TEST - Sonic Boom : L'Ascension de Lyric - L'Ascension de rien du tout plutôt

D'habitude, Sonic adore jouer à 30 millions d'amis dans ses différentes aventures. Mais pas là. Non, ici, il est question de Lyric, un mélange de serpent et de machine enfermé depuis 1 000 ans (il a dû s'ennuyer quand même...), mais que le hérisson bleu et sa bande vont libérer en tentant d'échapper à Robotnik. Mais quelle idée penseront certains ! Naturellement, Lyric n'a pas glandé autant de temps pour beurrer les sandwichs à l'extérieur et décide de fomenter un plan pour se venger des Anciens. Ne nous demandez pas comment en revanche... Du coup, Sonic et ses amis, à savoir Tails, Amy et Knuckles (enfin ce qui ressemble à Knuckles), doivent l'empêcher de mettre fin à ses plans. Fin de l'histoire, destinée bien évidemment aux plus jeunes, voire aux plus débiles vu la piètre qualité des dialogues, dont certains tournent en boucle ("Ouiiii, des Rings !!!").

Vous n'inviteriez même pas votre pire ennemi à y jouer.

Bon, vous allez nous dire que, l'un dans l'autre, sauver une princesse pour la énième fois ne vaut guère plus. Ce n'est pas faux. Mais Sonic : l'Ascension de Lyric n'est pas seulement à côté de la plaque à cause de son pitch. Graphiquement déjà, ce n'est pas que c'est moche... Bon si, en fait c'est moche, très moche même, et techniquement très raté (des ralentissements, de l'aliasing et même du clipping !). Après, nous pourrions nous dire "Certes, mais il y a la direction artistique qui est cool !". Eh bien non, que nenni. La DA est horrible, et il suffit de regarder le character design de Sonic pour se faire une bonne idée de ce que les développeurs ont pu fumer pour pondre cela. D'ailleurs, ce cher Dr. Eggman résume très bien la situation une fois vaincu, "Sympa le foulard, minable !" Personne n'aurait dit mieux...

Sinon, Sonic : l'Ascension de Lyric est, grosso modo, un beat them all. What ? Un beat them all ? Hélas. Mais pas un beat them all à la Bayonetta, plutôt à la Knack, avec trois pauvres combos pour terrasser une horde d'ennemis offrant un challenge parfois ardu pour un public âgé de moins de dix ans. C'est d'autant plus vrai que la caméra est insupportable et donne la nausée, que les collisions sont ratées et que le gameplay, au global, est bancal. Entre deux rixes bordéliques et énervantes, cet épisode exclusif à la Wii U nous sert le menu classique : de la plateforme imprécise (merci les sauts glissants...), des phases de course sans queue ni tête, indigestes et inutiles, ainsi qu'une poignée de phases exotiques - comme celle sur un bateau lent -, mais aussi nulles qu'un match de curling sur gazon un jour de canicule. Ah oui, n'oublions pas que le studio a eu la riche idée de modifier la manière dont les Rings sont gérés. Concrètement, ils font office de barre de vie, sachant que, de toute façon, mourir ne vous pénalisera en rien la majorité du temps grâce aux respawns dans le feu de l'action..

Y a-t-il des choses à sauver dans Sonic : L'Ascension de Lyric ? Un peu, mais point trop n'en faut. Disons que Big Red Button avait, en apparence, des idées louables qui se transforment en pétard mouillé en substance. Par exemple, le fait d'incarner quatre personnages aux compétences propres aurait pu pimenter la prise en main. Sauf que c'est à moitié vrai, puisque le quatuor se divise généralement en duo avec des va-et-vient bizarroïdes et illogiques histoire de dire "Vous les avez tous utilisés hein", le tout en sachant que vous n'avez pas souvent besoin de switcher pour avancer. Chacun sa route, chacun son chemin quoi. Sur les choses qui fâchent moins, signalons les portions façon 2D à l'ancienne ou encore l'introduction d'un fouet ("Hum, you touch my tra la la"), garant de quelques mécaniques sympathiques.

Passons, enfin, sur le HUB permettant d'accéder aux niveaux, pas très inspiré et mal fichu en termes de navigation (ça va un peu mieux une fois en possession de la carte), sur les quêtes annexes consistant à dépenser des pièces à ramasser dans des coffres ou encore le mode extrême débloqué une fois la partie terminée (une dizaine d'heures de calvaire environ). Quant aux défis en équipe, vous n'inviteriez même pas votre pire ennemi à y jouer...