MSI réussit à caser une grosse configuration dans un châssis vraiment portable, mais cela ne se fait pas sans quelques concessions.
La discrétion assurée ?
Lorsqu'il s'agit d'acheter un ordinateur portable taillé pour le jeu vidéo, il faut souvent faire des concessions en matière de performances ou portabilité, les machines très haut de gamme sont souvent encombrantes, et les PC vraiment portables ont une puissance un peu moindre. Pourtant, avec les nouveaux GS66 Stealth, MSI ne veut faire aucune concession et propose un ordinateur vraiment portable, et embarquant une configuration monstrueuse.
Le GS66 Stealth, dans sa déclinaison 10SGS-014FR ici testée, embarque ainsi un processeur Intel Core i9-10980HK cadencé à 2,4 GHz (5,3 GHz en mode Turbo), une carte graphique RTX 2080 Super Max-Q, 32 Go de mémoire vive, un écran 15,6" Full HD à 300 Hz et d'autres joyeusetés. Sur le papier, c'est une bête de course, mais qu'en est-il vraiment ? Eh bien, nous avons passé plusieurs jours avec ce PC, voici notre test.
Sa configuration ultra musclée permet de profiter des jeux les plus récents dans les meilleures conditions.
Esthétiquement parlant, MSI joue la sobriété avec son GS66 Stealth, qui est en effet très discret avec son revêtement noir mat du plus bel effet, gardant cependant quelques traces de doigts bien visibles. Le capot arbore évidemment le logo de la marque avec le dragon, celui-ci est cependant d'un noir brillant qui se fait oublier. Pas de rétroéclairage, pas de fioritures, des angles certes très carrés, mais rien de bien « gaming » à première vue, le PC passe partout et sait rester fin, ne dépassant pas les 2 cm de hauteur. À l'ouverture du capot, même constat, le noir mat est omniprésent, le logo MSI argenté s'invite sous le capot, une aération se trouve au-dessus du clavier, mais c'est encore une fois très sobre. Le très large pavé tactile a de quoi intriguer, nous y reviendrons, mais pour en finir avec la partie esthétique, le GS66 Stealth est une réussite de discrétion.
Concernant la connectique, MSI ne chamboule pas les normes, nous retrouvons sur la tranche droite un seul port Jack 3.5 pour l'entrée micro et la sortie audio, un port USB-C, deux ports USB 3.1 et un port Ethernet, tandis que la tranche gauche accueille un troisième port USB 3.1, un port Thunderbolt et une sortie HDMI, sans oublier le port d'alimentation. C'est ce qui se fait sur quasiment tous les PC portables actuels, il est possible de brancher un casque VR ou plusieurs périphériques, mais attention à ne pas trop cumuler les accessoires, clés et disques durs externes en USB tout de même.
Un pavé (tactile) qui porte bien son nom
Pour le clavier de son GS66 Stealth, MSI a fait appel au savoir-faire de SteelSeries, comme souvent, qui nous propose là un modèle chiclet très classique, avec un bon rebond pour une frappe rapide et silencieuse. Comme le PC est un 15,6 pouces, il faut se passer de pavé numérique, dommage, mais toutes les autres touches sont quand même là. Les flèches directionnelles, très excentrées sur la droite, ne sont pas très simples d'utilisation, mais c'est surtout la touche Fonction (Fn) qui a de quoi déranger au début, elle est diminuée de moitié, car s'imbriquant à côté de la demi-touche Ctrl gauche. Une touche pourtant très utilisée pour faire des réglages à la volée, son utilisation demande un peu de jonglage ou de lâcher la souris. L'autre problème, c'est le très large pavé tactile, situé comme toujours sous le clavier, mais qui est ici non pas carré, mais rectangulaire. Et, si vous êtes droitier, à moins de placer votre doigt sur la partie droite du pavé pour l'utiliser, ce qui n'est pas très intuitif, le poignet touche constamment la surface tactile, résultant de commandes ou déplacements de pointeur involontaires. Comme souvent avec un PC portable, une petite souris sans fil d'accompagnement est fortement recommandée, et c'est encore plus conseillé ici.
Du côté de l'écran, MSI a équipé son GS66 Stealth d'un modèle que nous retrouvons de plus en plus sur les ordinateurs portables haut de gamme, avec une dalle de 15,6 pouces IPS qui permet de ne pas se positionner pile devant pour bien voir l'image, d'une résolution Full HD (1920 x 1080) bien suffisante pour cette taille d'écran, et surtout d'un taux de rafraîchissement à 300 Hz. Une fréquence énorme, rarement exploitée dans les jeux, mais la fluidité est au rendez-vous, scroller est plus agréable que jamais et, au final, seuls les titres bien optimisés et compétitifs mettent en avant cette technologie, même du 240 Hz aurait largement suffi.
Pour la partie audio, MSI reprend les haut-parleurs Dynaudio Duo Wave pour un rendu sonore puissant, mais qui manque clairement de précision. Les basses sont étouffées, le son est globalement très confus et il est bien difficile de choisir d'utiliser ces haut-parleurs à la place d'un casque ou même d'une paire d'écouteurs. Le PC inclut le logiciel Nahimic 3 pour changer de mode d'utilisation et appliquer des réglages basiques, mais c'est loin d'être suffisant.
Les jeux tournent vite, comme les ventilos
Tout cela est bien beau, mais le GS66 Stealth de MSI est avant tout un PC portable pour gamers équipé d'une grosse configuration, en embarque pour rappel un Intel Core i9-10980HK à 2,4 GHz (5,3 GHz en mode Turbo), une GeForce RTX 2080 Super Max-Q de NVIDIA avec 8 Go de VRAM GDDR6, 32 Go de mémoire vive DDR4 et un SSD M.2 PCIe de 2 To sur lequel sont installés Windows 10 et les jeux. Et sans surprise, les résultats sont très bons :
Avec les réglages poussés au maximum, sans concession donc, seuls les titres très récents comme Assassin's Creed Valhalla et Cyberpunk 2077 n'arrivent pas à atteindre les 60 fps en moyenne, il faut abaisser quelques options graphiques et surtout activer le DLSS dans le jeu de CD Projekt pour atteindre de meilleurs résultats. Pour les titres plus anciens ou moins gourmands, le framerate tourne davantage autour des 80 fps en moyenne, toujours avec les options au maximum, Valorant dépasse quant à lui largement les 200 images par seconde, l'écran 300 Hz montre ici bien son utilité pour les jeux compétitifs. C'est, pour rappel, ce GS66 Stealth que nous avons utilisé pour tester Cyberpunk 2077 avant sa sortie, mais les framerates affichés ici viennent de la version 1.04. À noter que si 2 To suffisent déjà largement à installer la plupart des gros jeux du moment, un second port SSD M.2 PCIe est libre pour agrandir l'espace de stockage simplement.
Si le joueur n'a quasiment pas de concessions à effectuer en jeu, il faut en faire ailleurs pour profiter de telles performances. Car oui, le GS66 Stealth se fait entendre. S'il ne chauffe pas trop (la surface au-dessus du clavier dégage de la chaleur, mais rien d'alarmant), c'est grâce aux trois ventilateurs Cooler Boost Trinity+ qui tournent à fond très rapidement dès qu'un jeu est lancé. Le refroidissement est assuré, mais il faut compter sur un bruit omniprésent qu'il est bien difficile de cacher, même avec un casque sur les oreilles. Enfin, un petit mot sur l'autonomie, pas question de passer trop de temps avec le PC loin d'une prise secteur, le GS66 Stealth tient environ 1h30 à 2h sur sa batterie avec la luminosité au maximum et le navigateur Opera ouvert sur YouTube, ce qui est peu, mais logique vu la configuration embarquée.
Le GS66 Stealth impressionnait déjà sur le papier, et en fonctionnement, il fait le boulot. Sa configuration ultra musclée permet de profiter des jeux les plus récents dans les meilleures conditions, même quelques titres manquant d'optimisation demandent d'abaisser des réglages, la finition est soignée et le design est passe-partout. L'écran 300 Hz est rarement utile, mais reste agréable au quotidien, surtout par rapport à du 60 Hz classique, et finalement, seuls le bruit de la ventilation et l'autonomie faiblarde entachent le tableau, mais il est bien difficile d'avoir un PC portable aussi puissant sans faire ces concessions.
- Une configuration ultra puissante
- Le design sobre et discret, sans LED à foison
- La finition soignée
- L'écran 300 Hz, un régal (même si rarement vraiment utile)
- Ça ne chauffe pas trop...
- ... mais ça ventile beaucoup
- Autonomie réduite, évidemment
- Le pavé tactile ultra large, pourquoi ?
- Les haut-parleurs à oublier
Clint008 Rédacteur - Testeur |