TEST - Monument Valley : quand casse-tête rime avec poésie

Dans le principe, Monument Valley est très simple, il suffit d'amener la princesse silencieuse à un point précis du niveau par simple pression tactile. Toutefois, pour qu'elle accepte de s'y rendre, il faut que la voie soit libre et là, c'est souvent une autre paire de manches.

Au travers d'un level-design ingénieux et totalement irréaliste, ustwo a réussi à créer un univers fantasmagorique qui transforme les illusions d'optique en puzzle-game délirant. Jouant beaucoup sur le principe du triangle de Penrose ou sur les perspectives surréalistes du délire artistique de Maurits Escher, Monument Valley n'est pas sans rappeler Echochrome, sorti en 2008 sur PSP et ayant pour thème que si le chemin est visible, c'est qu'il existe. Avec la bonne perspective, il est donc possible de créer des passages pourtant aberrants physiquement.

Ainsi, à l'aide de leviers à actionner ou de pans de murs complets à déplacer, le joueur s'improvise architecte abstrait pour amener sa petite protégée à bon port. Chaque partie mouvante est clairement indiquée, et il est rare qu'elles foisonnent dans les niveaux. Aussi, l'expérience se limite souvent à tourner une manivelle, puis à bouger un bloc afin d'ouvrir la route à la princesse. En ce sens, le titre manque clairement de difficulté, exception faite des deux derniers niveaux où les mécanismes sont plus nombreux, et demandent donc plus de réflexion.

Malheureusement, cela ne permet pas de rallonger énormément la durée de vie de Monument Valley, que nous avons bouclé de bout en bout en environ une heure seulement. Avec un titre de cette qualité, une seule réaction est alors possible en apercevant l'écran de fin, s'exclamer « déjà ? », déçu de ne pas pouvoir continuer encore et encore à en profiter.

Malgré ce défaut, le jeu est un véritable régal à parcourir, avec un gameplay millimétré qui ne souffre d'aucun accroc. Si les plateformes réagissent parfois bizarrement à la rotation du doigt sur l'écran, il suffit alors de relâcher la pression pour qu'elles retournent alors à leur état stable le plus proche.