Deathgarden : Les créateurs de Dead by Daylight sont de retour avec un jeu sensiblement identique, mais il y a encore du boulot.
Behaviour Digital, c'est un studio qui a déjà plus de 20 ans, mais qui est surtout connu pour Dead by Daylight, un titre multijoueur au gameplay asymétrique inspiré des slashers où un groupe de survivants doit s'échapper d'une zone tout en prenant soin d'éviter un tueur sanguinaire. Eh bien, les développeurs sont de retour avec Deathgarden, qui reprend un peu le même principe.
Deathgarden pourrait être une vraie bonne pioche.
Ici, cinq joueurs incarnent des Coureurs, des personnages très fins, légers et rapides, qui doivent récolter des clés afin d'ouvrir les portes de sortie, tandis qu'un sixième joueur incarne un Chasseur, soldat lourdement armé et surtout immortel. Le tout est justifié par une sorte de divertissement populaire, histoire de faire croire qu'il y a un scénario inspiré de Running Man ou Hunger Games, alors que pas du tout. Il y a simplement une ambiance futuriste fort agréable, et c'est tout. Esthétiquement, Deathgarden a un petit quelque chose d'intéressant, mais techniquement, ça reste assez pauvre, avec de l'aliasing et une végétation qui date un peu. Au moins, pour un jeu en Early Access, il est plutôt bien optimisé et nous n'avons pas rencontré le moindre bug pour le moment.
Bon, derrière cette ambiance dystopique se cache surtout un jeu, ou plutôt deux jeux. Car oui, le gameplay change totalement en fonction d'incarner un Chasseur ou un Coureur. La manière de jouer cette dernière classe change des FPS classiques et se rapproche d'un Darwin Project ou autre TPS bien rapides. Le but est simple, récupérer des clés pour les apporter à des points précis afin d'ouvrir des portes et fuir le Chasseur, ce qui met fin à la partie. Mais ce n'est pas si simple, car les Coureurs ne sont équipés que d'arc, et il y a une vraie dimension de team play. Trois classes sont proposées, permettant de soutenir ses amis (en les soignants), distraire le Chasseur (en le repérant ou en l'éblouissant) et même lui tenir tête avec de gros nerfs temporaires (sans oublier qu'il est évidemment immortel). La cohésion entre les cinq Coureurs est primordiale, et le travail d'équipe la clé pour survivre, avec par exemple la nécessité de tirer sur les caisses de munitions, soin et équipement pour gagner des points qui servent en fait aux tirs secondaires. Ces tirs, ce sont des flèches spéciales en lien avec la classe choisie, et il est nécessaire de dépenser ses points d'équipement aux tours prévus à cet effet pour les débloquer de prime abord. Le gameplay du Coureur est certainement le plus intéressant, car dynamique, nerveux, stressant (la barre de vie est ridiculement petite) et plutôt original.
Parce que du côté du Chasseur, champion de l'arène équipé d'une armure lourde et d'armes à feu (fusil d'assaut, à pompe ou de sniper), eh bien, c'est quand même bien plus classique, avec l'impression de jouer à n'importe quel FPS un peu nerveux. Son objectif est simple, abattre les Coureurs afin d'activer le Pieu Sanglant qui permet par la suite d'éliminer une bonne fois pour toutes un adversaire. Et là, il y a deux écoles : celle des joueurs qui ne savent pas viser, et qui ne comprennent rien à ce qui se passe de toute la partie, et celle des habitués du genre qui n'ont besoin que d'une seule balle pour mettre à terre un ennemi. Et clairement, être un Coureur et tomber contre un joueur de cette dernière catégorie en Chasseur donne vraiment l'impression d'être dans une chasse à l'homme dont l'issue est inévitable : la mort. C'est d'ailleurs l'un des points négatifs de Deathgarden à l'heure actuelle, l'équilibrage n'est pas vraiment soigné et le Chasseur est bien plus avantagé que les Coureurs.
L'autre point noir du jeu multijoueur de Behaviour Digital, c'est son contenu terriblement rachitique. La carte, dénommée Jardin, est en fait générée aléatoirement avec des textures récurrentes (arbres, hauteurs, végétation, quelques bâtiments en ruine), et même si elle n'est jamais la même et peut être de jour comme de nuit, le joueur a vite l'impression de tourner en rond avec cette seule et unique ambiance de disponible pour le moment. Il n'y a également pas grand-chose à débloquer, uniquement des accessoires cosmétiques pour les personnages en échangeant des jetons (à débloquer en montant un niveau), là encore, rien de bien dingue.
Nos premières impressions : Peut mieux faire !
Finalement, Deathgarden ne nous a pas réellement convaincus après plusieurs heures de jeu. Le gameplay avec les Coureurs est certes généralement très sympathique et rafraîchissant, mais le jeu multijoueur asymétrique reste encore bien trop pauvre en contenu pour se faire une place dans l'océan des titres en ligne, et il est bien loin de faire de l'ombre à Dead by Daylight. Pour autant, les bases sont intéressantes, et si les développeurs arrivent à corriger l'équilibrage et rajouter du contenu plus alléchant avant la sortie en version finale, Deathgarden pourrait être une vraie bonne pioche.