The Great War n’a pas encore sorti l’artillerie lourde pour nous séduire, juste quelques canons le temps d’une partie.
Immersion chez les Poilus
La « Der des Der » et ses fameuses guerres de tranchées prennent vie dans ce qui pourrait bien être le titre le plus travaillé des Américains de Petroglyph. Du moins, ça c’est sur le papier. The Great War: Western Front ne s’est pour l’instant dévoilé qu’à travers une petite escarmouche qui nous a permis de voir ce que nous espérons n’être qu’une infime partie du jeu.
The Great War: Western Front a du style et déjà un certain intérêt.
Cette mise en bouche, elle a un nom, la bataille de Passchendaele, un évènement historique au cours duquel l’armée canadienne s’est illustrée en capturant les positions allemandes en un temps record. Cette prouesse militaire n’est qu’un exemple parmi les missions historiques que nous promettent les développeurs de The Great War: Western Front. La précision est importante, car ces moments-clés du conflit ont été reconstitués de manière à offrir une expérience scriptée bien différente de ce à quoi devrait ressembler le reste du titre. Pour vous donner une idée plus précise, cette première approche faisait plus penser à la première mission d’une campagne classique comme vous pourriez en voir dans un Starcraft II ou Age of Empires IV. Passchendaele n’en reste pas moins un départ honnête pour découvrir les rouages du jeu et surtout son style un peu particulier pour un RTS. Petroglyph a réussi à capter dans un jeu de stratégie l’essence même des combats de la Première Guerre mondiale. La guerre de position et les assauts meurtriers sont au cœur d’un gameplay où l’infanterie n’est guère plus que de la chair à canon. S’ils sont très solides dans leurs positions défensives, les soldats meurent très vite en dehors, même s’ils sont en grand nombre. Prendre d’assaut un bastion ennemi consiste donc à voir plus d’un millier d’hommes courir vers une mort certaine dans une bataille aussi tragique qu’épique. Les batailles sont de grandes ampleurs, mais planifier et mettre à exécution ce genre d’attaques massives implique un rythme haché que The Great War: Western Front vient astucieusement gommer avec des unités de support.
Les principaux alliés de nos troupes étaient une poignée d’artillerie ainsi qu’un soutien aérien pour assurer la reconnaissance, les bombardements et la suprématie aérienne. Les tanks sont également au menu de The Great War: Western Front, mais pas dans la mission de Passchendaele. Il a fallu se débrouiller à l’ancienne en utilisant les différentes capacités de pilonnage de l’artillerie pour pouvoir faire progresser nos hommes dans une relative sécurité. La seule limite à cette stratégie est finalement la limite de points de commandement en votre possession. Équivalents de votre économie, ces fonds permettent entre autres d’appeler de nouveaux bataillons dans la ligne de votre capacité d’armée (plus d’une vingtaine dans la preview), mais aussi d’utiliser les capacités spéciales de vos unités de soutien. Nous devons dire que tous ces éléments se goupillent bien ensemble. En même temps, il ne manque pas de nous rappeler certains titres du même genre, principalement la série Wargame d’Eugen Systems et dans une moindre mesure les batailles en temps réel de la saga Total War. The Great War: Western Front ne manque en conséquence pas d’intérêt, et il a d’ailleurs dévoilé quelques bonnes idées au cours de ce premier essai, comme des choix de récompenses une fois certains objectifs accomplis. Petroglyph ne peut toutefois pas se reposer sur ses lauriers, car il lui reste pas mal de travail à accomplir pour être à la hauteur des licences citées plus haut.
Balles à blanc
Pour ne rester concentré que sur ce premier jet, The Great War: Western Front manque d’un peu de profondeur pour le rendre addictif. Le titre ne nous a par exemple donné que deux types de soldats différents, l’infanterie classique et les raiders. Nous vous le précisons, mais en même temps nous ne pouvons pas vous dire grand-chose au sujet de ces deux-là. La faute à une interface avare en explications, bien que nous reconnaissons qu’elle n’a pas que des défauts. Les concepts de morale ou simplement les statistiques de nos unités restent des mystères qui nous empêchent de savourer tous les mécanismes de ce RTS. Peut-être que Petroglyph nous cache volontairement le potentiel de son jeu, mais en l’état, The Great War: Western Front est un peu trop simple. Il faut dire que sa promesse n’a rien à voir avec ce que nous avons pu tester. Le champ de bataille devrait par exemple être bien plus malléable que la mission de Passchendaele, avec notamment la possibilité de placer soi-même les tranchées et autres mitrailleuses. De la même manière, le titre clame haut et fort un gameplay différent entre les forces allemandes et celles des alliés. Cette subtilité, nous ne pouvons pour l’instant que l’anticiper comme pas mal d’autres choses. Il vaut mieux le faire cela dit, car ces perspectives pourraient gonfler l’intérêt du titre ou à défaut combler ses lacunes. Ce que nous pouvons affirmer en revanche, c’est que The Great War n’est pas un jeu super joli dans l’ensemble. Est-ce important pour un jeu de stratégie et dans le cadre d’une preview, pas sûr, mais nous vous laissons juge.
Nos premières impressions : Peut mieux faire !
The Great War: Western Front a du style et déjà un certain intérêt, mais ce premier contact ne semble pas aller au fond des choses. Le gameplay manque trop d’épaisseur pour s’extasier, mais si nous nous projetons dans le futur du titre, alors peut-être que nous réviserons notre jugement. Cela fait beaucoup d'attentes, mais les promesses du studio américain donnent envie d'y croire.