Elden Ring : Les ambitions sont grandes, l’aventure est alléchante, mais en vaut-elle vraiment la chandelle ?
Une Divine Comédie
Elden Ring est une production attendue par un bon nombre de joueurs. Et pour cause, le grand George R. R. Martin, auteur de Game of Thrones, s’est lancé dans une collaboration folle avec les développeurs japonais de chez FromSoftware, connu pour de belles franchises comme les Dark Souls, Bloodborne ou encore Sekiro: Shadows Die Twice. Un monde ouvert empli de fantaisie, peuplé de créatures en tout genre, forcément, il y a de quoi faire saliver. Nous avons enfin achevé cette grande aventure, n’ayons pas peur des mots, quel ouvrage vidéoludique incroyable... Mais entrons un peu plus dans les détails !
La direction artistique est tout bonnement phénoménale.
La partie visuelle est le premier point qui saute aux yeux et, oui, le jeu est incroyablement beau. Avant toute chose, si vous avez un écran adéquat à la maison, deux choix s’offrent à vous dans les paramètres. D’un côté, vous pouvez privilégier la qualité. Elden Ring devient alors beaucoup plus fin, la profondeur de champ est beaucoup plus nette et les environnements sont plus chatoyants. Le problème, c’est que le titre vacille dans les 30 fps. Quand plusieurs éléments sont exhibés, le framerate chute légèrement. À l’inverse, quand nous sommes dans un lieu moins bondé, le nombre d’images par seconde augmente, les mouvements sont alors plus fluides. Dérangeant ? Disons que c’est à vos mirettes de s’adapter, mais nous vous conseillons de jouer avec l’autre mode, Performance.
Nous avions des craintes concernant l’aliasing et ce dernier a (un peu) disparu ; nous avons l’impression que cette production a eu droit à un petit coup de polish ces dernières semaines, avant sa parution dans nos rayons. Alors certes, les arrière-plans sont flous, mais bon sang, que c’est agréable de jouer en 60 fps, surtout quand il s’agit d’un jeu aussi exigeant. Et sincèrement, nos mirettes se régalent de toutes parts, ne vous en privez pas ! Concernant l’option HDR, ne cherchez pas et activez-là. Des couches lumineuses se superposent pour livrer un aspect réaliste à l’image, c’est impressionnant. Par exemple, les rayons du soleil dans le ciel, traversant des nuages lugubres, nous ont arraché la mâchoire tellement c’est bien réalisé.
En outre, la direction artistique est tout bonnement phénoménale. Que ce soit en extérieur ou en intérieur, les développeurs ont fait des recherches et se sont certainement inspirés d’œuvres célèbres (comme les illustrations de Gustave Doré, surtout sa représentation du paradis) pour pondre un univers enchanteur. Le bestiaire, lui, est bien pensé et varié. Des espèces de loups, serpents géants, crabes déjantés, chauve-souris, dragons, créatures lugubres et flippantes, la monotonie visuelle n’est pas au rendez-vous. Nous faisons des éloges depuis tout à l’heure, mais Elden Ring a-t-il des défauts ? Qui dit open world, dit petits bugs. Celui qui nous vient en tête : les collisions. Nous avons été bloqués dans une paroi, tandis que des monstres ont traversé des murs. Cela peut être ennuyeux, mais aussi... pratique. En effet, quand un ennemi se retrouvait coincé dans un rocher, nous ne nous sommes pas privés pour l’achever en toute simplicité. Alors, pas de panique, cela arrive par moment, ce n’est pas récurrent et l’expérience est bonne dans son ensemble. Bien évidemment, il y a un brin de popping concernant les textures, mais ici aussi, rien de bien méchant. Et notez que, du moment que vous ne mourrez pas, les temps de chargement n’existent pas in-game, ce qui veut dire : pas d’écran noir en pleine exploration et c’est tant mieux.
L’âme des guerriers
Ce périple débute par la création de son personnage. Nous devons alors choisir une classe (il y a vraiment le choix) et ensuite concevoir l’apparence de notre protagoniste. Point fort, il y a énormément d’options pour obtenir un look selon ses envies, voire à son image. En d’autres termes, c’est hyper complet. Concernant les commandes, si vous avez l’habitude de prendre en main ce type de production, vous allez vite trouver vos repères. En effet, en tapotant sur quelques touches, notre héros peut courir, s’accroupir, sauter et attaquer en douceur ou violemment. Rien de bien sorcier, en somme.
Tout est là pour nous aider un minimum, sans jamais nous donner réellement la main.
Sans surprise, FromSoftware oblige, lors d’un combat, il ne suffit pas de marteler sa manette pour remporter la victoire. Nous devons analyser, comprendre et étudier l’opposant pour le mettre à terre. Ainsi, il faut esquiver, contrer et assaillir au moment propice pour baisser sa jauge de vie. Une barre d’endurance rythme aussi nos pas et nos assauts. Plus elle est élevée, plus les enchaînements seront rapides et vifs. Prenez donc le temps de respirer par moment, même si la grosse bébête en face de vous crache du feu. Autre point, les équipements et les ustensiles amassés en cours de route sont d’une grande aide pour progresser. Si nous bloquons sur une créature survitaminée, rien ne nous empêche de fuir et revenir lui mettre une petite fessée une fois les muscles décuplés. Et c’est ce qui fait la beauté d’Elden Ring : la liberté.
Nous découvrons un monde vaste et diversifié. Des coins humides, des cavernes, des souterrains, des forêts, des châteaux, l’expédition est folle et incroyable, puisque le jeu nous invite constamment à voyager. Nous ne sommes donc pas cloitrés entre quatre murs et n’avons aucune obligation de passer par un endroit visible, qui attire l’œil, pour avancer. Il suffit de le contourner pour découvrir d’autres plaines, souvent moins dangereuses. Une mappemonde voilée est mise à disposition (où il est possible de placer des repères), qui grandit au fil de nos escapades. C’est en débusquant des fragments sur notre chemin, que nous pouvons dissiper la brume sur notre carte et ainsi faire apparaître les environnements.
Bien évidemment, et heureusement, nous usons d’un destrier pour nous mouvoir prestement. Mais ce que nous avons apprécié, c’est la faculté de pouvoir se déplacer instantanément vers des points spécifiques ; principalement les lieux où nous avons trouvé des sortes de petites stèles lumineuses, les « Sites de grâce ». Et sincèrement, cela enlève un poids, nous sommes moins oppressés. La raison ? Après une défaite, nous perdons nos Runes (monnaie d’échange d’XP, etc.). Ici, nul besoin de courir dans tous les sens, à se mordiller les doigts en essayant d’éviter la mort une nouvelle fois (qui fait perdre définitivement nos biens), il suffit d’ouvrir la carte, de se téléporter vers l’emplacement le plus proche de nos richesses perdues, et le tour est joué. Combien de fois avons-nous soufflé ? Ça fait du bien.
Les ressources, elles, sont partout et importantes puisqu’elles servent à crafter pas mal de petites choses afin de nous booster. Les armes sont aussi éparpillées à droite à gauche et ont des facultés bien spécifiques. Pour résumer tout cela en quelques mots, n’hésitez pas à vagabonder pour obtenir de bonnes aptitudes. Si un affrontement est difficile et si une petite icône fait son apparition dans les parages, un esprit peut être invoqué. Ce dernier n’est pas très puissant, mais il a le mérite de détourner l’attention de l’ennemi. Le joueur n’a plus qu’à infliger quelques coups (par derrière) pour trucider une bonne fois pour toutes la bête. Tout est là pour nous aider un minimum, sans jamais nous donner réellement la main.
Quand l’épique s’invite à la fête
L’Entre-terre est un royaume déchiré... Une reine, Marika l'Éternelle, possédait l’Elden Ring qui permettait de maintenir l’ordre et l’équilibre. Ce dernier a été éclaté en plusieurs morceaux qui sont dorénavant détenus par quatre demi-dieux ; descendants au passage de Marika. Une guerre a éclaté entre chaque clan revendiquant les parties de l’Elden Ring afin de devenir le seigneur de cette terre devenue maudite. C’est là que nous entrons en jeu ! Notre objectif est de récupérer chaque segment afin de reprendre en main ce monde.
Vous n’allez pas lâcher la manette de si tôt.
L’histoire est vraiment captivante et accroche dès le début. La narration s’amorce lorsque nous trouvons de nouveaux lieux / personnages clés. Bref, nous n’allons pas en dire plus pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais sachez juste une chose, il est difficile de décrocher une fois lancé. Par ailleurs, il n’y a pas qu'une quête à réaliser, Elden Ring est tellement immense, que vous vous lancerez dans des missions emplies de dangers pour débusquer de meilleures compétences et équipements.
De notre côté, nous n’avons pas pu nous empêcher de parcourir chaque recoin de l’Entre-terre. Accrochez-vous bien, mais il nous a fallu dans les 60 heures pour arriver au bout du tunnel. Si vous vous focalisez uniquement sur l’aventure principale, et surtout si vous avez l’habitude des Dark Souls, la boucle est bouclée en une bonne trentaine d’heures, voire un petit peu moins. Cependant, le titre nous invite tout le temps à fouiller, à fureter, à visiter cet univers de fond en comble, vous n'aurez pas envie de courir, mais plutôt de traîner des pieds. Encore une fois, vous n’allez pas lâcher la manette de sitôt.
Et la bande-son dans tout cela ? Elle est... magistrale ! Elle est douce quand l’ambiance est calme, sauvage quand des créatures attaquent et phénoménale quand des colosses font surface. Des cœurs pénétrants et envoûtants viennent caresser nos esgourdes avec délicatesse, pour pulser notre rythme cardiaque. C’est tout bonnement incroyable, jouissif et épique ! En outre, nous avons droit à un doublage en anglais de bonne facture et les effets sonores sont très bons. Bref, en deux mots : un régal.
Et un chef-d’œuvre vidéoludique en plus, un !
FromSoftware sort de sa zone de confort pour donner naissance à une production hors du commun qui marque les esprits. Nous sentons que The Legend of Zelda: Breath of the Wild a été une source d’inspiration pour les développeurs, puisque qu’Elden Ring propose un monde ouvert saisissant, où le mot « liberté » prend tout son sens ; faites ce que vous voulez, quand vous le souhaitez. Oui, le jeu est dur, très dur, mais il n’est pas insurmontable. Il suffit de vadrouiller, de faire évoluer son héros et de comprendre ses défaites pour progresser.
Une narration absorbante, une direction artistique fascinante, une prise en main palpitante, une bande-son bouleversante, Elden Ring est un chef-d’œuvre vidéoludique passionnant qui touche directement notre âme. Une fois le générique sous les yeux, vous vous sentirez comblé et triste à la fois. Et pour cause, qui a envie que ça se termine quand nous prenons du plaisir ? Ne passez pas à côté d’une telle merveille...
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- Une histoire prenante
- Un bestiaire varié
- Une bande-son magistrale
- Une prise en main efficace
- Une progression amusante
- Un monde ouvert immense à explorer
- Les bugs de collision
- Un peu de popping