PGA 2K21, HB studios a enfin pu réaliser le rêve de tout studio qui développe des jeux de golf : coller le visage de Tiger Woods sur la jaquette de son titre.
Un peu de golf, ça ne fait pas de mal
Il est facile d'imaginer que ce genre de privilège se monnaie à prix d’or, et c’est sans nul doute grâce à la force de frappe de 2K que tout ceci a pu se faire. Il faut dire que le Tigre n’avait plus fait parler de lui dans un jeu vidéo depuis la série des Tiger Woods PGA d’Electronic Arts. Le meilleur joueur de tous les temps avait été viré suite à ses affaires de mœurs et remplacé au pied levé par Rory McIlRoy pour deux opus (2013 et 2015), avant qu’EA jette l’éponge.
Les parcours sous licence sont légion et la nature y est souvent luxuriante.
Ne faisons pas durer le suspense pendant des paragraphes entiers. Si vous avez joué à PGA Tour 2K21, ce nouvel opus va vous sembler très familier. Tellement familier qu’au lieu de parler de nouveau jeu, nous serions presque en droit de considérer cet opus comme une simple mise à jour. Ceci dit, une fois le jeu lancé, nous arrivons sur un écran d’accueil où un Tiger Woods tout sourire apparaît sur notre écran. Pour peu que vous ayez un intérêt au golf, cette simple vision devrait vous arracher un sourire. Le Tigre est de retour et ça fait drôlement plaisir ! Licence PGA Tour oblige, Woods n’est pas le seul grand nom présent dans le jeu et nous allons ainsi pouvoir croiser la route de nombreux autres joueurs d’exception lors de divers tournois.
Parmi les super stars du golf, mentionnons la présence de l’américain Justin Thomas, celle de l’espagnol Jon Rahm (qui a rentré l’un des plus beaux coups de l’histoire du golf lors du Masters d’Augusta 2020), mais également des golfeuses issues du championnat LPGA. Vous savez que l’acquisition de licences coûte cher, et afin de rentabiliser ces investissements, nous avons également droit à des stars du basketball (coucou NBA2K) avec la présence de Stephen Curry et de Michael Jordan. Mieux, HisAirness a également ramené sa ligne vestimentaire dans le jeu, ce qui signifie que nous pourrons chausser notre golfeur avec les dernières paires de Nike Air Jordan et l’habiller avec des pièces sorties du catalogue de la marque.
C’est de la balle !
Puisque nous parlons de l’équipement, sachez que nous retrouvons moult marques pour équiper notre avatar. Nous citerons, pêle-mêle, Ping, Wilson, TaylorMade, Titleist, Callaway ou encore Mizuno. Toutes ont ouvert leur catalogue, ce qui permet de profiter de l’habillement, mais aussi des clubs ou des balles que vous avez pu voir en vrai sur les greens. Ces marques sont également les sponsors du joueur, et il faut gérer les contrats afin de débloquer le matériel qui nous intéresse. Attention, il ne s’agit que de cosmétique et une grande partie du contenu du jeu est d’ailleurs bloquée derrière un paywall sous la forme de pass à acheter. Dommage, surtout que PGA Tour 2K21 permettait de tout débloquer sans avoir à sortir sa carte de crédit. Nous revenons à penser que la licence de Tiger Woods n’a pas été gratuite pour 2K et qu’il faut bien récupérer l’investissement quelque part, mais nous aurions préféré que ce fût autrement.
Une grande partie du contenu du jeu est d’ailleurs bloquée derrière un paywall sous la forme de pass de combat à acheter.
Niveau contenu, nous retrouvons les modes classiques avec le MyPLAYER pour gérer son avatar, le MyCAREER pour vivre le parcours d’un pro et tous les autres modes rapides. Le online est également disponible, mais il faut s’y connecter à des horaires compatibles avec les USA afin de trouver rapidement un adversaire. Enfin, le mode création est reconduit avec quelques légères améliorations. Sachez d’ailleurs qu’il est possible de récupérer toutes vos créations de PGA 2K21 et de les importer facilement dans PGA 2K23. Les architectes de golf apprécient, tandis que les autres peuvent toujours aller chercher les créations d’autres joueurs en ligne. Parmi les œuvres des fans, nous retrouvons même des golfs qui ne font pas partie du roster officiel, à l’image du mythique Old Course de St Andrews dont le parcours date du 16e siècle.
Le mode MyCAREER est assez simpliste en réalité, puisqu’il ne propose toujours pas de véritable fil rouge pour suivre la progression de notre personnage. Après un tutoriel assez complet sur la manière de jouer, il faut choisir juste son point de départ dans l’univers du golf pro. Quatre options s’offrent alors à nous : La Q-School, le Korn Ferry Tour, le Korn Ferry Tour Championship ou le PGA Tour, ce qui permet de commencer son aventure par le début, ou d’attaquer directement dans la cour des grands. Le problème, c’est qu’à part le nom des autres golfeurs sur la feuille de score, les différents championnats n’offrent que peu de différences, et il n'y a aucun sentiment de progression réelle. En clair, autant débuter par le PGA Tour directement, ce qui permet au moins de profiter des têtes d’affiche.
Marketing oblige, Tiger Woods est souvent en tête des tournois, alors que ceux qui suivent le golf savent qu’il est actuellement 1277e mondial à cause de son accident de la route. Heureusement, le Tigre est plutôt bien modélisé, et la plupart des stars ont un faciès numérique qui permet de les reconnaître, même si cela reste assez loin de ce qui se fait de mieux sur le marché, HB Studios ne disposant clairement pas d’un budget astronomique pour développer PGA Tour 2K23. Finalement, les forces du jeu se trouvent principalement au niveau du golf pur. La frappe est paramétrable dans tous les sens, ce qui permet de mettre de très nombreux effets sur la balle et d’avoir des trajectoires de folie.
Niveau gameplay, PGA Tour 2K23 apporte une touche de nouveauté avec un système de swing inédit. Si nous retrouvons la classique frappe au stick avec une gestion de la trajectoire du mouvement et de son timing (toujours l’importance capitale d’un backswing rapide), ceux qui pestent sur ce système ont enfin une alternative. Inspirés par les meilleurs QTE du jeu vidéo, ce nouveau système de swing va impliquer d’appuyer sur une suite de boutons en rythme. Une option salutaire ? Pas vraiment, puisqu'il faut revenir rapidement au stick, ce dernier permettant bien plus de liberté, même si les erreurs (qui font finalement partie du jeu) sont plus récurrentes.
Hole in One
L’autre point fort du jeu se situe dans les environnements. Les parcours sous licence sont légion et la nature y est souvent luxuriante. Le son est également très bon, avec des bruitages qui nous plongent dans l’ambiance, qu’il s’agisse du vent dans les arbres, de la faune, des balles frappées ou des fans qui hurlent. Nous profitons particulièrement de la foule dans le mythique colisée du trou 16 du TPC Scottsdale avec ses 20 000 spectateurs, même si nous regrettons qu’un ace ne déclenche pas la traditionnelle Beershower du WM Open de Phoenix.
Visuellement, c’est une autre histoire, la faute à des graphismes qui n’ont que peu évolué depuis l’opus précédent. Les spectateurs sont toujours réalisés à la photocopieuse et animés comme des pantins. C’est la même histoire lorsque les conditions météo se gâtent, avec des arbres qui restent immobiles dans un vent soutenu, ce qui n’est pas optimal pour l’immersion. Il faut se consoler avec des greens et fairways qui sont plutôt convaincants, tout comme le sable des bunkers. Les commentaires sont eux aussi gérés par les voix officielles du PGA Tour, mais attention, tout est en anglais, sans possibilité de passer au français. Pas de stress pour les allergiques à la langue de Shakespeare, le reste du jeu est lui traduit en français.
Ne tournons pas autour du pot : PGA Tour 2K23 nous donne sacrément l’impression d’être une simple mise à jour de PGA Tour 2K21. Pour autant, cette licence est incontournable puisqu’il s’agit de la meilleure, et de l’une des seules, du marché. L’opus 2023 offre un contenu conséquent et le gameplay est particulièrement bien rôdé, ce qui permet - après quelques heures de prises en main - de pouvoir envoyer la balle presque là où nous le voulons. Grâce à l’éditeur de parcours et à la communauté, le contenu est virtuellement illimité. Ceci dit, il est regrettable, tout de même, qu’une bonne partie des éléments cosmétiques disponibles soit désormais derrière un paywall, surtout que ce n’était pas le cas sur PGA Tour 2K21. En clair, et à moins d’être un gros fan de Tiger Woods, nous vous suggérons de bien regarder chaque jeu, et leurs prix respectifs avant de vous décider entre les opus 2021 et 2023 de la licence PGA Tour 2K.
Vous pouvez acheter PGA Tour 2K23 sur Amazon à 42,90 €.
- Le retour de Tiger Woods
- Beaucoup de contenu sous licence
- Le gameplay vraiment abouti avec le stick
- Un fond sonore immersif
- Beaucoup de parcours très bien modélisés
- Contenu cosmétique derrière un paywall
- Peu d’améliorations sur la technique
- La foule toujours clonée et immobile
- La flore qui ne réagit pas à la météo
- Les commentaires en anglais uniquement