Test Switch
Advance Wars 1 2 Re Boot Camp test vignette 19 04 2023

TEST Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp, faire la guerre est toujours aussi fun !

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Cosmo Land et Macro Land font leur retour dans nos Switch, pour des conflits hauts en couleur.

De retour sur le sentier de la guerre

Le temps passe vite et cela fait déjà plus de 20 ans que Nintendo et Intelligent Systems nous ont gratifié du premier Advance Wars sur Game Boy Advance (en 2002 pour l'Europe), un pur jeu de stratégie au tour par tour s'inscrivant dans la lignée des jeux Famicom et Game Boy Wars (dont les épisodes TURBO, 2 et 3 ont été développés par Hudson Soft). C'est sous ce nom que la licence a perduré à l'international avec deux suites directes, Advance Wars 2: Black Hole Rising sur GBA et Advance Wars: Dual Strike sur DS, puis un épisode totalement original baptisé Dark Conflict par chez nous. En effet, les sorties japonaises ont été compliquées, avec des noms disparates, donnant lieu à des Game Boy Wars Advance 1+2 et Famicom DS Wars. Une quinzaine d'années a donc passé, durant laquelle la licence est tombée dans l'oubli à notre grand dam... Ayant passé de nombreuses heures de notre adolescence sur ces jeux, seul ou entre potes à s'affronter, l'annonce de Nintendo lors de l'E3 2021 d'une compilation sous forme de remake ne pouvait que nous enchanter au plus haut point. Après deux reports, dont le second a surtout été du politiquement correct de la part de Big N. pour ne pas égratigner son image de marque dans une période où « faire la guerre pour le fun » pouvait être mal perçu, le bien nommé Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp est enfin là. Nous avons eu la chance d'y jouer depuis quelque temps et, après nos premières impressions qui ne prenaient en compte qu'une partie de la Campagne du premier épisode, il est temps de vous livrer notre verdict sur la totalité du jeu.

Les affrontements font désormais penser à une partie de jeu de plateau.

Advance Wars 1 2 Re Boot Camp test 05 19 04 2023Avant toute chose, il est bon de rappeler qu'Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp a été développé par WayForward sous la supervision de Nintendo/Intelligent Systems, ce qui n'est pas flagrant de prime abord. Ce n'est en effet qu'en découvrant les crédits à la suite de la première Campagne que le nom de l'entité est enfin apparu, qui peuvent être revisionnés ensuite. C'est un peu dommage de ne pas davantage mettre en lumière son implication en l'écartant de l'écran titre. À l'inverse, un autre détail risque de faire parler et rappelle le cas de Metroid Prime Remastered, à savoir que ces mêmes crédits indiquent simplement (et sans traduction) la mention « Based on the work of the original development staff ». Ça n'aurait rien coûté d'ajouter les noms des développeurs de l'époque...

Restons dans la confrontation directe et parlons de suite de l'aspect le plus clivant de ce remake Switch, mais qui ne nous a pas dérangés le moins du monde, sa direction artistique très cartoon. Le redesign plus ou moins léger des Généraux accentue ainsi certains de leurs traits physiques, allant de pair avec l'ajout de petites animations lors des phases de dialogue, leur faisant arborer des expressions par moment assez exagérées. Cela apporte un peu plus de profondeur à leur caractérisation, qui fait assez personnages de dessins animés pour enfant, un ressenti fortement dû à une autre addition propre à ce remake, celle d'un doublage partiel. Certaines répliques et quelques onomatopées sont donc doublées dans plusieurs langues en fonction des réglages de la console. Nous avons évidemment joué en français et l'ensemble donne un côté ambiance bon enfant, avec par exemple la voix de Colin qui le fait vraiment passer pour un gamin catapulté au front, celle de Sonja collant bien à son côté intello ou celle de Kat qui met en avant son côté sadique et sale gosse. Pour le grand méchant Sturm, nous nous attendions à du Dark Vador dans le ton, mais ce n'est pas le cas. D'ailleurs, du peu que nous avons pu entendre, il semble bien plus menaçant en anglais. En revanche, la prononciation de son nom nous a fait tiquer... Point de « Steurm » comme dans la langue de Shakespeare, mais « Stourm » à la place. Certes, c'est plus proche du nom allemand, mais difficile de s'y faire.

Advance Wars 1 2 Re Boot Camp test 03 19 04 2023En termes de présentation visuelle de l'action, les affrontements sur terrains quadrillés nous font désormais pensés à une partie de jeu de plateau du fait de l'ajout de bords à chaque carte, avec un effet « bois » dans certains cas. L'aspect plastique des unités va dans ce sens en rappelant les jouets d'antan, chaque armée ayant son propre style et proposant désormais une certaine mixité. Ainsi, Gold Comet (pourquoi avoir changé le Yellow ?) a un style plutôt asiatique, tandis que Black Hole joue à fond sur l'aspect futuriste, jusque dans le sound design, très réussi. Les décors visibles en fond lorsque deux unités s'affrontent sont bien plus détaillés et vivants qu'auparavant, les zones urbaines capturées affichant même clairement leur appartenance à l'occupant, et ceux des maps retranscrivent fidèlement les environnements de l'époque. Le rendu est super plaisant à l'œil aussi bien en mode Portable que TV, très coloré et pétillant, bien loin de l'image que nous pourrions nous faire de la guerre et c'est tant mieux. La bande-son a elle été remise aux goûts du jour sans la dénaturer, nous retrouvons donc les très bons thèmes de l'époque lors de nos parties.

Le nerf de la guerre intact et amélioré

Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp permet donc de se replonger séparément dans les Campagnes des deux jeux, avec la possibilité de dévoiler celle du deuxième sans avoir à compléter la première, ce qui en soi n'a rien de bien gênant. En effet, le nom même de la suite, Black Hole Rising, spoile le seul élément narratif d'intérêt d'Advance Wars, à savoir que cette faction ennemie est de retour, cette fois avec plusieurs Généraux autres que Sturm. L'intrigue de l'époque à Cosmo Land, se laissant suivre, n'est qu'un prétexte pour nous faire affronter les différents généraux de Blue Moon, Gold Comet et Green Earth, sans vraiment avoir de sens pour nos personnages d'Orange Star en y réfléchissant bien. Celle de la suite à Macro Land est déjà bien plus appréciable, nous montrant chaque nation libérer et protéger son territoire de l'invasion ennemie, permettant de « contrôler » les Généraux des différentes armées.

L'IA a clairement été améliorée.

Advance Wars 1 2 Re Boot Camp test 02 19 04 2023Là où ce remake apporte un brin de nouveauté appréciable, c'est qu'il n'est plus nécessaire de recommencer une Campagne du début, puisque toutes les missions sont rejouables. Pour la première, cela signifie que les différents embranchements se débloquent une fois les crédits passés, permettant d'atteindre le 100 %. Rien que pour arriver au bout en ayant effectué les missions de Sonja (il semble que les objectifs restent les mêmes pour les obtenir, sauf si elles sont incluses pour tous), il nous a fallu une vingtaine d'heures en Facile, la possibilité de jouer en mode Classique étant offerte dès le début, augmentant la difficulté (8 étoiles au maximum) et dont les scores de bataille sont séparés. Un mode Expert disposant de son propre emplacement de sauvegarde se débloque également une fois la Campagne achevée, proposant un défi encore plus ardu puisque pour une même carte, les ennemis seront plus nombreux et nos unités en sous-effectif par exemple, à réserver aux fins tacticiens. En revanche, aucune trace de la mission secrète Rivaux alors que nous avions effectué les prérequis de l'époque, mais il nous reste les embranchements alternatifs à terminer, donc qui sait. Les cartes d'Entraînement ont-elles été réduites à seulement trois, accessibles depuis chaque Campagne, des tutoriels optionnels étant directement inclus dans les missions adéquates si besoin, rendant l'ensemble plus fluide. La Campagne de Black Hole Rising est structurée un peu différemment, avec comme à l'époque la possibilité de choisir entre plusieurs missions parmi chaque nation, dont des labos secrets en trouvant les plans auparavant (les emplacements n'ont pas changé), toutes n'étant pas requises pour arriver au bout. Comptez cette fois une bonne trentaine d'heures, là encore en Facile, avec les mêmes options de difficulté évoquées ci-dessus.

Advance Wars 1 2 Re Boot Camp test 01 19 04 2023Vous l'aurez compris, le contenu scénarisé est fidèle et conséquent, et a de quoi occuper pendant de longues heures. Même les joueurs aguerris devraient y trouver leur compte pour obtenir un rang S dans chaque mission et les 300 points (répartis entre Vitesse, Force et Technique). La raison en est toute simple, l'IA a clairement été améliorée et ne se comporte plus tout à fait comme avant. Elle nous a en effet semblé un peu plus offensive, mettant nos nerfs à rude épreuve dans Deux semaines et La fête est finie, pour citer deux cartes bien compliquées même en ayant des connaissances préalables. Quelques ajustements ont donc été opérés, en ajoutant par moment une ou plusieurs unités supplémentaires dès le départ de notre côté ou en ayant déjà certaines infrastructures capturées. C'est surtout le cas dans la Campagne du deuxième épisode. À aucun moment nous n'avons trouvé que cela facilitait trop une bataille, le juste équilibre a donc su être trouvé. Quant au redoutable Brouillard de guerre, qui nécessite d'être extrêmement prudent, il est bien respecté par l'IA, qui ne nous a pas donné l'impression de lire au travers. En termes d'ergonomie, l'ajout d'une fonction permettant de rejouer le tour en cours est d'ailleurs bien utile pour « anticiper » et bien se placer. Non, ce n'est pas de la triche ! Ce qui l'est, et nous avons clairement halluciné en voyant ça dans La fête est finie, c'est qu'un Bombardier ennemi a réussi à lancer ses ogives sur notre Tank qui était... 6 cases en dessous. Heureusement, c'est bien là le seul réel souci que nous avons rencontré. À noter tout de même que le pourcentage de dégâts affiché en attaquant une unité peut aussi parfois la laisser avec 1 PV au lieu de la détruire, ce qui peut être constaté en relançant le tour. Une légère dose d'aléatoire qui peut ne pas plaire dans ce qui se veut être une grande partie d'échecs où les forces et faiblesses de nos unités terrestres, navales et aériennes sont pourtant bien fixées en fonction du Général les utilisant.

Les honneurs de la guerre

En plus de ce contenu déjà bien fourni, d'autres modes de jeu sont disponibles. Rien d'extravagant, mais vous en aurez pour votre argent. Avant de tout lister, sachez que le style de jeu peut être choisi pour l'ensemble des cartes additionnelles entre Advance Wars et Advance Wars 2. La différence est que ce dernier permet l'utilisation des Super Pouvoirs, inclut les Néotanks et les Généraux propres à cet épisode. Dans Quartier Général, où plusieurs maps nous demandent d'affronter un personnage en particulier, le changement de style modifie également l'adversaire. Si vous souhaitez toutefois vous amuser plus librement dans ces environnements, ils sont également inclus dans le Mode Vs. aux côtés de cartes pré-déployées, 3J et 4J. Là, jusqu'à quatre joueurs peuvent donc s'amuser sur la même console (vous pouvez contrôler toutes les armées à la fois ou laisser faire l'IA aussi) ou avec leur propre Switch via la communication en local. Pour rester dans l'air du temps, un coin En ligne est également présent pour jouer contre un ami, mais nécessite d'être abonné au Nintendo Switch Online.

Un bon remake modernisant deux jeux déjà bien amusants.

Advance Wars 1 2 Re Boot Camp test 04 19 04 2023Les plus imaginatifs pourront quant à eux se faire plaisir en utilisant le Créateur de cartes, qui se veut aussi simple d'utilisation que par le passé, permettant de concevoir des maps d'une superficie allant jusqu'à 30*20 cases, où il est possible de placer les éléments de décor classiques et de déployer des unités des cinq armées. Nous n'aurions clairement pas été contre l'ajout des infrastructures de Black Hole présentes dans la Campagne, même si cela respecte le contenu original. Au total, il est possible de créer jusqu'à 50 cartes et de les partager avec nos amis, ou d'en recevoir. La limite nous semble tout de même assez basse compte tenu des supports de stockage actuels.

Le Magasin de Hachi est de son côté incontournable, puisque c'est là que nous effectuons nos emplettes tout en écoutant les anecdotes du gérant. Les pièces reçues en fin de mission servent donc à acheter des cartes, à débloquer préalablement en progressant dans l'histoire, des Généraux, des musiques et illustrations. Cette monnaie in-game peut littéralement être farmée en rejouant en boucle les maps déjà terminées, donc pas de pression si vous souhaitez dévaliser la boutique. Nous retrouvons ensuite les éléments obtenus dans la Galerie, notamment aux côtés des cinématiques. En plus des animations lorsqu'un Général lance un Pouvoir, les Campagnes ont ainsi droit à des vidéos d'introduction et de conclusion, ces dernières étant franchement réussies. Enfin, un Badge sert à montrer notre progression aux autres joueurs au travers de six types de médailles se déclinant en Bronze, Argent et Or (pour les Campagnes d'Advance Wars 1 et 2, les cartes du QG, la création et partage de cartes, les achats effectués et le jeu en ligne).

Advance Wars 1 2 Re Boot Camp test bannière 19 04 2023

Au final, Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp est donc un bon remake qui modernise deux jeux déjà bien amusants à l'époque et qui le sont toujours autant deux décennies après, proposant un contenu stratégique toujours aussi pertinent et un lifting graphique totalement approprié. Oui, faire la guerre est fun, mais uniquement devant sa console et c'est bien ça qui nous est proposé. Quelques fioritures supplémentaires n'auraient pas fait de mal, mais nous n'espérions déjà plus un retour de la licence, alors ce strict minimum est déjà une grande victoire. Nous croisons les doigts pour que ce retour réussi soit pourquoi pas suivi de remakes des jeux DS, bien que voir les deux cohabiter dans une compilation serait très surprenant, et surtout motive Nintendo et Intelligent Systems à développer un épisode inédit.

Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp est vendu 49,99 € à la Fnac.

Les plus
  • Un remake très fidèle aux jeux d'origine
  • Un contenu très généreux
  • L'IA améliorée et les équilibrages allant avec
  • La direction artistique colorée et cartoon
Les moins
  • Très sage en termes de prise de risque
Notation
Graphismes
16
20
Bande-son
15
20
Jouabilité
17
20
Durée de vie
18
20
Scénario
12
20
Verdict
16
20
redacteur vignetteAlexandre SAMSON (Omega Law)
Rédacteur
Accro à Assassin's Creed et Destiny, grand amateur de RPG et passionné d'expériences vidéoludiques en général. Lecteur de comics (DC) et de divers mangas (One Piece !). Chimiste de formation et Whovian dans l'âme.
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