Little Inferno : Si vous cherchez à vous réchauffer virtuellement, Little Inferno saura vous amuser quelques minutes.
Après World of Goo, 2D Boy est devenu Tomorrow Corporation et a développé Little Inferno, un titre lancé à l'origine en 2012 sur PC et Wii U, avant d'arriver sur les plateformes mobiles l'année suivante. Le jeu est désormais disponible sur l'eShop de la Nintendo Switch, et il n'a pas changé d'un iota. Et c'est un peu dommage.
Little Inferno se révèle vite assez vide.
Dehors, le vent glacial et la neige s'abattent depuis maintenant des décennies, et les enfants n'ont pas moyen de sortir chez eux pour s'amuser. Heureusement, il existe le Little Inferno Entertainment Fireplace, une petite cheminée livrée avec tout un tas d'objets à faire brûler pour se réchauffer et passer le temps. Bon, le scénario ne vole pas très haut, mais le joueur reçoit de temps à autre des lettres d'autres enfants isolés qui dévoilent peu à peu l'univers sombre et glacial dans lequel ils vivent, avec des textes courts, simples et teintés d'un humour assez acerbe qui n'est pas sans rappeler celui de World of Goo. Pour l'histoire, ce sera tout, du moins avant la séquence finale, aussi poétique que visuellement réussie.
Côté gameplay, Little Inferno demande de brûler des objets dans sa petite cheminée. Pour cela, le chaleureux kit est livré avec des magazines, dans lesquels il faut acheter des petits jouets, les faire brûler dans la cheminée, récolter des pièces, racheter de nouveaux objets, les refaire brûler dans la cheminée, et ainsi de suite. Un principe qui ne va pas chercher bien loin, qui peut à la rigueur servir d'exutoire pour certains, mais qui devient très, très vite redondant. Pour pallier cela, le jeu propose tout de même de réaliser 99 défis en associant des objets dans les flammes, certains étant plus compliqués que d'autres, avec même des références à d'autres œuvres vidéoludiques. Concernant les objets, il existe sept catalogues de 20 objets chacun, avec des effets bien différents. S'il est amusant au début de découvrir quelles sont les réactions des objets au contact des flammes, l'intérêt est là encore limité, et les sessions de jeu ne dépasseront jamais les 30 minutes.
La jouabilité de la version Nintendo Switch met en avant les capacités de la console, avec la possibilité de jouer au doigt directement sur l'écran tactile ou avec un Joy-Con en pointant le téléviseur ou la Switch posée sur une table. La jouabilité ne met jamais à défaut la console, et heureusement, vu comme le gameplay est limité. Visuellement, Little Inferno propose de beaux effets de flammes, mais face à cet unique écran, la redondance s'installe encore et toujours. En mode Portable, les graphismes sont fins et très jolis, mais ils le sont un peu moins sur un écran de télévision, sans non plus piquer la rétine. Enfin, les musiques se répètent elles aussi si vous décidez de jouer longtemps, mais elles accompagnent bien l'univers austère du jeu.
Difficile de parler de Little Inferno, tant celui-ci se révèle vite assez vide. Un seul écran, un scénario très limité seulement ponctué de petites lettres, un gameplay simple, voire simpliste, un contenu qui se débloque en deux heures, seuls les amateurs de défis pourront passer du temps sur le jeu de Tomorrow Corporation lors de courtes sessions pour débloquer de nouvelles combinaisons. Ou, à la rigueur, pour se réchauffer en hiver au coin d'une cheminée virtuelle. Une petite expérience chaleureuse plus qu'un vrai jeu.
- Chaleureux pendant quelques minutes
- La découverte des effets des objets dans les flammes
- La fin vraiment intéressante
- Jouer avec le feu, c'est un peu drôle quand même
- Durée de vie trop courte
- Très vite redondant
- Austère