Watch Dogs Legion : Nous avons pu avoir un très bon avant-goût de la trame scénaristique du nouveau Watch Dogs, qui renoue à merveille avec la maturité tout en restant fun.
Zero-Day
En amont de l'Ubisoft Forward, nous avons eu la chance de jouer à Watch Dogs Legion à distance durant trois bonnes heures via une build en cours de développement, dont certains éléments sont susceptibles d'être modifiés d'ici la sortie. Avant ça, une présentation en anglais de ce troisième épisode s'est imposée, qui pour rappel se déroule à Londres dans un cadre dystopique, et dont la justification passe finalement plutôt bien. L'occasion pour nous d'apprendre que les versions next-gen bénéficieront du ray-tracing et d'avoir une vue d'ensemble des thématiques de cette Resistance Fantaisy, telle qu'elle est appelée par les développeurs.
Nous sommes en terrain connu et avons la liberté d'agir à notre guise pour progresser.
Si les deux premiers Watch_Dogs nous faisaient suivre Aiden Pearce et Marcus Holloway, deux personnages radicalement différents à l'image de l'ambiance des deux jeux les mettant en scène, Ubisoft a pris la décision de ne pas nous placer aux commandes d'un héros prédéfini dans Watch Dogs Legion, dont le slogan est Play as Anyone. Cette simple idée avait de quoi nous laisser perplexes quant à la direction dans laquelle la narration serait amenée, et pourtant, toutes nos craintes ont été balayées d'un revers de la main dès l'introduction du jeu. Nous y incarnons un certain Dalton Wolfe, ancien du MI-5 et membre de DedSec, épaulé à distance par l'intelligence artificielle Bagley, dont « l'apparence » est le logo de Blume en 3D, et une certaine Sabine Brandt gérant l'organisation à Londres, au style punk bien marqué et qui fera partie des personnages secondaires récurrents. À ses commandes, nous infiltrons les sous-sols du Parlement britannique jusqu'à la Chambre des communes, dans une ambiance digne d'un James Bond permettant de poser les bases du gameplay. Élimination discrète au corps à corps, utilisation de la touche dédiée au hack pour déverrouiller des portes et pirater les appareils électroniques, mais aussi phases de gunfight lorsque la situation se complique, nous sommes en terrain connu et avons la liberté d'agir à notre guise pour progresser.
Côté scénario, un groupe d'ennemis lourdement armé a posé des explosifs dans le Parlement avec comme objectif affiché de faire porter le chapeau à DedSec, tout en attaquant au même moment le QG de l'organisation. Le port du masque est introduit dans la foulée, servant à cacher l'identité des personnages dans les zones à risque. Sauf que ce n'était pas le seul lieu abritant des bombes... Alors que la base est compromise, Dalton parvient jusqu'à l'antenne sur le toit pour tenter de stopper les trois autres explosions, en vain. C'est là qu'apparaît la figure faisant office de grand méchant du jeu, Zero-Day, dont l'impressionnant hologramme nous explique qu'il souhaite sauver le monde, même si cela doit passer par la mort de milliers de citoyens. C'est donc avec comme thème le cyberterrorisme que s'ouvre Watch Dogs Legion, dont le prologue sert de justification à l'instauration d'un état totalitaire, le gouvernement donnant les pleins pouvoirs à la compagnie militaire privée Albion, avec à sa tête un certain Nigel Cass, qui a plus d'une case de vide...
L'organisation maîtrise des technologies de pointe, dont les drones, et va se mettre à traquer les membres de DedSec. Dans le même temps, quatre des cinq syndicats criminels de Londres sont mis hors-jeu, la leader du cinquième, Mary Kelley, figurant au rang des principaux ennemis de l'aventure. Nous retrouverons avec elle des thèmes comme le trafic d'êtres humains et d'organes. L'ambiance générale a donc de quoi nous rappeler le ton mature du premier épisode, avec cette fois une dénonciation du nationalisme et un rappel des dérives que peut engendrer la technologie. Nous allons donc devoir mener la Résistance pour rétablir la vérité en démasquant Zero-Day et faire tomber les symboles de l'oppression à travers les différents quartiers de la ville.
Des PNJ passe-partout
Notre session s'est ensuite poursuivie à un stade un poil plus avancé dans l'intrigue, nous mettant donc dans la peau d'un PNJ tout ce qu'il y a de plus banal, ici un ouvrier de chantier nommé Samir Chaudhry, doté d'un uniforme de sites de construction, un drone cargo, une grosse clé anglaise en guise d'arme lourde et un nail gun, avec deux missions principales à effectuer. Nous avions également à notre disposition l'espion Kirk Affleck avec son pistolet silencieux, sa montre gadget et une Aston Martin (un vrai 007) ; une hooligan nommée Ella Pandit que nous n'avons pas utilisée, capable d'appeler des renforts en combat et prenant moins de dégâts si alcoolisée ; ainsi que l'hacktiviste Lawrence Hafiz capable de hacks viraux et électrocutant, ou encore de voler des clés d'accès. Les possibilités offertes avec ce panel restreint étaient déjà nombreuses, pouvant radicalement changer notre approche d'une situation.
Nigel Cass, un bon gros psychopathe comme nous les aimons.
Nous nous sommes donc lancés dans la première mission, Gap in the Armour, en nous téléportant à notre base d'opérations cachée au fond d'un bar. Après un petit briefing de Bagley expliquant à nos Opérateurs qu'ils doivent retrouver un certain Hamish Bolaji, qui pourrait aider l'organisation à lutter contre Cass et Albion, nous avons foncé à son appartement, lourdement piégé. Il a donc fallu désactiver la sécurité avec un traditionnel mini-jeu de hack via les caméras, depuis le toit d'un immeuble voisin, le but étant de faire passer le courant à travers les différents nœuds du réseau local, un classique de la licence. Rien de bien compliqué une fois les habitudes revenues (oui, nous avons un peu galéré au départ). Et pour redescendre de l'immeuble, une belle référence au saut de la foi d'Assassin's Creed nous a fait plonger dans l'étendue d'eau en contrebas, alors que nous pensions justement à cela, de quoi prêter à sourire. S'en est suivi une séquence d'action où nous devions échapper aux forces d'Albion avant de passer à la deuxième partie de cette quête à la Tour de Londres, servant de QG à l'organisation ennemie.
C'est ici qu'ont été introduites les missions de recrutement, avec plusieurs possibilités s'offrant à nous. En effet, d'une simple pression sur une gâchette, nous pouvions ajouter n'importe quel garde présent à notre liste de recrues potentielles, puis passer en revue leur vie heure par heure en accédant à leur Deep Profile. Il est toutefois bon de noter qu'un ou plusieurs pouces rouges signifient que le PNJ a une certaine rancœur envers DedSec et sera donc plus compliqué à amadouer. Notre dévolu s'est jeté sur le personnage proposé d'office par le scénario, Neil Smith, à qui il a donc fallu rendre service en allant voler une cargaison de médicaments, dont son ami malade avait besoin, avec pour commencer une récolte d'informations dans un local bien gardé. Ce fut l'occasion de tester le drone-araignée, pouvant s'infiltrer dans des passages étroits pour aller hacker des appareils, le drone cargo servant de véhicule volant pour atteindre les toits aisément ou encore de succomber aux attaques ennemies...
La mort permanente n'était pas active pour cette démo, mettant juste hors-jeu notre bon Samir pour un moment. Kirk a donc pris le relai en périphérie du local, sans avoir à nous retaper tout le trajet, une bonne chose en soi. Ensuite, nous avons récupéré l'ambulance contenant les médicaments et Neil nous a rejoint, rien de plus simple. Sur ce point, espérons simplement que la diversité des tâches à accomplir pour les recrutements ne devienne pas redondante trop rapidement. En prenant le contrôle de notre nouvel allié, la mission principale a donc repris, pour une infiltration de la Tour de Londres des plus aisées grâce au bel uniforme d'Albion. En revanche, pas question de faire n'importe quoi, les gardes restants tout de même assez suspicieux, mais ce fut un relatif jeu d'enfant que d'accéder au sommet. C'est là que nous découvert la vraie nature de Nigel Cass, à savoir un bon gros psychopathe comme nous les aimons, tuant de sang-froid un représentant de la police devant son assemblée, et tout ça pour une divergence d'opinions sur le Projet THEMIS, un drone autonome capable de tuer, posant la question des dérives des technologies de pointe. S'en est suivie une fuite par les catacombes jusque dans la Tamise, tout en simplicité, achevant l'objectif.
Watch Dogs Syndicate ?
La deuxième mission principale, The Whistleblower, consistait elle à retrouver un agent du SIRS (Signals Intelligence Response Service) nommé Richard Malik, voulant nous mettre sur la piste de Zero-Day. Kidnappé sur un terrain vague, nous avons dû remonter sa piste en reconstituant la scène de son enlèvement en Réalité Augmentée. Il fallait d'abord accéder à un terminal ctOS enfermé dans un local, là encore via un puzzle de type Network Bypass, ou alors tout simplement en envoyant un spider bot dans le trou à peine caché dans le mur. Oui, il y a souvent plusieurs solutions à un même problème dans Watch Dogs Legion. Nous avons ensuite suivi le véhicule reproduit en AR jusqu'à un chantier sous contrôle d'Albion. Autant vous dire qu'avec Neil, ce fut là encore un jeu d'enfant. C'est à cette occasion que nous avons découvert la possibilité de dissimuler numériquement les gardes assommés, une amélioration qui sera bien entendu à débloquer au préalable, et très pratique.
Watch Dogs Legion promet un bel avenir à la licence d'Ubisoft.
Enfin, une troisième mission principale s'est enclenchée à la suite, Espionage 101, dans laquelle nous avons dû infiltrer le siège du SIRS afin d'obtenir la preuve qu'un groupe d'agents rebelles est à l'origine de Zero-Day. Là encore, avec notre super uniforme passe-partout, rien de plus simple, à moins de commencer à nous battre en voulant effectuer une élimination discrète, les risques du métier diront certains. Nous avons donc repris Samir pour retourner rapidement sur le toit en drone, avant d'avoir droit à une phase de puzzle avec l'araignée robot, du classique de bout en bout.
Le reste de notre temps de jeu a consisté à essayer l'une des activités annexes disponibles, Sabotage, demandant tout simplement de nous infiltrer dans un lieu bien gardé pour y détruire un terminal. Nous avons aussi pu apercevoir en chemin que des missions de livraison en scooter façon Uber Eats seront disponibles, de même que chaque quartier de la carte aura une série d'objectifs à remplir (neutraliser un VIP, dégradation numérique, intimidation, photographie de preuves ou encore perturbation de la propagande locale) avec des récompenses à la clé. Des PNJ pouvant nous être utiles sont aussi affichés sur cette dernière, ainsi que les points de déplacement rapide, tels que le Métro. Comme dans bien des jeux Ubisoft, la conquête de quartiers sera donc de la partie, en vue de les rallier à la cause de DedSec tout en nous faisant gagner des ETO et Tech Points.
La première monnaie est utile pour acheter des vêtements à la base, plutôt stylés et bien dans le thème « hackeur », tandis que la deuxième permet d'acquérir des équipements (armes, gadgets, possibilités de hack) et de les améliorer via un menu tout ce qu'il y a de plus simple. Tout ce que nous achetons est par ailleurs partagé entre l'ensemble des Opérateurs. Le seul petit bémol que nous pouvons relever ici concerne les sacoches et sacs à dos, qui ne s'affichent pas si nous portons une tenue spécifique (uniforme de chantier ou d'Albion par exemple), nous rappelant que nous sommes bien en train de jouer à un jeu vidéo. Il en va de même avec les masques chirurgicaux (COVID-19 oblige), qui restent en place si notre personnage fume ou boit un bon verre d'alcool. Un onglet Data répertorie enfin tous les éléments de lore collectés dans le monde ouvert, que les joueurs les plus acharnés s'amuseront à collecter (601 rien que pour la catégorie Londres !) pour en apprendre davantage sur les évènements et personnages. À noter aussi que différentes options d'accessibilités seront présentes dans les options si besoin.
Nos nouvelles impressions : vivement !
Nous ressortons de cette longue prise en mains vraiment séduits par ce très beau monde ouvert à l'ambiance futuriste, dans lequel nous n'avons pas rencontré de bugs majeurs (juste Kirk se la jouant marionnette hors service au sol une fois le contrôle de Neil pris au lieu de repartir faire sa vie). Si la recette reste globalement la même, l'ajout de cette possibilité d'incarner n'importe qui ouvre énormément de possibilités, aussi bien narratives qu'en termes de gameplay, et nous avons hâte de repartir traquer Zero-Day pour découvrir le fin mot de l'histoire. Reste encore à voir de quelle manière sera traitée la composante multijoueur en ligne, déjà présente dans la saga auparavant et qui fera son retour. Dans tous les cas, Watch Dogs Legion promet un bel avenir à la licence d'Ubisoft, aussi dystopique soit-il !
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