The Finals rêve d’être le prochain FPS novateur, mais est-ce seulement le cas ?
Une nouvelle expérience
Dans les prochains mois, il faudra surveiller The Finals tout comme ses créateurs d’Embark Studios. Derrière cette structure, il y a des vétérans de chez DICE et pas mal de monde au CV bien rempli. Le genre de choses qui donnent à un studio les moyens et les ambitions pour accomplir quelque chose de grand. C’est à peu près ce qu’entend faire Embark Studios avec son premier titre. The Finals a la prétention d’être unique en son genre grâce à des environnements destructibles sur lesquels nous reviendrons évidemment en détail. Mais en attendant de savoir si cette fonctionnalité fait toute la différence ou non, nous pouvons déjà vous dire qu’Embark Studios a mis les petits plats dans les grands pour lutter face à la concurrence acharnée des autres FPS compétitifs.
Embark Studios réussit quasiment tout ce qu’il entreprend.
The Finals n’a en effet rien à envier à tous les AAA qui cartonnent. Si nous pouvions déjà juger le fond de son contenu, il faut avouer que c’est sur la forme que le titre nous a bluffé. Visuellement parlant, The Finals nous a paru irréprochable. Le jeu est beau comme un camion, si bien que lors de notre premier contact, nous nous sommes permis un peu de tourisme dans les rues de Monaco et Séoul, les deux cartes sur lesquelles nous avons fait nos premières armes et les seules qui seront accessibles durant la bêta fermée qui démarrera demain. Bref, The Finals donne le ton d’entrée de jeu. Un préambule encourageant qui nous laisse penser qu’il fera un rival très sérieux à un certain Apex Legends. Comme lui, il s’agit d’un FPS compétitif se jouant en coopération, dans le cas présent, une équipe de trois. Comme lui, The Finals est destiné à être un free-to-play et comme lui une partie du plaisir réside dans le choix de votre personnage. Il n’est pas question de héros par contre. Nous nous contentons de choisir entre trois archétypes différents (lourd, moyen et léger) avant que la magie de la personnalisation vienne faire son travail. Vous l’imaginez, chaque protagoniste a un équipement en accord avec sa corpulence. Ce n’est donc pas une surprise que les personnages lourds aient accès à une grosse mitrailleuse, un lance-roquettes, des protections à disposer sur la carte ainsi qu’à une quantité de points de vie supérieure.
À l’inverse, la catégorie « léger » est destinée à ceux qui aiment la mobilité, les armes de poing et les objets disruptifs en tout genre. À ces spécificités viennent s’ajouter des compétences de classe, la cerise sur le gâteau pour donner de l’identité à la vôtre. Mis bout à bout, l’arsenal de The Finals est déjà bien étoffé. Et si les armes à feu traditionnelles sont un peu en retrait sur ce point, les accessoires sont assez nombreux pour que le contrôle du terrain devienne un véritable enjeu. Du trampoline à la grenade « Goo » qui crée une sorte de mousse solide, en passant par des pièges toxiques... il y a de quoi faire. À noter que The Finals a opté pour une fantaisie pour le moins inattendue.
Contrairement à la plupart des FPS multi, les joueurs ont accès des munitions illimitées pour toutes leurs armes. Pas de points de réapprovisionnement ni de coffres de munition. Après tout, nous ne sommes pas dans un Battle Royale, mais quand même, cela pose quelques questions quant à l’équilibrage du jeu. N’est-ce pas par exemple trop permissif d’avoir plusieurs charges de C4 et seulement un petit cooldown de quelques secondes pour voir l’une d’entre elles se recharger ? La question reste pour l’instant en suspens, mais il faut bien avouer que cela donne au jeu un côté défouloir qui est tout à son honneur. L’exutoire est toutefois loin d’être bordélique. Pour toutes les raisons que nous avons mentionnées, il se dégage de The Finals une certaine profondeur. Les nombreuses tactiques et les synergies sont beaucoup plus intéressantes que la sorte de capture de drapeau que nous propose le mode de jeu classique. Non pas que les objectifs soient mauvais, simplement déjà vus. À vrai dire, c’est un constat que nous pourrions faire sur la plupart des éléments du jeu pour l’instant.
Une carte à jouer
Comme nous l’avons dit plus tôt, le cheval de bataille d’Embark Studios est sa gestion dynamique des environnements. En clair, le fait de tout faire exploser et de modeler l’arène à chaque échauffourée. C’est donc avec beaucoup d’explosifs et une envie de raser la carte que nous avons mis les ambitions des créateurs à l’épreuve. Évidemment, tout ne peut pas être détruit, cela aurait été trop beau pour être vrai, mais il faut reconnaître qu’une grande majorité des bâtiments peut l’être. À l’instar d’un Rainbow Six Siege qui serait réalisé par Michael Bay, cette mécanique apporte à la dimension stratégique dont nous parlions plus haut. Dire que cela est avant-gardiste comme le prétend le studio est peut-être un peu fort de café, mais il faut avouer que The Finals n’aurait pas le même attrait sans elle. Il lui resterait dans tous les cas un level design très inspiré à faire valoir.
Il faudrait être aveugle pour passer à côté du potentiel de The Finals.
Généreux en verticalité, le titre parvient à combiner avec brio des environnements variés et des configurations tout aussi éclectiques pour que chaque escarmouche soit différente les unes des autres. Et bien que ce soit notre équipement qui crée la plupart des interactions avec le décor, il est bon de souligner la présence de nombreux objets, principalement des tyroliennes, des bidons explosifs ou des conteneurs de « Goo » à jeter, renforçant l’idée d’un terrain de jeu vivant. Là encore, Embark Studios a la petite idée qui amène rejouabilité et intérêt : toutes les cartes peuvent être transformées par des conditions climatiques qui changent l’approche de la bataille. Le brouillard épais vous donnera peut-être envie de vous tourner vers des armes de contact, là où les batailles nocturnes sont un appel du pied pour choisir la vision nocturne dans vos accessoires. Dans la même veine, des évènements in-game sont là pour rajouter quelques épices à la mixture. En vrac, nous nous souvenons d’une augmentation temporaire des dégâts ainsi que de l’explosion des joueurs éliminés (une douloureuse expérience d’ailleurs). Rien de plus que quelques fonctionnalités déjà bien huilées nous direz-vous, mais ça fait partie de ces détails qui rendent le jeu d’Embark déjà très complet. Et si le seul défaut des maps de The Finals était d’être trop grandes ? Nous avons la conviction que quatre équipes de trois était vraiment le strict minimum pour profiter de gunfights corrects. Il va sans dire que nous n’avons jamais goûté à de vrais échanges nerveux, sans doute le plus grand drame de cette preview.
Nos premières impressions : Bon.
Nous ne sommes pas dithyrambiques, mais il faudrait être aveugle pour passer à côté du potentiel de The Finals. Pris séparément, les éléments du jeu sont plutôt convenus. Ensemble, ils forment un tout généreux et à même de rivaliser avec les plus grands noms des FPS multi. En même temps, Embark Studios réussit quasiment tout ce qu’il entreprend à part peut-être d’être vraiment unique en son genre. Nous ne doutons pas que les joueurs adeptes de coopération le garderont malgré tout dans leur viseur dans les prochains mois.