Un voyage au cœur des ténèbres

Si Gris avait fait sensation à l’époque, c’était grâce à son style visuel atypique, basé sur l’aquarelle. Le second titre de Nomada Studio reprend cette idée, mais la sublime. La direction artistique de Neva est magnifique, le jeu nous en met constamment plein la vue avec des paysages colorés à couper le souffle, riches en détails et vraiment dépaysants. Le joueur prend le temps d’admirer chaque tableau (le terme n’est pas du tout galvaudé ici), nous avons de vraies œuvres d’art sous les yeux, Conrad Roset a décidément un talent fou. S’il y a un petit reproche à faire, c’est qu’il est dommage qu’une partie de l’aventure nous plonge dans les ténèbres et le brouillard.

Un jeu de plateforme bourré de bonnes idées visuelles.

Les développeurs ont également eu la merveilleuse idée de jouer avec la caméra à certains moments. Si elle est proche d’Alba la plupart du temps, elle s’éloigne parfois pour nous laisser contempler ce sublime monde fantastique, nous rappelant qu’il ne faut pas toujours fixer son personnage pour en prendre plein la vue. Et surtout, Nomada Studio va encore plus loin en faisant passer Alba derrière de nombreux éléments au premier plan, avec là encore l’idée de mettre l’héroïne au second plan, derrière le monde dans lequel elle évolue. Alba n’est qu’une visiteuse de ces lieux parfois antiques, certains semblent tout droit tirés de Gris, de quoi donner un peu plus de profondeur au jeu.

Enfin, nous devons aborder le sujet des musiques. Nomada Studio a de nouveau fait appel à Berlinist pour la bande originale de Neva, le groupe barcelonais nous ressert une bonne dose de pistes d’ambiance aussi savoureuses que relaxantes, un véritable ASMR pour les amateurs de belles musiques qui ont adoré celles de Gris. Mais cette fois, comme Gris propose des combats, notamment contre des boss, Berlinist lorgne du côté de l’épique, avec des pistes plus intenses et rythmées, accompagnant parfaitement ces affrontements dantesques. Une soundtrack à la hauteur du reste du jeu et qui va beaucoup tourner dans notre playlist à l’avenir, aux côtés de celle de Gris.

Si Gris nous avait surpris à sa sortie, les développeurs venant de nul part, nous avions de grandes attentes pour Neva et nous n’avons pas été déçus. Alors oui, les combats sont globalement simples et pas très passionnants si vous êtes amateurs de jeux d’action, mais le jeu a bien plus que ça à proposer. Neva, c’est un voyage épique et émouvant aux côtés d’une guerrière et d’un loup luttant contre les ténèbres qui envahissent leur monde, un jeu de plateforme bourré de bonnes idées visuelles et de paysages qui donnent envie de marteler le bouton Capture d’écran, un titre unique, comme l’était Gris, porté par une bande originale majestueuse. Vendu à petit prix, Neva se plie en cinq heures environ, c’est un poil frustrant, nous en voulons davantage, mais parfois, point trop n’en faut, Nomada Studio sait quand s’arrêter et nous n’avons désormais qu’une hâte : mettre les mains sur leur troisième jeu.

Lancé en octobre en version numérique sur PC, PlayStation 4, PS5, Xbox Series X|S et Nintendo Switch, Neva sortira en édition physique le 14 mars prochain sur PS5 et Switch, vous pouvez le précommander contre 34,99 € sur Amazon ou à la Fnac. La version PC est disponible à 19,99 € sur Gamesplanet.

Clint008 Rédacteur - Testeur