Test
Outriders Square Enix Presents 07

TEST de Outriders : un TPS pas assez altéré et plein d’anomalies

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Outriders : Le titre de People Can Fly a la gâchette facile... Et le reste aussi d’ailleurs.

Ça ne vole pas très haut

C’est un titre prometteur que nous a vendu People Can Fly. Un shooter-looter à la troisième personne où votre avatar serait une sorte de demi-dieu suite à un petit accident géologique qui lui a donné quelques pouvoirs bien sympathiques. Un synopsis qui ne paie pas de mine et où les gros flingues s’allient à des sorts dévastateurs dans un melting-pot qui n’est pas sans rappeler Destiny ou Borderlands. Le hic, c’est que pour talonner ces pointures, il faut avoir soigné la forme et le fond. Dans les deux cas, Outriders a des choses à se reprocher.

La vieille formule Gears of War ne fait plus rêver personne...

Outriders Square Enix Presents 06Ça commence dès les premières secondes du jeu quand People Can Fly nous expose maladroitement les tenants et aboutissants de son scénario. Les auteurs auraient pu choisir de s’orienter vers la science-fiction, ou alors vers le cinéma d’action hollywoodien qui colle avec le thème du jeu. Au lieu de cela, nous nous retrouvons avec une bonne vieille série B qui ne parvient jamais à élever le niveau de sa narration. Il y a bien des choses à raconter sur la destruction de la Terre ou sur l’exode qui s’en est suivi vers la planète Enoch, théâtre des évènements d’Outriders. Mais n’est-ce pas plus simple de nous bombarder de personnages clichés avec un héros qui s’injecte de la testostérone en intraveineuse à chacune de ses répliques. Avec les PNJ, c’est carrément le gros lot. Entre le scientifique idéaliste, le vétéran ivrogne au grand cœur ou la prophétesse qui a eu une enfance difficile, nous avons un bon échantillon de tous les stéréotypes possibles, mais sachez que le jeu ne perd pas une occasion de cocher une case de son grand loto du déjà-vu.

Malgré la distribution et la qualité des répliques assez basses de plafond, nous avons la vague impression qu’Outriders tente des trucs. Il nous raconte par exemple comment la tempête d’Enoch, appelée Anomalie, a ramené l’humanité à l’âge de pierre, engendrant au passage une guerre entre les colons et les forces armées. Le titre tente même d’intégrer des plots twists tout comme il essaye parfois de questionner ses personnages. Il est notamment question de leur rapport à la guerre, la valeur qu’il accorde à la vie des autres, mais aussi de xénophobie. Tant de sujets qu’il aurait été intéressant de développer, mais qui sont ici amenés avec tant de maladresse qu’Outriders paraît creux de bout en bout. Tout ce qu’il y a retenir, c’est que votre personnage créé sur mesure est devenu un Altéré, un humain avec des pouvoirs, au contact de l’Anomalie. Pas le temps de s’interroger sur sa condition, ce super-héros avec un complexe de supériorité prononcé part pour une mission-suicide à l’autre bout de la planète pour sauver le monde, tout ça en dézinguant au passage la moitié des êtres vivants d’Enoch. Rideau.

OutridersÀ peine avons-nous le temps d’encaisser ce condensé d’originalité qu’il est déjà l'heure de s’inquiéter pour la mise en scène tout aussi audacieuse du titre. Outriders avoue assez rapidement son incapacité à raconter une histoire avec panache. Nous attendions au moins du liant, mais force est de constater que toute l’affaire est extrêmement décousue, chaque zone ayant sa petite histoire à raconter sans rapport avec celle d’après. Que ce soit en cinématique ou en jeu, les scènes d’action se suivent et se ressemblent sans vraiment prendre aux tripes. Sans compter qu’elles sont systématiquement coupées par de très courtes séquences inutiles pour illustrer l’action de notre avatar (ouvrir un portail, escalader une paroi, introduire un ennemi...). Difficile de qualifier cela de direction artistique dans ces moments. En parlant de ça, nous apprécions tout de même les environnements variés de la planète Enoch qui ont été plus dépaysants que l’histoire en elle-même. C’est bien dommage qu’Outriders ne soit pas envoûtant. Visuellement, le titre a une carte à jouer qui aurait pu être au service d’une meilleure vision artistique. Le doublage français dans tout ça, c’est un peu la cerise amère qui manquait à ce gâteau mal dosé. Tout n’est pas à jeter, mais disons que certains personnages sont mieux lotis que d’autres.

Magie et gros flingues, le combo presque parfait

Nous aimerions vous dire que People Can Fly a tout misé sur la jouabilité de son titre, mais là encore le studio rate le coche à certains niveaux. Les Polonais se sont enfermés dans une boucle de gameplay désuète et ultra répétitive. À peu de choses près le même délire que proposait la série Gears of War avant le dernier épisode un peu plus inspiré. Logique finalement, c’est de Gears of War: Judgment que vient la principale expérience du studio en matière de TPS. Les fondamentaux sont les mêmes : nous courons d’un champ de bataille à l’autre en ligne droite.

Tout est tellement convenu que même les variantes de chaque modèle n’apportent pas énormément de choses.

Outriders Square Enix Presents 08Une fois dans le feu de l’action, il faut se trouver une couverture et défourailler jusqu’à ce que plus rien ne bouge, puis reprendre sa course interminable. Ce qui est vrai pour l’aventure principale s’applique aussi aux quêtes secondaires ou aux Expéditions, épreuve ultime une fois le jeu bouclé, l’une comme l’autre n’étant pas plus aguicheuses. Elles ont au moins le mérite de nous faire explorer l’intégralité de chaque zone, bien que la notion de level design ne soit ici qu’un vague concept. Outriders ne semble pas avoir évolué avec son temps, mais sur le long terme, l’autre gros souci est le bestiaire. Nous avons beau croiser de nouvelles factions en cours de route, le titre s’obstine à nous mettre les mêmes soldats humains pour justifier les gunfights et les mêmes mutants crasseux dans la pampa. Une bonne chose que le contenu du jeu soit entrecoupé de combats de boss qui ont beaucoup plus d’intérêt.

Redondant et vieillot ne veulent pas dire raté. Il faut bien avouer que la qualité des gunfights n’est pas à remettre en cause. Le studio connait la recette d’un bon TPS nerveux et l’applique à la lettre. Alors oui, la formule reste prévisible, mais au moins, nous ne nous ennuyons pas dans les moments qui comptent le plus. Avec les pouvoirs d’Altéré, c’est même l’inverse. Les quatre classes (Illusionniste, Pyromage, Technomage et Telluriste) sont franchement bien pensées avec des pouvoirs variés, mais systématiquement destructeurs. Que les sorts soient jubilatoires c’est une chose, mais leurs surpuissances est surtout là pour décloisonner des combats de tranchés peu intéressant. Avec un peu de maîtrise, sortir de sa couverture pour enchaîner les techniques devient plus qu’une option, sachant qu’avec trois compagnons il y a des synergies de psychopathe à mettre en place. En solo, le constat est plus mitigé. S’il y a effectivement des séquences où nous n’aurions pas tort de nous prendre pour un Super Saiyan, la limitation de trois sorts actifs est un peu drastique pour vraiment faire des folies de son corps. Jouer dans votre coin vous donnera envie de tester les autres classes ceci dit, tant ces dernières offrent une expérience bien différente les unes par rapport aux autres.

Outriders 1Les flingues n’ont pas grand-chose d’original en comparaison. Comprenez par là que malgré le nombre impressionnant de catégories d’armes, une pétoire reste une pétoire dans Outriders. Et même pas du genre original ou futuriste en plus. Nous retrouvons tous les fusils d’assaut, pistolets-mitrailleurs, mitrailleuses légères, fusils à pompe automatiques ou non et autres fusils de précision. Tout est tellement convenu que même les variantes de chaque modèle n’apportent pas énormément de choses. Un fusil d’assaut peut par exemple opter pour la variante tactique, ce qui le rend plus précis et le fait tirer des salves de trois balles. Les mitrailleuses légères, en revanche, ont accès à la variante stabilisation qui porte assez bien son nom : moins de dégâts, mais une précision plus importante pendant le tir. Tout est une question de statistiques et de convenance du joueur, mais dans le fond, peu importe l’arme choisie, ce n’est pas ça qui change la physionomie du combat...

L'ascension

Il fallait bien qu’Outriders réussisse le grand oral du loot pour compenser. Comme dans tous les bons shooter-looter, choper de l’équipement est plus une philosophie qu’une simple mécanique. C’est ce qui nous incite à aller de l’avant et ce qui nous emplit de joie quand nous tombons sur une pièce rare. Rien de nouveau avec le titre de People Can Fly dans le fond, mais au moins l’équipement est une source d’enjeu et sa gestion sous le signe de la personnalisation nous satisfait amplement. Son amélioration laisse même de la place à du theorycrafting par le biais des innombrables modifications qu’il est possible de placer sur vos armes et armures. Des modifications qui n’ont d’ailleurs rien d’anecdotique, certaines changeant complètement votre façon de jouer. La quantité de loot étant assez colossale et la montée en puissance de votre armement assez rapide, il est plutôt simple de trouver chaussure à son pied. C’est le coup classique de la carotte, bien que le changement très régulier de votre équipe finisse par devenir chronophage et rende l’amélioration un peu dérisoire.

Même combat pour le système de progression à double tranchant. Tout est basé sur ce système de Niveau de monde pas déplaisant du tout. L’idée est qu’à chaque fois que vous jouez dans une difficulté donnée, vous accumulez de l’expérience pour débloquer le Niveau de monde suivant qui correspond à un challenge supérieur. Libre à vous de choisir le Niveau de monde une fois débloqué. Les premiers permettent d’affiner avec justesse la difficulté recherchée et d’ajuster la qualité des équipements en conséquence. Cette avancée bien dosée s’achève une fois que l’horrible vérité nous apparait : avoir des sacs à PV qui infligent plus de dégâts ne rend pas forcément le challenge plus palpitant. Cela fait partie de ces petits détails embêtants qui ne chiffonneront pas tout le monde, mais qui sont, comme les bugs d’Outriders, assez gênants pour une production de cet acabit. Oh, il n’y avait pas tant de ratages que ça si nous prenons l’ensemble des 10 à 15 heures de jeu (en ligne droite), mais juste assez de crashs, bugs de collisions et de problèmes de serveurs pour rester sur l’impression qu’Outriders gâche le semblant de potentiel qu’il possède.

Outrider image test

Outriders, ce n’était pas la folie. Il y avait pourtant moyen de faire quelque chose de bien avec ce TPS nerveux où les classes sont toutes plus attrayantes les unes que les autres et où le loot donne envie d’avancer. Il aurait fallu pour cela que People Can Fly ne reste pas bloqué dix ans en arrière. La vieille formule Gears of War ne fait plus rêver personne, pas plus que son level design inexistant et son bestiaire assez limité. Même quand Outriders réussit quelque chose, ce n’est pas la grande victoire que nous espérons. Il faut dire que le jeu est assez classique en plus du reste. Ce n’est pas l’aspect narratif qui dira le contraire, son histoire de super-héros des temps modernes étant aussi convenue que peu convaincante. En cherchant, vous verrez qu’il y a des choses à sauver, à vous maintenant de savoir si vous en avez envie.

Envie de craquer, Outriders est disponible sur Amazon.

Les plus
  • Combat de boss bien plus intéressant
  • Un shooter-looter classique, mais efficace
  • Combats frénétiques, en partie grâce aux pouvoirs
  • Quatre classes bien designées
  • Plutôt joli
  • Une montée en puissance souple, la plupart du temps
  • Des décors variés
Les moins
  • Particulièrement répétitif
  • Gameplay vieillot
  • Bestiaire limité
  • Scénario pas très inspiré
  • Mise en scène pas top
  • Doublage FR pas toujours bon
  • Des cinématiques inutiles, tout le temps
  • Des armes sans panache
Notation
Graphisme
16
20
Bande son
14
20
Jouabilité
13
20
Durée de vie
12
20
Scénario
7
20
Verdict
12
20

Commenter 2 commentaires

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DplanetHD
Assez déçu par cet Outriders...
Pas vraiment intéressant en solo, trop bourrin, mal équilibré, pas très joli, caricatural au niveau dialogues/scénario, heureusement que c'était dans le GamePass...
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