Crackdown 3 : Crackdown continue sur la lignée de la badasserie, à grands coups de fun et de bourrinage. Si la subtilité ne semble pas au menu, attendez-vous à quelques surprises !
10 ans d'attente
L'attente aura été longue (près de 10 ans), mais cette fois-ci c'est la bonne puisque Crackdown 3 envahit enfin nos Xbox One et PC. L'intrigue reprend où nous l'avions laissée, avec un tout nouveau terrain de jeu. Que les détracteurs du deuxième opus se rassurent, finis les mutants et autres monstres décérébrés. Cet épisode revient aux sources, pour notre plus grand plaisir. Malheureusement, il faut compter sans la destruction de décor, qui a dû disparaître dans les tumultes de la production...
Il faut compter sans la destruction de décor.
Après une introduction bien amusante orchestrée par le grand Terry Crews, nous découvrons notre nouveau terrain de jeu. Terminé Pacific City, nous voilà à New Providence, une île tropicale où il ne fait pas bon vivre. Le consortium Terra Nova ouvre les bras aux réfugiés du monde entier, sous couvert d'une terre d'accueil chaleureuse. Bien sûr, tout cela n'est qu'une couverture, afin d'exploiter la populace. Même si le scénario n'est pas le point fort du titre, il offre tout de même un questionnement qui trouve progressivement ses réponses.
Cette nouvelle ville caricature notre triste monde, avec des sujets tels que la pollution, le capitalisme et bien sûr le pouvoir. Il est plaisant de faire des parallèles sur certains commentaires ou situations dans l'aventure. Les dialogues sont d'ailleurs toujours aussi savoureux, avec les commentaires du talentueux Michael McConnohie. Il vient régulièrement réagir sur les actions du joueur, avec une bonne dose d'humour. Visuellement parlant, ce n'est pas la fête à la grenouille. Les effets de lumière ne sont pas exceptionnels et peuvent déranger la rétine selon les situations (trop accentués ou pas assez). Les textures, elles, sont très sommaires et manquent de peps pour nous en mettre plein les yeux... Disons que c'est la direction artistique et le côté loufoque du titre qui rattrapent un peu le tout, mais de base, il n'y a vraiment pas de quoi s'extasier.
Pour incarner l'agent qui va botter le postérieur des méchants, nous avons le choix entre 6 personnages représentant le monde réel (dont un Français !) ; cela n'a que peu d'importance, c'est surtout pour l'aspect cosmétique. Toutefois, chacun possède un bonus d'expérience dans deux compétences. Un de 10 % et l'autre de 5 %, permettent de booster légèrement vos aptitudes préférées. Comme toujours, vous pouvez changer de protagoniste en fonction de vos envies. Il est d'ailleurs possible d'étendre le roster en collectant des items disséminés dans le jeu.
Copier-Coller, mais...
Les habitués de la série vont vite reprendre leurs marques, le système de jeu n'ayant pas changé d'un iota. L'agent bionique doit toujours développer ses performances en agilité, gunfight, combat de mêlée, explosif et conduite. 5 niveaux d'aptitude permettent de débloquer de nouvelles capacités, plus ou moins utiles (sans oublier le sixième niveau ultime). Si les sauts (simples, doubles et même triples), mouvements de castagnes et autres sont nécessaires pour se sentir surpuissant, d'autres sont décevants. Certaines armes sont par exemple dénuées de tout intérêt. Les noms laissent présager du fun, mais c'est un effet de pétard mouillé à l'arrivée...
Vous ne pouvez pas y résister.
Si vous vous attendiez à émietter les bâtiments façon Red Faction Guerilla, c'est mort. Rassurez-vous cependant, l'équipe de Sumo Digital a su trouver le moyen de renouveler un brin le gameplay malgré tout. C'est le genre plateforme et exploration qui reprend ses marques. De nombreux objectifs demandent au joueur de trouver son chemin par l'observation et le skill. Tout en verticalité, les bâtiments des boss sont des forteresses imprenables où il faut trouver le moyen de monter au sommet. Les accès sont parfois bien dissimulés dans le décor, suffisamment pour piétiner un peu avant de trouver la solution.
Développer son agilité est donc plus que conseillé pour mieux escalader les tours. Nous retrouvons bien évidemment les centaines d'orbes verts répartis sur la map, afin d'augmenter cette compétence. Vous avez beau vouloir faire autre chose et vous concentrer sur des objectifs de missions, vous ne pouvez pas y résister. Dès que le son se fait entendre ou qu'une lueur verdâtre vous apparaît devant les yeux, plus rien d'autre ne compte. C'est là toute la force de Crackdown 3 et le jeu l'exploite de nouveau à merveille.
Le système de progression demande normalement d'anéantir un à un chaque lieutenant et autre capitaine, afin d'atteindre la grande méchante de l'histoire. Toutefois, rien ne vous empêche de vous frotter au boss ultime avant d'avoir neutralisé ses sous-fifres (du moins une partie). Dès que vous estimez avoir les reins assez solides (avec vos skills personnels), vous pouvez librement attaquer le QG de l'ennemi et tenter votre chance. Ceci ne va pas être une partie de plaisir, il y a des avantages et des inconvénients.
Liberté
Le jeu n'est pas structuré en enchaînement de missions classiques. Vous pouvez librement réaliser les objectifs comme bon vous semble. Il nous est arrivé de partir vers une course de toit totalement secondaire, alors que nous étions en plein milieu d'une attaque de base (et revenir la finir plus tard). Il est même possible d'emprunter des raccourcis pour arriver plus rapidement à certains étages d'un gratte-ciel de boss. S'attaquer à certains chefs avant d'avoir éradiqué la faction peut toutefois être une tâche ardue. Les moyens de défense étant plus ou moins importants en fonction de la progression du joueur.
Même si c'est amusant de voir les ennemis se tuer entre eux à cause de leurs erreurs, ça fait un peu tache...
Chaque victoire contre un ennemi majeur déclenche la fureur d'Elisabeth Niemand (la boss de Terra Nova). La loi martiale est déclenchée et toutes les forces ennemies se ruent sur le héros (du moins si Elisabeth est en vie...). Cela occasionne un mode survie improvisé, où le joueur doit annihiler un pourcentage d'ennemi qui spawn indéfiniment. Selon la difficulté et les compétences du joueur, cela peut plus ou moins être agaçant. D'un côté, c'est une répétition qui peut mettre une épine dans le pied, de l'autre, un moyen de farmer de l'XP facilement si vous êtes à la hauteur.
Si vous décidez de nettoyer New Providence de fond en comble, il y a 5 lieutenants et 3 capitaines qui vous attendent pour atteindre la boss ultime. Le tout est divisé en trois factions distinctes, avec chacune sa spécialité et son type d'objectifs (majoritairement détruire tout ce qui bouge). La logistique demande de prendre le contrôle d'un système de monorail. Une fois sous le joug de l'agence, des canons ultra-puissants permettent de défendre les territoires. La sécurité nécessite de libérer des prisonniers, bousiller des véhicules ou tuer des officiers. Cela permet de créer une milice et amoindrir les forces ennemies dans les assauts. Enfin, l'industrie demande de défoncer des usines chimiques et polluantes, mais qui n'ont pas d'avantages comme les deux autres (à part rendre le monde plus propre).
Avec tout ce contenu, la durée de vie oscille entre moins de dix heures et plus de cinquante (si vous avez décidé de faire la chasse aux orbes). Pour varier les plaisirs, les courses de toit et véhicules sont toujours de la partie. Si le système de conduite reste le point faible du jeu, une fonction le rend outrageusement fun. Un véhicule de l'agence permet de rouler sur les murs. Pourquoi faire ? À vous de le découvrir... L'arsenal d'armes propose également de bonnes idées, comme le Duplicateur. Ce dernier permet de créer le dernier objet que vous portez, afin de le reproduire. Pratique quand vous avez besoin d'explosion électrique ou chimique, sans avoir les grenades dans votre inventaire.
Crackdown 3 est plutôt bon, malgré les péripéties du développement. Le level design sert constamment l'esthétique de cette ville biscornue (dépaysement garanti). La liberté d'action offre un vent de fraîcheur, avec son lot de surprises. Malheureusement, le titre n'est pas dépourvu de défauts, mais rien qui casse véritablement l'expérience de jeu. L'animation de notre héros laisse un peu à désirer, ses mouvements donnent l'impression d'un manche à balai où vous savez. Les combats de mêlée manquent cruellement de dynamisme, là encore à cause des animations. Il est préférable d'aimer la musique typée techno, car vous allez en souper (à grands coups de samples répétitifs). Pour terminer, il faut espérer que l'IA prenne du galon dans une future mise à jour. Même si c'est amusant de voir les ennemis se tuer entre eux à cause de leurs erreurs, ça fait un peu tache...
Note : seul le mode hors ligne a été testé.
- L'addiction des orbes d'agilité
- Un gameplay simple, mais efficace
- La liberté d'action et ses implications
- Le level design orienté plateforme
- Les transformations des véhicules
- L'IA qui se tue toute seule
- Le système de conduite
- L'animation des mouvements du héros
- Le système de combat manque de pêche
- Les musiques répétitives