C'est l'histoire d'une société française qui s'est lancé un pari fou : développer le cloud computing pour s'affranchir d'un maximum de barrières.
Quand une entreprise s'appelle Blade, c'est que l'envie de lancer un produit qui tranche sévère est bel et bien affirmée. Et, justement, une société porte ce nom et nourrit l'ambition de révolutionner le monde du PC avec Shadow, basé sur la technologie du cloud computing. Concrètement, l'idée est la suivante : jouer sur un PC puissant qui ne se trouve pas à côté de vous comme celui qui vous permet de lire le présent article. Un pari fou ? Oui, mais un pari qui fonctionne. Explications.
Les possibilités sont nombreuses et le futur est peut-être entre les mains de Blade.
Pour beaucoup, et à juste titre, le cloud computing est resté une promesse faite par Microsoft pour booster la puissance de sa Xbox One. Au moment de l'annonce de la console, le géant américain entendait fournir un surplus de peps pour offrir une meilleure expérience. Nous n'en avons jamais vraiment vu la couleur. Chez Blade, le cloud computing est déjà une réalité, matérialisée par un petit boîtier qui se connecte à un écran. Il est lié à des serveurs situés ailleurs et qui vous permettent de bénéficier de toutes les fonctionnalités d'un PC tournant sous Windows comme si de rien n'était. Seule contrainte ? Il faut revendiquer une connexion internet suffisamment véloce, pour ne pas dire la fibre, afin de n'y voir que du feu.
Sur le papier, les avantages du Shadow sont nombreux. Déjà, le business model, basé sur un système à abonnement dégressif (29,99 € par mois pour un an), préfigure une machine toujours au top sans trop s'y perdre financièrement (la dépréciation des pièces). En prime, vous pouvez éliminer tous les défauts d'un PC chez vous, à savoir la consommation électrique (l'air de rien, ça compte), le bruit, l'encombrement, l'entretien, l'évolutivité... Bien sûr, si les serveurs de Blade tombent en rade, vous n'avez plus de PC, mais les ingénieurs ont suffisamment bossé sur le projet pour que cela n'arrive pas. D'autant qu'il a levé pas mal de fonds via des business angels (13 millions d'euros, soit de quoi voir venir).
Forcément, c'est la latence qui effraie le plus, et aussi la qualité de l'affichage. Sur les démos qui nous ont été présentées, il n'y a vraiment pas de quoi être inquiet. L'affichage, donc, est disponible en trois qualités - bas, moyen, haut - et s'adapte à votre environnement (vous pouvez forcer). La latence, elle, est indiscernable et il y a vraiment cette impression d'être en face d'un vrai PC (sauf si vous commencez à être gourmand sur les graphismes). Avec sa GeForce GTX 1070 (d'autres configurations plus capées seront proposées), le Shadow a de quoi voir venir en 1080p et même un peu plus dans certains cas. Et sans avoir besoin de faire des sacrifices.
Mais Blade veut aller encore plus loin et pousser le concept jusqu'à ses derniers retranchements. Imaginez que vous pourriez substituer le petit boîtier par un autre appareil, comme une tablette ou un téléviseur Android, en passant par une application Shadow ? Eh bien, ce sera possible. Dès lors, vous aurez l'opportunité de commencer une partie dans votre salon, sur la télé, et la finir dans votre chambre, sur votre tablette compatible en reprenant exactement là où vous vous étiez arrêtés. Autant dire que les possibilités sont nombreuses et que le futur est peut-être entre les mains de Blade.
Au final, c'est peu dire que nous avons été bluffés par quelques minutes en compagnie du Shadow et que nous avons hâte de le tester chez nous, en condition réelle (nous avons la fibre, ouf). Pour le moment, nous sommes conquis et nous déjà envie de mettre notre tour sur Leboncoin. Car tout le monde le sait : le futur n'attend pas.