Deathloop : Le prochain jeu d’Arkane Lyon a l’air pour l’instant aussi tentant que mystérieux. Suffisant pour un premier contact ?
Bouclez vos ceintures
Depuis son annonce à l’E3 2019, nous pensions avoir appréhendé le concept de Deathloop. Deux assassins sont bloqués sur une île à s’affronter indéfiniment à cause d’une boucle temporelle. À chaque décès de Colt, le héros de cette histoire, c’est la même rengaine : il revit la même journée, encore et encore... Du moins jusqu’à ce qu’il brise la boucle en assassinant huit personnes. Ce synopsis a été mis à l’épreuve des balles au cours d’une présentation d’un peu moins d’une heure qui nous a permis de nous confronter à l’intro du jeu ainsi qu’à un morceau de l’aventure trié sur le volet.
S’il est dépourvu de surprise à certains égards, force est constater que chacune de ses facettes laisse entrevoir une jouabilité libre et débridée.
Premier constat, nous n’étions pas très loin de la vérité. Deathloop, c’est bien ce FPS un peu fou qui nous avait été présenté il y a deux ans. Et par « un peu fou », nous voulons bien dire carrément nerveux. Colt est manifestement un meurtrier expérimenté vu les carnages auxquels nous avons pu assister. Que ce soit à l’arme blanche ou au fusil à pompe, il ne fait pas dans la dentelle. Autant dire que cette petite séance hands-off a été un exutoire visuel assez satisfaisant. L’ensemble des gunfights était en tout cas très bien rythmé avec des mises à mort nettes et rapides, mais surtout une progression souple entre les ennemis. Nous ne sommes évidemment pas devant un DOOM Eternal en termes d’action frénétique, mais en tout cas le volet baston était bien mis en avant dans cette présentation, et à première vue il remplit parfaitement le contrat du plaisir primaire.
Oh, bien sûr, il y avait la possibilité de la jouer fine avec une approche plus furtive. C’est d’ailleurs avec ces quelques coups de machette dans le dos que nous avons compris que la proposition de Deathloop est assez sobre pour ce qui est de la partie purement mécanique. La référence à Dishonored a été lâchée durant la présentation et il faut avouer que le nouveau titre d’Arkane récupère quelques traits de l’action/infiltration/aventure de son cousin.
Pas trop de surprise non plus du côté de l’arsenal qui nous laisse entrevoir un bon paquet d’armes allant du revolver au fusil d’assaut en passant par l’inévitable fusil de précision. Deathloop est votre bon vieux shooter standard qui sait toutefois se montrer varié et généreux. Les moyens d’éliminer vos cibles ne manquent pas et ce n’est pas le système d’amélioration des flingues qui dira le contraire. De la même manière qu’il est possible d’ajouter des compétences supplémentaires à vos armes, vous pourrez également booster Colt avec des pouvoirs que vous débloquerez au fur et à mesure de votre progression. Téléportation, invisibilité, télékinésie... Ce que nous avons pu voir n’était pas d’une inventivité folle, mais nous ne pouvons pas dire que ce n’était pas efficace. C’est peut-être ce dernier terme qui résume le mieux ce que nous pouvons attendre de la jouabilité de Deathloop.
Détective Colt
La relative simplicité du jeu (du moins sur la forme) est compensée par cette boucle temporelle des plus intéressantes. Sur l’île de Blackreef, chaque mort de Colt est synonyme d’un reboot de la journée. Arkane Studios se refuse à parler d’un rogue-like pur et dur alors qu’il y a pourtant plein d’éléments qui y font penser. À commencer par ce Residium à récupérer un peu partout sur la carte. Celui-là même qui vous aide à débloquer des améliorations permanentes.
16 façons d’explorer Blackreef.
Notez d’ailleurs qu’en cas de décès, il faut venir chercher votre essence pour ne pas perdre cette précieuse ressource. Et puis il y a surtout cette phase de traque qu’implique la boucle temporelle et qui semble être l’autre gros pilier du jeu. Foncer pour éliminer vos huit proies est illusoire. Il va falloir chercher des indices qui nous permettent à la fois de nous rapprocher de notre cible (en connaissant son emploi du temps par exemple). Ces recherches peuvent aussi nous débloquer de nouveaux accès qui facilitent le périple sur Blackreef, ou nous mènent simplement vers du bon matos. Autant de trouvailles vitales que nous conservons d’une boucle à l’autre.
Si les gunfights dominaient le débat, ce sont ces phases d’exploration qui nous ont paru les plus prometteuses. Sur le papier, elles sont dépourvues de contraintes et donnent donc l’occasion d’aborder le problème dans le sens qui vous convient le mieux, un peu comme le ferait un Hitman par exemple. Pas sûr que la comparaison soit pertinente à tous les niveaux, mais elle l’est en tout cas sur le degré de liberté promis. L’aventure de Deathloop se décompose en quatre zones qu’il est possible d’explorer à différentes périodes de la journée (matin, midi, après-midi, soir). Une connaissance approfondie en mathématique nous permet d’affirmer qu’il y a 16 façons d’explorer Blackreef. La précision est importante puisque la géographie des lieux et la position des cibles sont drastiquement différentes d’une situation à l’autre. Nous attendrons d’en savoir un peu plus pour vraiment parler de gameplay sandbox, mais il est clair que des choix s’offrent à vous. Nous espérons qu’ils sont aussi déterminants qu’ils en ont l’air, assez en tout cas pour que la partie d’un joueur ne ressemble pas à celle d’un autre.
Flou artistique
Le conditionnel est plus que jamais d’actualité dans le cas de Deathloop. Nous préférons garder les pincettes de rigueur à cause des quelques zones d’ombre qui restent dans le déroulement de la partie. Des choses toutes bêtes comme la transition entre les zones et les étapes de la journée ou la conséquence de la mort d’un boss restent encore inconnues. Nous avons les grandes lignes, mais la structure de l’aventure peut encore paraître abstraite, surtout après avoir vu essentiellement de l’action brute.
Le plus grand mystère du jeu reste toutefois Julianna, la némésis de Colt qui est également l’une des huit personnes recherchées. Nous savons qu’elle prendra les armes contre notre héros, nous savons qu’une alarme signale son arrivée dans la zone et nous savons aussi qu’elle pourra être jouée par l’IA comme par un autre joueur, une idée qui nous fait assez rêver. Nos connaissances se limitent à cela pour le moment. C’est déjà suffisant pour s’extasier, mais encore un peu short pour savoir où Arkane veut nous emmener. Que se passe-t-il si nous parvenons à éliminer Julianna ? Est-il possible de la jouer en solo ? A-t-elle droit à une aventure digne de ce nom ou bien est-elle seulement présente pour défourailler ? Arkane a promis d’en dire plus à son sujet prochainement. C’est quand même dommage que ce personnage de premier plan apporte pour l’instant plus de questions que de réponses.
L’intro du jeu nous a toutefois dévoilé une certaine élégance dans la mise en scène. Deathloop sait se mettre en valeur grâce à sa direction artistique. Un compliment que nous pourrions aussi faire au character design du jeu. Colt et Julianna se sont montrés très intrigants pendant ce court passage. Les deux antagonistes sont hauts en couleur et laissent entrevoir une belle rivalité. Il faut avouer que le doublage en version originale nous a aidés à nous imprégner de l'univers de Deathloop.
Nos premières impressions : Vivement !
Deathloop n’invente pas l’eau chaude, mais il s’en sert pour infuser un gameplay hétéroclite qui va tantôt piocher dans le shooter vénère, tantôt dans l’aventure à la sauce rogue-like. S’il est dépourvu de surprise à certains égards, force est constater que chacune de ses facettes laisse entrevoir une jouabilité libre et débridée. Il n’en fallait pas plus pour attirer notre attention, mais nous aurions quand même aimé éclaircir certains points (un indice chez vous : nous parlons de Julianna) qui laissent à cet aperçu un goût d’inachevé.