Nous avons testé le nouveau jeu de gestion sur Mars qui nous permet d’incarner AMI, une IA à laquelle le destin de l’humanité a été confié. Verdict ?
Un bon scénario à suspense qui aurait mérité un peu plus d’attention.
Et si l’avenir de l’humanité reposait entre les mains d’une IA ? C’est la question que nous nous sommes posée, et un scénario imaginaire que nous avons pu vivre grâce à Per Aspera, le nouveau jeu de simulation aux accents futuristes. Notre but : terraformer Mars et y installer une colonie de Terriens, tout en assurant leur survie et en veillant à leur fournir les ressources dont ils ont besoin pour leurs recherches. Sur fond de RPG, nous avons également pu effectuer des choix tout au long de la partie qui ont influencé notre progression sur la planète plus si rouge que ça.
Le scénario nous tient en haleine du début à la fin.
L’aspect scénaristique de Per Aspera repose sur un concept d’échanges entre AMI, l’IA (nous), et les différents protagonistes, comme le Dr Nathan Foster, par appels téléphoniques qui surviennent peu à peu au fil de notre avancement dans l’histoire et du développement de la colonie, ou lorsque des évènements impromptus surviennent. Il nous faut alors cliquer sur un bouton pour accepter l’appel, puis la photo de l’interlocuteur apparaît, suivie de son discours. Enfin, « photo »... « Image monochrome sommairement développée digne du début des années 2000 » serait une expression peut-être plus appropriée. L’apparence des personnages aurait mérité une attention un peu plus soutenue, surtout pour ceux avec lesquels nous échangeons fréquemment. Par ailleurs, certaines lignes de dialogues n’ont pas d’enregistrement audio, ce qui trahit peut-être un développement légèrement précipité du titre.
Malgré tout, le scénario nous tient en haleine du début à la fin, avec plusieurs rebondissements et remises en question. Tantôt nous nous demandons si nos alliés ne sont pas nos ennemis, tantôt nous nous demandons si le fond du problème, ce n’est pas nous-mêmes finalement. Plusieurs évènements angoissants surviennent en nous faisant sursauter au passage, puis de nouveaux personnages entrent en jeu et rendent ce scénario d’autant plus riche. La bande-son est plutôt futuriste et nous plonge dans une ambiance prenante, légèrement angoissante, où nous comprenons que nous avons une mission de la plus haute importance. Plusieurs fins sont apparemment possibles, ce qui allonge davantage la durée de vie du titre, qui s’établit pour une partie autour d’une trentaine d’heures, selon notre niveau d’expérience en matière de jeux de gestion.
Un paysage martien sommaire, mais aux bâtiments travaillés.
Si les cratères de la planète rouge sont plutôt bien dessinés, les autres effets topographiques ne sont que suggérés. En effet, la carte consiste en un globe parfaitement sphérique découpé en plusieurs sections à débloquer au fur et à mesure, dont le terrain est extrêmement plat. Dommage pour le réalisme, mais cela nous permet finalement d’avoir une vue d’ensemble plus dégagée des bâtiments que nous construisons. Quant à ces derniers, les développeurs les ont assez bien travaillés. Lorsque nous effectuons un zoom maximal, nous apercevons des animations sympathiques où nous voyons les petits convois de ressources aller et venir entre les différentes structures.
Per Aspera est un bon jeu de gestion comme nous en faisons ces dernières années.
Ce zoom, qui vient au plus près des installations en appliquant un effet de floutage d’arrière-plan agréable à l’œil, s’en va aussi très loin dans l’autre sens, jusqu’à atteindre une vue globale de la planète. Cette amplitude de zoom considérable se fait en toute fluidité, ce qui est très agréable, d’autant plus que nous avons très souvent besoin de jouer avec cette fonctionnalité. Le titre nous donne également la possibilité de déplacer la caméra dans tous les sens, et le fait que celle-ci se remette automatiquement en position nord/sud alignée au fur et à mesure du zoom arrière est appréciable, car cela nous permet de mieux savoir où nous sommes (nous parlons ici quand même d’une planète entière !).
Notre écran est bordé de tout un tas de fonctionnalités et d’informations. Qu’il s’agisse de récapitulatifs sur notre avancement, des objectifs à atteindre, des différents filtres de vues de la carte, des ressources et de la liste des structures à bâtir, nous disposons de nombreux éléments à portée de main qui nous sont très utiles et facilement visibles. Toutefois, le choix des icônes pour certaines ressources n’était pas forcément le meilleur. Il est parfois difficile de différencier le carbone du fer, des composants électroniques, des produits chimiques et du silicium, qui sont tous des cubes de couleur plutôt foncée. Par ailleurs, la taille de ces icônes est assez petite, ce qui rend leur détection encore plus compliquée. Autre point noir : les ressources mettent parfois (vraiment) beaucoup de temps à arriver à bon port, même en vitesse maximale et alors qu’elles sont stockées juste à côté, ce qui peut vite générer un sentiment de frustration et de perte de temps. Les règles de priorité sont également un peu obscures : un bâtiment qui est prioritaire va parfois transmettre une ressource à un autre bâtiment prioritaire sans avoir lancé sa production, et ceux-ci vont ainsi parfois s’échanger ces ressources sans fin.
La maintenance des structures représente aussi un point de gestion complexe, car à certains moments, tout peut s’allumer en rouge, ce qui signifie qu’il existe un défaut de maintenance, sans que nous ne sachions vraiment pourquoi. Les usines de maintenance mettent beaucoup de temps à fabriquer des drones de maintenance, et alors qu’ils sont finalement créés et qu’ils s’attèlent à la réparation des bâtiments, c’est l’usine elle-même qui a besoin d’être réparée, et ainsi de suite, en un cercle sans fin. Le titre ne nous guide que très peu dans notre progression, et il nous faut un certain temps d’adaptation pour assimiler la fonction de tous les éléments. Tous ces aspects peuvent être malheureusement frustrants à force et nous décourager assez rapidement. À noter qu’il est tout à fait possible de perdre la partie (contre des combats ennemis, sans trop en dire) et ainsi devoir recommencer depuis la dernière sauvegarde.
Avec son scénario atypique et riche aux choix multiples et sa diversité de fonctionnalités et possibilités d’expansion, Per Aspera est un bon jeu de gestion comme nous en faisons ces dernières années, avec une bonne dose de science-fiction et de suspense. Des faiblesses sont présentes, mais le titre n’en reste pas moins intéressant et prenant.
Per Aspera est actuellement disponible sur le site de la Fnac au prix de 29,99 €.
- Un scénario palpitant
- Des graphismes détaillés au niveau des bâtiments
- Une fonctionnalité de zoom fluide et agréable
- Une caméra que nous pouvons déplacer à notre guise
- Une ambiance futuriste qui plaît aux amateurs de science-fiction
- La lenteur du déplacement des ressources même en vitesse maximale
- Des règles de priorité un peu obscures
- Des icônes similaires et trop petites