TEST - Sniper: Ghost Warrior 2 - "Tu tires ou tu pointes ?"

En solo, Sniper: Ghost Warrior 2 c’est trois actes représentant autant de missions, lesquelles sont saucissonnées en plusieurs niveaux (dix en tout). Côté histoire, il s’agit tout bonnement d’éliminer/neutraliser des cibles désignées, ce qui accouche d’objectifs qui se répètent à tire-larigot. Parfois, il arrive que les scénaristes se lâchent un peu, en nous amenant des questions existentielles dignes de Vis ma vie (de sniper) ou Confessions Intimes. En termes de mise en scène (les fameux scripts) et de narration, forcément, il ne faut pas attendre de miracles, puisque ces derniers, même en priant fort, n’arriveront jamais. L’implication générale en pâtit à tout moment, peu aidée par le personnage principal et son charisme de moule.

La précision et la physique n’étant pas les points forts du gameplay. Tout un paradoxe.

Inconsciemment, tout amateur de FPS qui se respecte se sentira obligé de comparer le titre de City Interactive avec les Call of Duty tendance Modern Warfare. Pour des raisons évidentes liées aux moyens, Sniper: Ghost Warrior 2 n’en sortira pas vainqueur. Pourtant, force est de constater que certains efforts sont louables. En tête de file, nous citerons l’utilisation du flamboyant CryEngine 3, moteur graphique de Crysis 3, excusez du peu. Graphiquement, donc, c’est loin d’être désagréable. C’est d’autant plus vrai qu’il y a une relative variété dans les environnements traversés (Philippines, Sarajevo, Tibet). Néanmoins, si chatoyante soit-elle, la partie technique n’excusera pas les quelques griefs rencontrés (bugs visuels en tout genre, ralentissements lors des chargements in-game, crash sonores…) et encore moins l’aspect couloir des environnements.

De par son pitch - incarner un tireur d’élite -, Sniper: Ghost Warrior 2 est très dirigiste. Très souvent, nous avons droit à un partenaire nous aidant à attendre le bon moment pour appuyer sur la gâchette, quand il ne nous donne pas l’ordre dans lequel il convient d’assassiner les différentes cibles. Cette accessibilité est davantage renfoncée par la présence d’un point d’impact (signalé par un réticule rouge). Il sert à nous indiquer l’endroit où la balle atterrira, après analyse des conditions (distance, vent). En difficile, il disparaît totalement, ce qui rend la donne à la limite du possible, la précision et la physique n’étant pas les points forts du gameplay. Tout un paradoxe.

À part ça, l’intelligence artificielle des ennemis est risible à bien des égards. Complètement aléatoire, elle donne naissance à des situations souvent irréalistes, surtout pendant les (horribles) phases d’infiltration. À ce sujet, les combats rapprochés avec le pistolet ou le couteau - seules autres armes autorisées en marge du fusil de précision - sont globalement ratés, car peu adaptés à l’arsenal (n’essayez même pas de ramasser une simple mitraillette) et aux capacités du héros. Pour sa défense, la prise en main s’efforce quand même de fournir quelques bonnes sensations, dans le sillage de certains éléments à prendre en compte avant d’occire (moins de tremblote allongé que debout, prise en compte de la respiration, des battements de cœur...).

Enfin, sachez que la durée de vie ne dépasse guerre guère les 4/5 heures. C’est peu et beaucoup à la fois. Par ailleurs, ne comptez pas sur le mode multijoueur pour vous tenir aux aguets sur le canapé. Il comporte un seul mode (team deathmatch) et deux cartes. Comme si les loups solitaires n'étaient pas connus pour leur générosité…