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Airborne Kingdom

TEST de Airborne Kingdom : un sympathique jeu de gestion qui cache une aventure envoûtante

par

Un voyage apaisant où la fondation de votre royaume n’est pas une fin en soi.

La gestion tranquille

C’est sous couvert d’une prophétie qu’une dizaine de valeureux pionniers se sont mis en tête de construire une cité volante et la faire prospérer. Et autant si vivre dans les nuages a de quoi faire rêver, être à plusieurs kilomètres du sol n’est pas idéal pour faire évoluer tout ce petit monde. Ça, c’est le postulat de base du titre qui nous intéresse aujourd'hui. Airborne Kingdom a toutefois en réserve un petit twist qui fait tout son charme et qui est en grande partie la raison pour laquelle nous vous parlons de ce jeu aussi original que reposant.

Airborne Kingdom respecte les us et coutumes de son genre avec beaucoup de fidélité.

Airborne Kingdom 1Étant donné que le titre revendique son appartenance au genre de la gestion, il commence assez tranquillement. Nous sommes à la tête d’une poignée d’âmes désœuvrées ainsi que d’une machine que ne renierait pas Jules Verne. Toutes ces personnes, il va falloir rapidement les mettre au travail et donner un petit coup de boost à ce refuge volant qui ne fait rien d’autre que planer pour le moment. Quelques plateformes en plus pour agrandir le vaisseau, plusieurs lots de maisons pour abriter nos ouvriers et le plus important : un hangar abritant les avions nécessaires à la récolte de ressources. Tandis que notre petit abri céleste prend forme, force est de constater qu’Airborne Kingdom respecte les us et coutumes de son genre avec beaucoup de fidélité. Passer l’illusion de l’originalité apportée par la plateforme volante, nous nous retrouvons face à un titre finalement assez classique dans sa forme. Les ressources sont nombreuses, les technologies à débloquer également, il y a aussi pas mal de bâtiments à implanter dans votre ville… Nous retrouvons là les fondamentaux et ça fait déjà pas mal de travail en perspective. Et forcément, plus votre foyer va grandir et plus la gestion s’avère compliquée, d’autant que vos citoyens ont de plus en plus d’exigences avec le temps.

Malgré tout, Airborne Kingdom n’est pas le genre de jeu de gestion qui va dans le détail. Une fois les bâtiments posés il n’est généralement plus nécessaire d’y toucher durant toute la partie. Oubliez donc la gestion de votre personnel ou bien le niveau de productivité de vos bâtiments. La seule optimisation de votre ville réside dans le placement de vos bâtiments qui ne doivent pas déséquilibrer la plateforme, peser trop lourd ou gêner vos habitants. Plus city-builder que jeu de gestion en somme, Airborne Kingdom n’en est pas moins un titre qui s’aborde facilement grâce à une interface épurée. Sa difficulté est en outre très raisonnable, car s’il faut jongler entre plusieurs paramètres vitaux (l’eau et la nourriture pour vos habitants, le charbon pour faire voler votre ville, le bonheur des citoyens, l’espace disponible, etc.) trouver un juste équilibre n’est pas sorcier. En un mot comme en mille, Airborne Kingdom ne sort pas des sentiers battus, ce qui en fait finalement un titre convenable dans son genre, mais sans plus. Heureusement pour lui, la gestion n’est pas une fin en soi ici, mais simplement un moteur qui permet d’apprécier l’autre partie du jeu.

Les grandes découvertes

Une fois que vous avez épuisé les premières ressources qui sont autour de vous, vous allez vous rendre compte d’une chose merveilleuse : votre ville est capable de se déplacer. Si dans un premier temps cela nous sert pour exploiter d’autres ressources, cette fonctionnalité s’avère indispensable pour réaliser la mission qui sert de fil rouge au jeu, à savoir unir les douze anciens royaumes perdus à travers le monde. Une noble entreprise qui n’est pas forcément aisée puisque comme leurs noms l’indiquent, ces fiefs ne sont pas indiqués sur la gigantesque carte du monde à votre disposition.

Airborne Kingdom manque cruellement de contenu...

Airborne Kingdom 2Nous commençons à toucher du doigt la véritable nature d’Airborne Kingdom qui est avant tout un jeu qui vous invite à l’exploration. Chaque continent et chaque lieu notable n’est indiqué sur votre map que si vous prenez le temps de jouer les Magellan. Et comme pour la partie gestion, il y en a des choses à voir dans ce monde désolé. Nous naviguons de ruine en ruine, à la recherche d’habitants, d’artéfacts ou simplement d’ajouts cosmétiques pour donner de la couleur à votre vaisseau. Le jeu se savoure paisiblement et demande de scruter chaque détail pour être vraiment apprécié. Avec un horizon qui paraît illimité et une liberté de mouvement totale, Airborne Kingdom joue sur le frisson de la découverte et il fait cela très bien. Plus que l’idée d’acquérir de nouvelles choses, c’est la perspective de ne pas savoir ce qui nous attend sur le prochain continent qui a quelque chose de grisant. Une aventure un peu particulière où le personnage que nous sommes supposés incarner est remplacé par une structure géante pouvant accueillir plus d’une centaine de bonshommes et où la découverte de n’importe quel bâtiment est une victoire en soi. Les trois différentes zones du jeu représentent en plus du reste des défis bien différents étant donné que certaines ressources capitales sont aux abonnés absents.

Le truc c’est qu’il faut être réceptif à ce gameplay hybride ainsi qu’à ce feeling qui exploite notre soif d’inconnu. Autrement, Airborne Kingdom peut donner l’impression de ne pas aller chercher bien loin. Il n’y a qu’à voir les missions que nous donnent les différents royaumes pour obtenir leur allégeance. Il faudra souvent leur consacrer du temps et des ressources, mais l’autre moitié du temps il s’agit surtout de se rendre sur une ruine en particulier pour récupérer un objet puis de le ramener. Si vous avez déjà exploré la carte, ce n’est ni plus ni moins qu’une quête Fedex. Dites-vous bien que jouer juste pour accomplir les quêtes ne rime à rien puisqu’en plus d’être assez simples, elles ne sont pas hyper nombreuses. Airborne Kingdom manque cruellement de contenu, et cette fois-ci il n’a aucune excuse pour justifier cela. Une fois les missions des douze royaumes accomplies et le cap des 150 habitants atteint, c’est la victoire. Pas vraiment un exploit puisqu’il vous faudra à peine plus de cinq heures pour le boucler. C’est très peu et le pire c’est qu’il n’y a aucune plus-value dans la rejouabilité vu que la carte n’est pas générée de manière procédurale.

Le coup de polish qui va bien

Si vous êtes encore là, c’est que le gameplay d’Airborne Kingdom n’est pas rédhibitoire pour vous. Dans ce cas bonne nouvelle, le jeu bénéficie d’une finition très agréable qui colle parfaitement à l’ambiance découverte qui le caractérise, du moins la plupart du temps... Nous avons par exemple quelques griefs contre notre carte, qui manque un peu de détails à notre sens. Elle n’indique l’emplacement d’aucune ressource, même dans les zones que vous avez déjà visitées plein de fois. Un problème mineur, mais qui vous force à rester à l’affut en toutes circonstances. Dans le même esprit, certains morceaux de la carte sont mal exploités. Airborne Kingdom nous permet en effet de nous balader dans de véritables no man’s lands où il n’y a rien à voir du tout. C’est assez dommage puisque cela donne l’illusion que le monde est en fait plus grand que ce qu’il n’est en réalité. Accessoirement, c’est aussi un piège redoutable puisqu’un joueur naïf peut traverser cette étendue en espérant trouver quelque chose et au final simplement bruler des ressources pour rien. Ces zones (qui ne sont pourtant pas hors des limites des terres) auraient gagné à être supprimées ou comblées, mais en l’état elles sont juste sans intérêt et cassent votre rythme de croisière. Un choix (ou une erreur) qui reste un mystère à nos yeux.

Tout cela reste heureusement assez mineur. Ces problèmes sont d’ailleurs très vite éclipsés par l’ivresse du voyage dont nous vous parlions plus tôt. Ils le sont également grâce à la bande-son qui est pour le coup très charmante. L’ambiance sonore zen colle au passage extrêmement bien au thème d’Airborne Kingdom. Nous ne vous promettons pas des mélodies mémorables, mais juste un tempo parfait pour s’imprégner de l’univers du jeu. Un constat qui pourrait d’ailleurs s’étendre à l’ensemble de la direction artistique. La petite équipe de The Wandering Band a fait dans le minimalisme, mais il faut reconnaître que cela a de l’allure. C’est particulièrement vrai pour les graphismes et en particulier pour la représentation de votre ville. L’environnement ne démérite pas et il nous offre d’ailleurs quelques panoramas de toutes beautés, en particulier aux petites lueurs du matin in-game.

Airborne Kingdom 3
Nous avons vite fait le tour d’Airborne Kingdom. Dans d’autres circonstances, son manque de prise de risque sur la partie gestion et sa durée de vie dérisoire nous auraient fait fuir, mais l’expérience que nous a procurée son gameplay hybride vaut quand même que nous nous attardions sur son cas. Si vous êtes prêt à embrasser, l’histoire d’un instant, la carrière d’explorateur en vous laissant porter au gré des vents avec l’envie d’en voir toujours plus, Airborne Kingdom devrait vous faire voyager dans tous les sens du terme. Si vous ne revendiquez pas autant de fantaisie et que même l’enrobage du jeu ne vous fait ni chaud ni froid, alors vous n’avez face à vous qu’un jeu simpliste à la difficulté toute relative. C’est assez clivant comme discours et la note ne reflète finalement que la vision de votre humble serviteur qui a tendance à voir le verre à moitié plein.

Les plus
  • Une invitation au voyage réussie
  • Un monde gigantesque…
  • Un aspect gestion très propre…
  • Direction artistique en harmonie avec le gameplay
  • Trois zones de jeu et autant de défis différents
Les moins
  • Beaucoup trop court
  • …Mais une carte mal exploitée
  • …Mais finalement assez convenu
  • Des quêtes banales
Notation
Graphisme
14
20
Bande son
16
20
Jouabilité
15
20
Durée de vie
7
20
Scénario
11
20
Verdict
14
20

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