Resident Evil: Revelations 2 : Et une drôle de petite fille.
Barry Burton vogue sur son bateau. Il écoute en boucle une bande sur laquelle sa fille, Moira, appelle au secours. Il se rend logiquement vers cette île mystérieuse, territoire d'accueil d'une prison déglinguée et d'un héros fatigué, mais déterminé à sauver la chair de sa chair. En arrivant sur les lieux, il fait la rencontre de Natalia, une jeune enfant étrange. Barry ne veut pas qu'elle l'accompagne et souhaite qu'elle l'attende. Mais elle insiste. "Est-ce qu'il y a une petite fille qui veut bien m'obéir ?" grommelle-t-il. Sa nouvelle mission peut commencer et la petite Natalia va se révéler plus utile qu'il ne le croyait...
Une aventure convenue à défaut d'être très surprenante sur le fond comme sur la forme.
Effectivement, cette compagnie de fortune, qui évitera bien évidemment tout conflit, possède deux aptitudes un peu surnaturelles. Premièrement, Natalia est capable de sentir la présence des ennemis (le champ du rayon s'agrandit en étant accroupi), ce qui pourra s'avérer utile pour s'infiltrer et éliminer les monstres en toute discrétion. Deuxièmement, Natalia peut révéler des objets dans le décor en les pointant du doigt. Il s'agit souvent de munitions et, en quelque sorte, ce pouvoir remplace le scanner de Resident Evil: Revelations premier du nom. Cela aura peut-être tendance à faciliter le jeu, mais qu'importe. En parallèle, petit gabarit oblige, Natalia aidera Barry à atteindre des zones étroites pour mieux lui débloquer un accès dans la foulée.
Pour le reste, Resident Evil: Revelations 2 joue dans le classique, avec un côté beaucoup moins orienté action que les derniers opus canoniques. Et les énigmes ? Sur la trentaine de minutes jouées, nous n'avons pas eu beaucoup à réfléchir. Il fallait plutôt déambuler dans des couloirs étriqués en évitant parfois certains pièges, sans oublier de prendre soin d'occire quelques créatures immondes au passage. De l'exploration dans des environnements délétères à scruter au peigne fin pour ne rien louper. En parlant des décors, force est de reconnaître que les graphismes n'ont rien de flamboyant sur les machines les plus puissantes, la faute à un moteur universel et à des performances tirées vers le bas par la PlayStation 3 et la Xbox 360. Le rendu reste propre, avec un framerate à 60 fps pour plus de confort lors des séquences qui s'emballent (un peu). À noter tout de même quelques imperfections, dans le sillage de bugs de scripts (exemple : de petits scorpions mutants qui restent bloqués).
Face à cette prise en main très traditionnelle, l'intérêt sera sans doute à chercher dans le scénario qui, espérons-le, viendra apporter sa pierre à l'édifice Resident Evil. Pour cela, il conviendra de voir si le découpage en segments, comme l'était son prédécesseur avec ses "To be continued..." façon série télé, ne sera pas trop frustrant pour les plus impatients (OK, il n'y aura qu'une semaine d'attente entre chaque...). En outre, la présence d'un double duo (Claire/Moira et Barry/Natalia) ne permettra peut-être pas à l'intrigue d'aller très loin. Mais cette réponse-là, nous ne l'aurons qu'au moment du générique final, soit dans quelques semaines.
À première vue, Resident Evil: Revelations 2 reprend la recette - réussie - de Resident Evil: Revelations avec une aventure convenue à défaut d'être très surprenante sur le fond comme sur la forme. Aux yeux des fans, le bonheur de retrouver Barry suffira sans doute. Preuve que Capcom sait y faire pour alimenter une saga.