L'expression sauvé par le gong n'a jamais été aussi vraie après notre première rencontre avec les Ganados de ce remake.
Reviens Leon, j'ai les mêmes à la maison ?
Après nous avoir proposé des remakes de Resident Evil 2 et 3, ainsi que l'inédit Village ces dernières années, Capcom poursuit sur sa lancée et prépare le retour de Resident Evil 4, un épisode qui a eu droit à bien des portages depuis sa sortie initiale en 2005 sur GameCube, le plus récent étant en VR sur Meta Quest 2. Attendu sur PS5, Xbox Series X|S, PC et même sur PS4 le 24 mars 2023, ce remake faisant voyager Leon S. Kennedy en Espagne pour y retrouver la fille du président des États-Unis est récemment passé entre nos mains le temps d'une courte session sur la dernière console de Sony, nous faisant tout simplement (RE)découvrir le tout début du jeu. Bien qu'assez bref, nous avons pas mal de choses à dire à la suite de cet aperçu.
Une ambiance oppressante.
Si ce nouveau Resident Evil 4 s'ouvre toujours sur une cinématique exposant rapidement la situation, l'introduction a quant à elle été totalement remaniée. Oubliez la petite virée en voiture avec les deux policiers, c'est en pleine forêt dans la pénombre et le brouillard que débute le périple de Leon, instaurant d'emblée une ambiance oppressante. Notre protagoniste arrive rapidement près d'une maison à la toiture délabrée, loin de paraître hospitalière, lui que nous contrôlons toujours à la 3e personne avec une caméra au-dessus de l'épaule. Son intérieur hautement travaillé fourmille de détails, tels que son sol et ses murs en pierres couverts de toiles d'araignées, des crânes d'animaux accrochés aux poutres, etc., sans oublier les bruits des rongeurs qui trainent. Pas d'électricité ici, seule la lueur de quelques bougies venant éclairer le lieu, obligeant Leon à sortir sa lampe torche. Cette plongée dans l'horreur prend vite un tournant sordide à la suite de la découverte du cadavre d'un policier et de l'attaque d'un vieillard qui n'a plus toute sa tête (voyez l'image ci-contre), tournée à 90° avec le parasite lui sortant des yeux. Nous trouvons ensuite un bureau avec divers indices épinglés au mur, dont une photo d'Ashley bien mal en point. Ni une ni deux, notre personnage contacte Ingrid Hannigan, leur communication se faisant désormais au détour d'une cinématique et non plus via l'écran où apparaissaient leurs deux visages façon MGS. L'arrivée d'autochtones défonçant la porte de la pièce à coup de hache coupe toutefois cours à la conversation, obligeant Leon à s'enfuir par la fenêtre.
Après la traversée d'un pont maculé de trainées de sang et d'une ruine dans laquelle une bonne vieille machine à écrire nous attend pour sauvegarder (non activée dans cette démo), nous tombons sur un cadavre de loup déchiqueté duquel des vers sortent. Un piège au sol qui nous a surpris peut d'ailleurs donner lieu à une petite interaction juste après, attention où vous mettez les pieds ! Toujours dans cette phase de découverte de cet environnement, nous tombons nez à nez avec un fermier maniant une fourche et son camarade à la hache, dont il vaut mieux rester à distance sous peine d'être lourdement blessé. Et à raison de trois balles dans la caboche, réussir à les avoir au couteau permet d'économiser des munitions, mais diminue alors la jauge d'endurance de notre arme blanche, qui peut finir par se casser. Gameplay modernisé oblige, nous pouvons évidemment nous déplacer en tirant, l'époque où il fallait choisir entre les déplacements et la visée est heureusement révolue.
¡Vamos a la Pla(g)a!
Le troisième et dernier segment de cette version d'essai nous fait arriver dans un petit village, où nous assistons de loin via nos jumelles à un barbecue assez particulier, puisqu'un bucher est alors allumé, faisant brûler vif un policier. C'est à partir de ce moment que les choses sérieuses commencent. Nous pouvons tenter d'être discret en nous faufilant accroupi et en tuant par derrière une vieille femme d'un coup de couteau dans la jugulaire, mais difficile de rester caché bien longtemps. Une fois repéré, c'est toute la bourgade qui se met en branle et nous pourchasse activement, tout ce petit monde étant infecté et se comportant donc comme des zombies.
Les fans d'hémoglobine apprécieront !
Plusieurs options s'offrent alors à nous. Outre la fuite lors de laquelle nous finissons vite par tourner en rond et nous retrouver face à nos poursuivants, nous avons à notre disposition de quoi nous défendre avec les quelques balles de notre pistolet, une grenade cachée dans l'une des caisses destructibles (elles ont toutes un marquage jaune) ou encore une grenade flash. Quelques interactions sympathiques sont aussi disponibles, avec un plancher s'affaissant après avoir grimpé à une échelle et une lanterne mettant le feu à la pauvre vache se trouvant en dessous. Mais le plus intéressant survient au bout d'un certain temps passé à survivre (les conditions restent floues), à savoir l'apparition du Chainsaw Man, un Ganado équipé d'une tronçonneuse et dont le visage est recouvert d'un sac de jute, dont l'apparence est bien plus menaçante qu'à l'origine. À l'époque, il venait nous traquer uniquement si nous tentions de sortir du village, ce qui ne semble plus être le cas ici. Nous avons en effet eu l'occasion de réessayer plusieurs fois ce segment, volontairement ou à cause de morts bien violentes, et il finissait toujours par débarquer.
S'il parvient à coincer Leon, nous assistons alors à une séquence bien gore dans laquelle sa tronçonneuse lui traverse l'estomac, les fans d'hémoglobine apprécieront ! En ayant encore le couteau, il est possible de contrer son attaque, sinon il vaut mieux prendre la fuite. Il est possible de se barricader dans l'une des maisons, cutscene à la clé, mais la porte ne fait pas long feu face à son outillage. Monter à l'étage ne résout rien, puisque l'IA est suffisamment intelligente pour placer des échelles et y faire monter les ennemis si nous n'agissons pas à temps. De manière générale, nous l'avons trouvé fort insistante, ce qui n'augure que du bon en termes de défi. Pour nous enfuir, sauter par l'une des fenêtres ou accéder au toit est alors possible. Bref, c'est une course-poursuite haletante qui dure plusieurs minutes. Les Ganados peuvent aussi nous attraper par-derrière et nous étrangler, enclenchant alors une séquence de QTE où il faut marteler Croix pour s'en libérer à temps et ainsi ne pas finir avec une fourche dans les cotes... Les coups de pied de Leon font aussi leur retour pour les étaler lorsque c'est possible.
La santé diminuant assez vite en cas de blessure, rien de tel que de consommer de l'herbe. Ces ressources incontournables de la licence peuvent par ailleurs être combinées via l'onglet Confection du menu – mettant au passage l'action en pause -, qui liste les différentes recettes disponibles, une herbe verte et une rouge redonnant par exemple bien plus de vie une fois unies, tandis que des munitions sont aussi craftables. Attention toutefois à avoir de la place dans l'inventaire, toujours organisé en cases. La délivrance finit par arriver au bout de quelques minutes, peu importe notre performance, avec la cloche de l'église sonnant le rassemblement du troupeau en son sein et c'est alors que le titre du jeu apparaît à l'écran et que cette démo prend fin.
Nos premières impressions : Vivement !
Ce remake de Resident Evil 4 a pour le moment vraiment tout pour plaire, sublimant le matériau d'origine sans le dénaturer en proposant d'emblée de l'inédit qui sert la construction de l'intrigue et à poser une atmosphère horrifique. Graphiquement, le RE Engine fait à nouveau des merveilles, tandis que la prise en main est agréable. Bref, nous n'attendons qu'une chose désormais, l'occasion de passer plus de temps en compagnie de Leon et découvrir plus en détail les horreurs qu'il va devoir affronter.
Avant de découvrir cette aventure revisitée, vous pouvez toujours refaire le Resident Evil 4 d'époque, vendu 17,90 € sur Amazon dans sa version PS4.