rain : Il pleut, il pleut bergère.
Il fait sombre… La nuit fait peur… Un petit garçon devait aller au cirque, mais une vilaine fièvre l’en a empêché… Soudain, il croise le regard d’une fille invisible, poursuivie par des créatures bizarroïdes. Prenant son courage à deux mains, il décide de partir à la recherche de son coup de foudre, au travers de ténèbres pluvieuses… L’OVNI rain peut alors commencer.
Difficile de rester indifférent devant l’histoire, les images et la musique de cette production estampillée Sony Computer Entertainment. Bien loin des sentiers battus, des gameplay éculés et des champs de bataille ennuyeux (FPS et autres TPS), rain propose quelque chose de neuf, un vent de fraîcheur, une douche de plaisir, non pas par des innovations à nulle autre pareille, mais par une invitation à un voyage bourré d’émotions, entre conte vidéoludique et découverte perpétuelle.
Pour arriver à un tel résultat donnant envie de vivre l’expérience pleinement, Sony Japan Studio a énormément travaillé sur le sound design et la direction artistique. Concrètement, la prise en main rappelle un peu le chef-d’œuvre Ico, avec moins d’action, mais plus d’infiltration. Puisque le héros est jeune, il ne peut pas se battre. Et pour échapper aux bestioles, il doit donc observer et avancer prudemment (à l’instar de Limbo). Bien sûr, le cœur du gameplay s’articule autour de la dissimulation, l’invisibilité s’estompant dès que l’eau s’abat sur les silhouettes en mouvance.
En outre, les développeurs ont misé sur l’ambiance pour raconter leur histoire, notamment via des sons permettant de différencier les matériaux sur lesquels nous marchons. Forcément, le but est de nous aider à voir quand ce n’est pas possible de le faire, en faisant alors appel à un autre sens que la vue.
Au final, rain est bien partie pour être une franche réussite, pour la simple et bonne raison qu’il propose quelque chose de différent, pétri de bonnes idées en termes de design. Certes, il devrait en laisser quelques-uns sur le côté, en sachant qu’il serait presque hérétique de refuser un tel festival d’artisans géniaux. Et puis, qui n’a jamais été amoureux et n'est pas parti en quête de l’autre ?
