TEST - Ôkami HD : la légende (re)prend vie

Cent ans ont passé depuis que le loup Shiranui et le guerrier humain Izanagi ont débarrassé le village Kamiki de la malédiction du dragon à huit têtes Orochi. Cent ans de bonheur éphémère. Cent ans où les habitants ont commencé à se désintéresser des Kami et de leurs actes miséricordieux. Malheureusement, le démon est réveillé et sa vengeance promet d’être terrible. Rapidement, le Nippon se voit plongé dans les ténèbres et seul Kamiki fait barrière, protégé par un mystérieux cerisier. C’est à ce moment-là que Sakuza, l’esprit des forêts, décide de faire appel à la Déesse du Soleil Amaterasu, alors réincarnée en louve blanche. Aidée du mystérieux Issun l’Artiste Errant, la Mère des mères doit sauver le Monde de pléthore et sombres desseins. Problème, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Beau en substance, Ôkami HD l’est tout autant en apparence

Dès les premières secondes, Ôkami HD nous plonge dans le folklore traditionnel japonais - ses mythes, ses légendes. En ce sens, il s’apparente autant à une vaste aventure divine qu’à une (re)découverte de la culture nippone – ses histoires, ses croyances, ses peurs. C’est sans doute là la principale force du titre de Clover, cette faculté d’avoir puisé dans de multiples influences – manga, Histoire, société - et de les avoir assimilées pour mieux nous les conter. Criblée de moult niveaux de lecture (notamment sur l’héroïsme, l’enfance, la place des religions dans la modernité et le dépassement de soi) et ultra référencée (exemple : clins d’œil à Dante de Devil May Cry ou encore au footballeur Zidane) - jusque dans ses moindres petits détails -, la quête d’Amaterasu enchante, émeut, fait sourire voire rire (merci Issun l’Artiste Errant, son franc-parler et son goût pour les jolies femmes), subjugue, transcende, éblouit… Tour à tour, jusqu’au dénouement final, après être passé par tous les rebondissements et toutes les émotions.

Beau en substance, Ôkami HD l’est tout autant en apparence. À sa sortie sur PlayStation 2, il en mettait déjà plein les yeux remplis d’étoiles, fort de son habillage mélangeant calligraphie, estampe et cell-shading. Le résultat ressemble à une œuvre d’art, à une invitation à un émerveillement constant, accompagnant le moindre de nos faits et gestes, jusque dans nos rêves les plus profonds. La féérie qui s’en dégage est sublimée par un lifting HD. Non content de redorer le blason d’une robe soyeuse et cotonneuse, il se permet de ne pas dénaturer le matériau initial. Par exemple, il conserve cet aspect volontairement granuleux, pour texturer l’image et donner cette impression de feuille canson. Pour faire simple, c’est à une véritable merveille à laquelle nous avons droit. Encore aujourd’hui. Merci Amaterasu et à tes rayons n’ayant pas vieilli d’un poil.

La partie sonore n'est pas en reste et participe grandement aux envolées lyriques, perpétrées par des instruments d'antan. Au fur et à mesure, elles s'intensifient pour mieux nous porter, pour étreindre et s'improviser guide de nos larmes ne sachant pas si elles doivent couler sur les joues ou rester dans nos yeux. Bien au chaud.